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mercredi 22 février 2017

Déclarations sur l'autorité des textes issus du second Concile œcuménique du Vatican (1962-1965)



Première notification
sur l'autorité des textes conciliaires :

29 novembre 1963

(Version modifiée d'un texte adopté, un mois auparavant, par la Commission doctrinale.)

Pericle Felici, cardinal (1911-1982)
Elle insiste déjà sur le « but pastoral du concile actuel » et distingue clairement entre « ce qu'en matière de foi et de mœurs le Concile définit de manière infaillible » et les « autres points que le Concile n'aura pas déclaré clairement comme tels »  et qui sont « exposés par le magistère authentique comme doctrine de l'Église. »

Le secrétaire générale du Concile, Pericle Felici, au même moment, distingue, de façon classique, doctrine et discipline et déclare que la « Constitution sur la Sainte Liturgie » et le « Décret sur les moyens de communication sociale » qui attendent d'être promulguées, ne traitent « que d'une matière disciplinaire ».


Nouvelle formulation
sur l'autorité des textes conciliaires :

6 mars 1964

(Portée à la connaissance du Concile avant le dernier vote sur le De Ecclesia, le 16 novembre 1964.)

Compte tenu de l’usage des conciles et du but pastoral du Concile actuel, celui-ci ne définit comme devant être tenus par l’Église que les seuls points concernant la foi et les mœurs qu’il aura clairement déclarés tels. Quant aux autres points proposés par le Concile, en tant qu’ils sont l’enseignement du magistère suprême de l’Église, tous et chacun des fidèles doivent les recevoir et les entendre selon l’esprit du Concile lui-même qui ressort soit de la matière traitée, soit de la manière dont il s’exprime, selon les normes de l’interprétation théologique. 

(La même réponse fut donnée le 15 novembre 1965 au sujet de la future constitution dogmatique sur la Révélation et sa transmission.)

Référence

Christoph Theobald, Le Concile Vatican II. Quel avenir ?, coll. « Unam Sanctam », nouvelle série, Éd. Du Cerf, Paris, 2015.


Pericle Felici, Notification sur l'autorité des textes conciliaires :

16 novembre 1964

On a demandé quelle devait être la qualification théologique de la doctrine exposée dans le schéma sur l'Église et soumise au vote. À cette question, la commission doctrinale a donné la réponse suivante: cf. ci-dessus, la notification du 6 mars 1964.

Référence

« Notifications faite au cours de la 123e congrégation générale », in Le Concile Vatican II, 1962-1965, Artège, 2012, p. 121



Paul VI, Audience générale, 12 janvier 1966 :


(…) L'héritage du Concile est constitué par les documents successivement promulgués au terme de ses discussions et de ses délibérations. Ces documents sont de diverses natures : il y a des constitutions, des décrets et des déclarations, mais tous ensemble, ils forment un corps de doctrine et de lois qui doit donner à l’Église ce renouveau pour lequel le concile a été décidé.

Connaître, étudier, appliquer ces documents, tel est le devoir providentiel de la période post-conciliaire.

Il faut faire attention : les enseignements du Concile ne constituent pas un système organique et complet de la doctrine catholique. Celle-ci est bien plus vaste, comme chacun le sait, et le concile ne l'a pas contestée ni modifiée substantiellement. Bien au contraire, il l'a confirmée, illustrée, défendue et développée par une apologie très autorisée, pleine de sagesse, de vigueur et de confiance.

C'est cet aspect doctrinal du Concile que nous devons noter en premier lieu, en l'honneur de la Parole de Dieu qui demeure unique et éternelle, comme la lumière qui ne s'éteint pas, et pour la consolation de nos âmes, à partir de la voix franche et solennelle de l'expérience du Concile dont la charge providentielle a été confiée par le Christ au magistère vivant de l’Église pour garder, pour défendre, pour interpréter le «dépôt de la foi » (cf. Humani generi , Acta Apostolicæ Sedis, 1960, p. 567).

