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vendredi 24 juin 2011

Le sens de la circoncision selon Herbert Spencer, 1875.


A) p. 88-84.

§ 363. Déjà, en parlant des trophées, nous avons remarqué que les trophées phalliques grands et petits, avaient la même signification que les autres, ce qui nous a mis sur la voie d'une explication des mutilations, dont nous avions à parler ensuite. Nous avons vu que lorsque, au lieu de tuer le vaincu, on lui conservait la vie pour le réduire en esclavage, le vainqueur était dans la nécessité de ne prendre sur la personne du vaincu que des trophées qui ne missent point sa vie en danger et qui ne fussent pas très dommageables. C'est pour cela que, au lieu de lui arracher la mâchoire, on se contentait de lui arracher des dents; au lieu de lui trancher les mains, on lui coupait des doigts; au lieu de le scalper, on lui coupait les cheveux. De même, dans le cas qui nous occupe, la mutilation grave a fait place à une mutilation du même genre, mais qui ne diminuait pas sérieusement, ou point du tout, la valeur de l'ennemi réduit en esclavage.

Je ne trouve rien qui prouve directement que la pratique de la castration ait son origine dans l'usage de prendre des trophées; mais il existe une preuve directe que dans certains cas des prisonniers ont été traités comme si l'on eût voulu prendre sur eux des trophées de ce genre. Nous lisons dans Gibbon que Théobald, marquis de Spoléte, « faisait châtrer sans merci ses prisonniers (1). » 

Nous avons une autre raison de croire que la castration a été jadis un sacrifice obligé en l'honneur d'un vainqueur c'est que nous trouvons un sacrifice analogue fait à une divinité. Aux fêtes annuelles de la déesse phrygienne Amma (Agdistis), « l'usage était que des jeunes gens se fissent eux-mêmes eunuques avec une coquille tranchante; ils criaient en même temps reçois cette offrande, Agdistis (2). » 

Une pratique analogue existait chez les Phéniciens (3) et Brinton parle d'une mutilation cruelle que les anciens prêtres mexicains s'infligeaient à eux-mêmes et qui paraît avoir compris la castration (4). 

Une fois devenu un moyen de marquer la subordination, cet usage, comme beaucoup d'usages cérémoniels, a survécu dans certains cas où sa signification s'est perdue. Les Hottentots imposent une demi-castration à l'âge d'environ huit ou neuf ans (5) et une coutume analogue existe chez les Australiens.

Naturellement, dans ce genre de mutilations, les moins graves sont celles dont l'usage se généralise le plus. On retrouve la circoncision chez les races sans lien de parenté, dans toutes les parties du monde chez les Malayo-Polynésiens de Tahiti, aux îles Tonga, à Madagascar; chez les Négritos de la Nouvelle-Calédonie et des îles Fidji; chez les peuplades d'Afrique, tant sur la côte que dans l'intérieur des terres, depuis le nord de l'Abyssinie jusqu'au sud de la Cafrerie; en Amérique, chez quelques races mexicaines, au Yucatan, et chez les naturels de San-Salvador (6) ; nous la rencontrons même en Australie. 

Ne saurions-nous pas, parle témoignage de leurs monuments, que les Égyptiens pratiquaient cette opération depuis les temps les plus reculés, et, lors même que nous n'aurions pas lieu de croire qu'elle était d'un usage général chez les peuples arabes, il nous suffirait de savoir que la pratique de la circoncision n'est point exclusivement le fait d'un pays ou d'une race, pour rejeter l'explication que les théologiens nous en donnent. Ils se débarrassent assez aisément eux-mêmes d'une autre interprétation qu'on donne assez fréquemment; en effet, l'examen des faits prouve que, si cet usage ne règne pas chez les races les plus propres du monde, il est commun chez les plus sales. Au contraire, les faits pris en masse s'accordent avec la théorie générale, à laquelle ils servent de vérification.

On a vu que chez les Abyssiniens, jusqu'à l'époque la plus récente, chaque guerrier présente à son chef le trophée pris, au moyen de la circoncision, sur le corps d'un ennemi mort, et que tous ces trophées, recueillis après la bataille, sont en définitive offerts au roi. 

