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vendredi 6 juin 2014

Un gouvernant doit gouverner, selon Socrate, Ve siècle av. JC

Socrate, Musée archéologique de Naples
De Socrate, Xénophon et Platon, rapportent les deux propos suivants :

1) « Les rois et les chefs, disait-il encore , ne sont pas ceux qui portent un sceptre, ceux que le sort ou l'élection de la multitude, que la violence ou la fraude ont favorisés, mais ceux qui savent commander. »

Convenait-on que le devoir d'un souverain est de commander, celui des sujets d'obéir, il montrait ensuite que, dans un vaisseau, le commandement est déféré au plus habile, et que tous lui obéissent, sans excepter le maître du vaisseau ; que de même en agriculture, le maître d'un champ suit les lumières de son laboureur ; qu'ainsi les malades obéissent au médecin, et ceux qui s'exercent le corps, aux maîtres d'exercices ; qu'enfin, dans tout ce qui exige de l'industrie, les hommes se gouvernent eux-mêmes quand ils s'en jugent capables ; sinon, qu'ils obéissent aux habiles gens qu'ils rencontrent, et qu'absents, ils rappellent pour se mettre à leurs ordres, et faire ce qu'il convient. Il observait que dans l'art de filer, les femmes elles-mêmes commandent aux hommes, parce qu'elles s'y connaissent, et que les hommes n'y entendent rien.

[Référence :Xénophon, Les Mémorables, livre III, chap. 9, § 10, in J. A. C. Buchon, Œuvres complètes de Thucydide et de Xénophon, Auguste Desrez, Paris, 1839, p. 764-765.]

2) « Au reste, il y a une chose déraisonnable que je vois faire aujourd’hui et que j’entends dire également des hommes d’autrefois. Je remarque que, lorsque la cité met en cause un de ses hommes d’État préjugé coupable, ils s’indignent et se plaignent de l’affreux traitement qu’ils subissent. Ils ont rendu mille services à l’État, s’écrient-ils, et l’État les perd injustement. Mais c’est un pur mensonge ; car jamais un chef d’État ne peut être opprimé injustement par la cité même à laquelle il préside. Il semble bien qu’il faut mettre ceux qui se donnent pour des hommes d’État sur la même ligne que les sophistes. »

[Référence : Platon, Gorgias, LXXIV, traduction par Émile Chambry, La Bibliothèque électronique du Québec, Coll. Philosophie, vol. 11, version 1.0.]

Et Jean Rouvier de commenter


« (...) Socrate, fustigeant d'un coup de fouet rapide les gouvernants sans autorité, cette triste espèce de prétendus hommes d’État qui, dépourvus d'envergure et de caractère, feraient mieux de rester simples gouvernés (...) »

[Référence : Jean Rouvier, Les grandes idées politiques - Des origines à J.-J. Rousseau, Bordas, coll. Sciences, idées, doctrines,Paris, 1973, p. 67.]

À bon entendeur ...

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