Nous ne devons pas détacher les enseignements du Concile du patrimoine doctrinal de l’Église, mais bien voir comme ils s'insèrent en lui, comme ils sont cohérents avec lui, et comme ils lui apportent un témoignage, un accroissement, une explication, une application.

Alors, même les « nouveautés » doctrinales, ou disciplinaires du Concile apparaissent dans leurs justes proportions, elles n'entravent pas la fidélité de l'Église à sa fonction d'enseignement, et elles acquièrent ce sens vrai qui la fait resplendir d'une lumière plus forte.

Par conséquent, le Concile aide les fidèles, qu'ils soient enseignants ou enseignés, à surmonter ces états d'esprit – de déni, d'indifférence, de doute, de subjectivisme, etc. -- qui sont opposés à la pureté et la force de la foi.

Il constitue un grand acte du magistère ecclésial ; et celui qui adhère au Concile reconnaît et honore avec lui le magistère de l'Église ; ce fut la première idée qui poussa le Pape Jean XXIII, de mémoire bénie, à convoquer le Concile, comme il le dit bien en l'inaugurant : "ut iterum magisterium ecclesiasticum (...) affirmaretur" [« afin que soit affirmé de nouveau le magistère ecclésial »] ; « Notre but était, ainsi s'exprimait-il, en convoquant cette grande assemblée, de réaffirmer le magistère ecclésial » (AAS 1962, p. 786). « Ce qui importe le plus pour le Concile œcuménique, a-t-il poursuivi, est la chose suivante : que le dépôt sacré de la doctrine chrétienne soit plus efficacement gardée et exposée » (ibid P. 790.).

Il ne serait ainsi pas vrai de penser

- que le Concile représente un distance, une pause, ou, comme certains le pensent, une émancipation vis-à-vis de l'enseignement traditionnel de l’Église,

- qu'il autorise et promeut un conformisme facile vis-à-vis de la mentalité de notre époque dans ce qu'elle a d'éphémère et de négatif plutôt que [dans ce qu'elle a] de sûr et de scientifique,

- ou qu'il autorise quiconque à donner la valeur et l'expression qu'il croit aux les vérités de la foi.

Le Concile ouvre de nombreux horizons nouveaux aux études bibliques, théologiques et à [l'étude] des sciences humaines, il invite à rechercher et à approfondir les sciences religieuses mais sans priver la pensée chrétienne de sa rigueur spéculative, et ne permet pas que, dans l'école philosophique, théologique et scripturaire de l'Église pénètre l'arbitraire, l'incertitude, la servilité, la désolation, qui caractérisent de nombreuses formes de la pensée religieuse moderne, quand elle est privée de l'assistance du magistère.

Certains se demandent qu'elle est l'autorité, la qualification théologique que le Concile a voulu donner à ses enseignements, sachant qu'il a évité de donner des définitions dogmatiques solennelles, engageant l'infaillibilité du magistère ecclésial.

Et la réponse est connue de ceux qui se souviennent de la déclaration conciliaire du 6 mars 1964, répétée le 16 novembre 1964 : étant donné le caractère pastoral du Concile,

- il a évité de prononcer d'une manière extraordinaire des dogmes comportant la note d'infaillibilité ;

- mais il a néanmoins muni ses enseignements de l'autorité du magistère ordinaire lequel magistère ordinaire, si manifestement authentique, doit être accepté docilement et sincèrement par tous les fidèles selon l'esprit du Concile concernant la nature et les objectifs de chaque document. (...).

Source :

Version française et édition par l'auteur de ce blog.



Paul VI, Audience générale, 29 septembre 1976.

(…) La vérité de la foi, dans son expression authentique et autorisée, ne change pas avec le temps et ne s'use pas avec l'histoire.