Si l'on réduit en esclavage l'ennemi vaincu au lieu de le tuer, et si les guerriers qui l'ont vaincu ne laissent pas pour cela d'offrir à leur chef les preuves de leur vaillance, la pratique de circoncire les prisonniers vivants prendra naissance et servira à leur infliger la marque des subjugués. On aperçoit une autre conséquence. Puisque c'est un moyen de gagner la faveur du chef et du roi que de leur apporter ces trophées pris sur des ennemis, et que, d'après les croyances primitives, tout ce qui charmait l'homme vivant fait encore plaisir a l'esprit de l'homme mort, on se mettra à offrir ce genre de trophées à l'esprit du souverain décédé

Puisque, dans une société militaire gouvernée par un despote absolu, dieu par son origine et par sa nature propre, ce despote, propriétaire de la totalité de la population, exige qu'elle porte cette marque de servitude; que, plus tard, après sa mort, son esprit redouté réclame impérieusement des sacrifices propitiatoires; on peut prévoir qu'alors l'usage d'offrir au roi ce genre de trophées pris sur les ennemis réduits en esclavage, se transformera en un autre usage, celui d'offrir au dieu les mêmes trophées pris sur chaque génération de citoyens mâles, comme un moyen de reconnaître le lien d'esclavage qui les unit au dieu. 

Aussi, lorsque Movers nous apprend que la circoncision était chez les Phéniciens « un signe de consécration à Saturne », et que nous avons la preuve que de toute antiquité les naturels de San-Salvador pratiquaient la circoncision « à la façon des Juifs offrant le sang à une idole, » nous constatons que nos prévisions concordent avec la réalité.

Il y a une preuve certaine que cette interprétation s applique à la coutume telle que la Bible nous la fait connaître. Nous avons déjà vu que les anciens Hébreux, comme les Abyssiniens modernes, avaient l'usage de prendre des trophées sous une forme qui obligeait à mutiler l'ennemi mort; et, pour les uns comme pour les autres, il en résulte que le vaincu non mis à mort, mais fait prisonnier, subira cette mutilation, comme le signe de l'assujettissement. 

Tous les faits prouvent que la circoncision était chez les Hébreux le sceau de l'assujettissement. Nous savons que chez les Bédouins actuels, ainsi que M. Palgrave nous l'affirme, on ne conçoit pas Dieu autrement que comme un puissant souverain vivant, et cela nous fait comprendre la cérémonie qui faisait de la circoncision le sceau de l'alliance entre Dieu et Abraham. 

Cela nous explique encore deux choses d'abord qu'à la considération du territoire qu'il devait recevoir, la mutilation à laquelle Abraham se soumettait, voulait dire que « le Seigneur » allait « être un dieu pour » lui ; et ensuite que la marque de l'alliance ne serait pas exclusivement portée par les descendants, à titre d'individus en possession de la faveur divine, mais aussi par les esclaves non issus d'Abraham. »

Enfin, quand on se rappelle que dans les croyances primitives le double du potentat mort qui revient ne se distingue point du potentat vivant, on arrive à expliquer une tradition consignée dans l'Exode, qui sans cela demeurerait étrange, tradition qui nous montre Dieu irrité contre Moïse parce qu'il n'a pas circoncis son fils « Or il arriva que, comme Moïse était dans une hôtellerie, le Seigneur le rencontra et chercha à le faire mourir. Et Séphora prit une pierre tranchante et coupa le prépuce de son fils et le jeta à ses pieds. » Ce qui montre que la circoncision chez les Juifs était le signe de la subordination à Jahveh, c’est que, sous la domination d'un maître étranger, Antiochus, qui introduisit parmi eux des dieux étrangers, la circoncision fut interdite, et que l'on mit à mort les Juifs qui refusaient l'obéissance aux dieux étrangers. Au contraire, lorsque Mathatias et ses amis, fidèles au Dieu de leurs pères, se révoltèrent contre une domination et un culte étrangers, ils firent « le tour du pays, détruisirent les autels, et circoncirent tous les enfants qu'ils trouvèrent dans les limites d'Israël, agissant avec force. » Ajoutons qu'Hyrcan, après avoir subjugué les Iduméens, leur imposa l'obligation de se soumettre à la circoncision ou de quitter leur pays (7). Aristobule imposa également la marque de l'alliance au peuple vaincu de l'Iturée (8).