Elle peut admettre, et même exiger, un langage pédagogique et pastoral vivant. Il pourra ainsi s'esquisser pour elle une ligne de développement, à condition qu'elle soit conforme à la célèbre et traditionnelle sentence de saint Vincent de Lérins (petite île en face de Cannes, dans la Gaule méridionale), moine du Ve siècle qui, dans son bref mais célèbre Commonitorium, a défendu la tradition doctrinale de l’Église selon cette formule : « Ce qui partout, toujours et par tous » a été cru doit être considéré comme faisant partie du dépôt de la foi. 

Qu'il n'y ait pas de libre invention, de modernisme ; que rien ne donne à la foi une interprétation étrangère à celle du magistère de l'Église.

Cette fixité dogmatique défend le patrimoine authentique de la Révélation, c'est-à-dire de la religion catholique. Le Credo ne change pas, il ne vieillit pas, il ne se dissout pas. (...)

Source : 




Jean-Paul II, Discours aux participants
à la réunion plénière du Sacré Collège des cardinaux,
5 novembre 1979.

(…) De cette manière, nous rejoignons toujours plus la perspective historique de la mission de l’Église qui s’unit pour nous à la perspective théologique de la foi, puisque cette « union dans la vérité et dans la charité », c’est-à-dire l’unité spirituelle liée à la dignité « de fils de Dieu » a été montrée à chaque homme et à tous les hommes.

Nous devons donc faire en sorte que cette formule synthétique, que le Concile nous a laissée dans sa constitution pastorale [Gaudium et spes, n°25 : « il y a une certaine ressemblance entre l’union des personnes divines et celle des fils de Dieu dans la vérité et dans la charité. »], unisse vraiment en elle tous les efforts particuliers qui constituent l’œuvre de la réalisation du Concile.

Dans sa réalité la plus profonde, cette œuvre est symbolisée par l’arbre de la vie, avec lequel l’homme autrefois a rompu son lien du fait du péché originel (cf. Genèse 3, 1-7), et qui, avec le Christ, a recommencé à se développer vigoureusement dans l’histoire de l’humanité.

Le Concile n’a pas tant dévoilé à nos yeux l’éternel mystère de ce développement, qu’il n’a mis en relief, d’une façon particulièrement pénétrante, son étape contemporaine.

C’est pourquoi l’obéissance à l’enseignement du Concile Vatican II est obéissance à l’Esprit-Saint, qui est donné à l’Église afin de rappeler, à chaque moment de l’Histoire, tout ce que le Christ lui-même a dit pour enseigner toute chose à l’Église (cf. Jn 14, 26).

L’obéissance à l’Esprit-Saint s’exprime dans la réalisation authentique des tâches indiquées par le Concile, en plein accord avec l’enseignement qui y est proposé.

6. On ne peut pas traiter de ces tâches comme si elles n’existaient pas. On ne peut pas prétendre pour ainsi dire, faire remonter à l’Église le cours de l’Histoire de l’humanité.

Mais on ne peut pas non plus courir présomptueusement en avant, vers des manières de vivre, de comprendre et de prêcher la vérité chrétienne, et finalement vers des modes d’être chrétien, prêtre, religieux et religieuse, qui ne s’abritent pas sous l’enseignement intégral du Concile ; intégral, c’est-à-dire entendu à la lumière de toute la sainte Tradition et sur la base du magistère constant de l’Église

[IT. : « cioè inteso alla luce di tutta la Santa Tradizione e sulla base del costante Magistero della Chiesa stessa. » LAT. : « intellegitur sub sanctae Traditionis lumine et quatenus ad constans Ecclesiae ipsius magisterium refertur. »].

Tâche grande et multiple que celle qui place devant nous l’impératif de la réalisation du Concile ! Elle demande une vigilance continuelle par rapport à l’authenticité de toutes les initiatives dans lesquelles s’articulera cette réalisation.

L’Église, communauté vivante des fils de Dieu unis dans la vérité et dans l’amour, doit faire un grand effort, en ce moment, pour entrer dans la vraie voie de la réalisation de Vatican II et se dégager des propositions contraires, chacune desquelles se révélant, en son genre un éloignement de cette voie. Cette voie seule — autrement dit l’obéissance honnête et sincère à l’esprit de vérité — peut servir à l’unité et en même temps à la force spirituelle de l’Église.