Voici des faits formant la réciproque qui concordent avec nos idées. Touitonga (le grand chef divin de Tonga) n'est pas circoncis, comme le sont tous les autres hommes : n'étant subordonné à personne, il ne porte point le sceau de la subordination (9). 

Nous pouvons ajouter que des tribus qui appartiennent à des races où l'on pratique ordinairement la circoncision ne sont point circoncises quand elles ne sont point subordonnées. Rohlfs cite des tribus berbères du Maroc qui portent ce caractère, et ajoute « Ces tribus incirconcises habitent les montagnes du Rif. Tous les montagnards du Rif mangent du sanglier, en dépit des prescriptions du Coran ».


B) p. 101.

Nous devons rapporter encore des faits d'une grande signification. Nous avons vu que, lorsque les cheveux coupés sont un signe de servitude, les cheveux longs deviennent un signe de distinction honorable ; que, lorsque la barbe rasée est un signe de subordination, la barbe longue est un signe de suprématie, et que, lorsque la circoncision est associée à l'idée d'assujettissement, on ne l'observe point chez les personnes en possession du pouvoir souverain. 

Nous avons ici une antithèse analogue. Le grand chef divin de Tonga diffère de tous les autres hommes des îles Tonga; non seulement il n'est point circoncis, mais il n'est point tatoué (10) Ailleurs, on voit quelquefois ces différences servir de distinction aux classes. 

Cela ne veut pourtant pas dire que les distinctions que le tatouage ou l'absence de tatouage impliquent sont toujours la règle il y a des exceptions. Si dans certains pays le tatouage est le signe de l'infériorité sociale, dans d'autres il est le signe de la supériorité. Mais il n'y a pas lieu d'être surpris de ces anomalies. Par suite des vicissitudes des guerres continuelles des races, il a dû arriver quelquefois qu'une race non tatouée ait été conquise par une autre chez qui la coutume du tatouage était en vigueur, et qu'alors ces marques sont devenues le signe de la suprématie sociale. (...)

Notes.

1. Gibbon, History of the Decline, etc., 987.
2. Prof. Max. Duncker, The History of Antiquity, I, 531.
3. Movers, Die Phœnisier, 1841.
4. D. G. Brinton, The Myths of the New World, New-York, 1868.
5. P. Kolben, Present State of the Cape of Good Hope, London, 1731, I, 112.
6. W. Gifford Palgrave, Narrative of a Year’s Journey through Central and Eastern Arabia, London, 1865, 87.
7.  Josèphe, Antiquités.
8. Id., ibid.
9. W. Mariner, Account of Native of the Tonga Islands, London, 1818, II, 79.
10. W. Mariner, ibid., II, 268.


Herbert Spencer, Émile Cazelles (trad.), Principes de sociologie, t. 3, G. Baillière, Paris, Germer Baillières et Cie, 1883.

dimanche 19 juin 2011

Ne pas circoncire un garçon.


Car c'est une barbarie d'accueillir un nouveau-né au couteau, par une mutilation délibérée. Et la partie supprimée n'est pas négligeable ; elle a des fonctions claires et valables à accomplir. Ne pas circoncire un garçon ne lui épargnera pas seulement une brutale violence à l'entrée de la vie, cela lui promettra une existence plus riche. Et cela pas seulement parce que la possession d'un prépuce augmentera sa sensitivité génitale et rendra possible une activité sexuelle plus satisfaisante et agréable, mais aussi à cause de la considération… que le prépuce est l'élément femelle du mâle…

George Wald, Circumcision, 1975. Extrait publié par William Van Lewis :
 
URL Sources : 

Découverte capitale : prépuce et clitoris joueraient un rôle semblable.