Joseph cardinal Ratzinger,  
Discours aux évêques chiliens,
13 juillet 1988

Le second concile du Vatican n’est pas abordé comme une partie de l’ensemble de la Tradition vivante, mais comme la fin de la Tradition et un redémarrage à zéro.

La vérité est que le Concile n’a défini aucun dogme et a voulu consciemment s’exprimer à un niveau plus modeste, simplement comme un concile pastoral.

Pourtant, nombreux sont ceux qui l’interprètent comme s’il était presque un super-dogme qui ôte toute importance au reste.

Cette impression est surtout renforcée par certains faits courants. Ce qui était autrefois comme le plus sacré – la forme transmise de la liturgie – apparaît d’un seul coup comme ce qu’il y a de plus défendu et la seule chose que l’on puisse rejeter en toute sûreté. On ne tolère pas la critique des options de la période post-conciliaire ; mais, là où les antiques règles sont en jeu, ou bien les grandes vérités de la foi – par exemple, la virginité corporelle de Marie, la résurrection corporelle de Jésus, l’immortalité de l’âme, etc. – on ne réagit même plus, ou alors avec une modération extrême. (…)

Tout cela conduit de nombreuses personnes à se demander si l’Église d’aujourd’hui est réellement celle d’hier, ou si on l’a remplacée par une autre sans les en aviser. La seule manière de rendre crédible Vatican II est de le présenter clairement pour ce qu’il est : une partie de l’entière et unique Tradition de l’Église et de sa foi. (…)

Néanmoins il est vrai que, dans le mouvement spirituel de la période post-conciliaire s’est manifesté un oubli, voire une suppression de la question de la vérité : peut-être touchons-nous ainsi le problème crucial de la théologie et de la pastorale d’aujourd’hui. La «vérité» est apparue comme une prétention trop altière, un « triomphalisme » que l’on ne pouvait plus se permettre.

Ce processus se vérifie d’une manière claire dans la crise affectant l’idéal et la pratique missionnaires. Si nous ne mettons pas l’accent sur la vérité dans l’annonce de la foi, et si cette vérité n’est plus essentielle au salut de l’homme, les missions perdent leur signification. En effet, on a déduit et on déduit encore que, pour l’avenir, on doit seulement viser à ce que les chrétiens soient de bons chrétiens, les musulmans de bons musulmans, les hindous de bon hindous, etc. Mais comment peut-on savoir quand quelqu’un est un «bon» chrétien ou un «bon » musulman?

L’idée que toutes les religions ne sont, à proprement parler, que des symboles de ce qui est, en dernière analyse, l’Incompréhensible, gagne rapidement du terrain dans la théologie et a déjà profondément pénétré la pratique liturgique.

Là où un tel phénomène se produit, la foi comme telle est abandonnée, parce qu’elle consiste dans le fait que je me rends à la vérité en tant que je la reconnais. C’est ainsi que nous avons toutes les raisons de retourner à une conception correcte sur ce terrain également.


Source :



Joseph cardinal Ratzinger
1991

Si quelque part, on en venait à former une « majorité » contre la foi de l’Église d’autres temps, ce ne serait absolument pas une majorité.

Référence :

Joseph cardinal Ratzinger, La Chiesa, Milan, 1991, p. 71.

dimanche 12 février 2017

Tous les saints s'entre-devront quelque chose, selon S. Thérèse de Lisieux.

 
Une novice lui disait :

« Vous êtes bien heureuse d'être choisie pour indiquer aux âmes la ''voie d'enfance'' » !

Elle répondit :

« Pourquoi en serais-je heureuse ? pourquoi désirerais-je que le bon Dieu se serve de moi plutôt que d'une autre ? Pourvu que son règne s'établisse dans les âmes, peu importe l'instrument. D'ailleurs, il n'a besoin de personne.

« Je regardais, il y a quelque temps, la mèche d'une petite veilleuse presque éteinte. Une de nos sœurs y approcha son cierge ; et, par ce cierge, tous ceux de la communauté se trouvèrent allumés. Je fis alors cette réflexion : qui donc pourrait se glorifier de ses œuvres ? Ainsi, par la faible lueur de cette lampe, il serait possible d'embraser l'univers. Nous croyons souvent recevoir les grâces et les lumières divines par le moyen de cierges brillants ; mais d'où ces cierges tiennent-ils leur flamme ? Peut-être de la prière d'une âme humble et toute cachée, sans éclat apparent, sans vertu reconnue, abaissée à ses propres yeux, près de s'éteindre.

« Oh! que nous verrons de mystères plus tard! Combien de fois ai-je pensé que je devais peut-être toutes les grâces dont j'ai été comblée aux instances d'une petite âme que je ne connaîtrai qu'au ciel !

« C'est la volonté du bon Dieu qu'en ce monde les âmes se communiquent entre elles les dons célestes par la prière, afin que, rendues dans leur patrie, elles puissent s'aimer d'un amour de reconnaissance, d'une affection bien plus grande encore que celle de la famille la plus idéale de la terre.

« Là, nous ne rencontrerons pas de regards indifférents, parce que tous les saints s'entre-devront quelque chose.

« Nous ne verrons plus de regards envieux ; d'ailleurs le bonheur de chacun des élus sera celui de tous. Avec les martyrs, nous ressemblerons aux martyrs ; avec les docteurs, nous serons comme les docteurs ; avec les vierges, comme les vierges ; et de même que les membres d'une même famille sont fiers les uns des autres, ainsi le serons-nous de nos frères, sans la moindre jalousie.

« Qui sait même si la joie que nous éprouverons en voyant la gloire des grands saints, en sachant que, par un secret ressort de la Providence, nous y avons contribué, qui sait si cette joie ne sera pas aussi intense, et plus douce peut-être, que la félicité dont ils seront eux-mêmes en possession ?

« Et, de leur côté, pensez-vous que les grands saints, voyant ce qu'ils doivent à de toutes petites âmes, ne les aimeront pas d'un amour incomparable? Il y aura là, j'en suis sûre, des sympathies délicieuses et surprenantes. Le privilégié d'un apôtre, d'un grand docteur, sera peut-être un petit pâtre ; et l'ami intime d'un patriarche, un simple petit enfant. Oh ! que je voudrais être dans ce royaume d'amour ! »

Référence

S. Thérèse de l'Enfant Jésus, Conseils et souvenirs

Dieu peut libérer le coeur raidi et convulsé, selon Romano Guardini


Le retour du fils prodigue, par Rembrandt, 1668
Dieu peut donner une nouvelle pureté au cœur souillé qui se tourne vers lui avec repentir. Dans l'être desséché comme un champs sans pluie. Il peut dégager les sources intérieures.

Quelquefois, tout y est blessé par la nostalgie ou par la douleur, ou par ces déchirures de tout l'être qu'aucun médecin ne saurait guérir, mais auxquelles le salutaire « doigt de Dieu » peut remédier.

Lui seul a le pouvoir de libérer ce qui est raidi et convulsé : la mauvaise volonté, le défi, la haine, l'endurcissement dans le mal, l'indifférence, la dureté, la froideur, la détresse muette qui sent avec désespoir que cet état est terrible et ne peut cependant en sortir.

Non, nous ne pouvons pas sortir de nous-mêmes. Il doit venir, l'Esprit libérateur, et nous conduire à travers la prison que nous sommes pour nous-mêmes jusqu'au large divin ! Il doit détendre ce qui est raidi, faire fondre la glace, et lui seul, souverain conseiller qui connaît tous les chemins, peut frayer une voie dans le chaos intérieur qui n'a ni porte ni issue. Il peut faire que l'on recommence à marcher, que, de nouveau, un but et une voie apparaissent. 

Référence

Romano Guardini, Le Dieu vivant, Artège, Perpignan, 2010, p. 137 (première traduction française : 1956).