ANATOMIE ET FONCTION DU PRÉPUCE, 
 
L'INSTRUMENT DE L'AUTOSEXUALITÉ

 
 
I - LE PRÉPUCE, COMME LE CLITORIS, EST L'INSTRUMENT PRIVILÉGIÉ DE L'AUTOSEXUALITÉ
 
Les anciennes cultures africaines ne fantasmaient ni ne métaphorisaient pas en affirmant que le prépuce est la partie féminine de l'homme. Elles firent œuvre scientifique d'observation empirique. En effet, l'école anatomique nord-américaine a découvert la base histologique de ce savoir antique.
 
 Microscope en mains, les chercheurs se sont aperçus que le clitoris et le prépuce sont des zones érogènes spécifiques, avec une fonction sexuelle précise. Celle du clitoris est bien connue, nous n'y reviendrons pas. Celle du prépuce est restée plus obscure.
 
 Cold et McGrath (1) suggèrent que le prépuce, présent chez les primates depuis 65 millions d'années, a connu chez l'homme une évolution particulièrement achevée. A la différence des singes supérieurs, chez lesquels l'acte sexuel est extrêmement bref, du fait de la forte innervation érogène du gland, l'homme possède une innervation de l'anneau de l'extrémité prépucielle décuplée par rapport à celle de la couronne du gland (1, 2) ; le reste de ce dernier étant, selon Halata et Munger (2), « protopathiquement » insensible. Cependant, ceux qui penseraient qu'en supprimant le prépuce, on pourrait faire encore durer le plaisir, sautent aux conclusions, faute sans doute de savoir conclure, au bon moment.
 
Le prépuce est donc, plus encore que le gland, la zone érogène majeure de l'homme. Fait pour la caresse, son épiderme extérieur est érogène à sec sans irritation (il n'en est pas de même du gland, d'usage différent). Il est doté de tissus particulièrement étirables et est beaucoup plus abondamment et qualitativement pourvu que le gland en terminaisons nerveuses érogènes et tactiles (1, 2, 3) qui en font, à la différence des lèvres ou de l'anus, une surface spécifiquement érogène (3, 4, 5) (par frottement et étirement sans besoin de lubrification), complémentaire de celle du gland (par frottement sous condition de lubrification).
 
L'amputation du prépuce (circoncision) prive l'homme des 2/3 de la surface la plus érogène du corps. Le prépuce contient 116 terminaisons nerveuses par cm2 (6) et la circoncision détruit environ 90-120 cm2 (2 fois 4,5-5 cm sur 10-12 cm de diamètre). La perte est donc de plus de 10 000 terminaisons nerveuses. Mais ce chiffre est sous-estimé : Bazett et ses collaborateurs, dans leur étude, ont omis certains types de terminaisons nerveuses présents dans le prépuce (1).
 
Cold et McGrath (1) ont observé que les terminaisons nerveuses "encapsulées" sont spécifiquement érogènes. Elles doivent être distinguées des terminaisons nerveuses purement sensorielles. Situées dans l'anneau prépuciel et la couronne du gland, elles leur donnent un rôle majeur dans la sexualité. Or elles sont 10 fois plus nombreuses dans l'anneau. Ce dernier est ainsi la couronne de la couronne. Les amputés du prépuce ont perdu 9/10èmes de leurs plus précieuses cellules nerveuses sexuelles !
 
Le mécanisme du prépuce : manchon, paupière ou bas ?
 
Le prépuce joue le rôle d'une paupière en forme de manchon, mais il n'est ni l'une ni l'autre puisqu'il ne glisse pas. Il est en réalité un store à double face, se déroulant sur lui-même par un mécanisme unique, redoublé par celui, interne, de l' anneau. En fin de course, il devient un simple bas coulissant sur la hampe.
 
L' « anneau » et les anneaux élastiques.
 
L'anneau qui resserre le prépuce après l'extrémité du gland est irrémédiablement détruit par la circoncision. Assurant le rôle des cordons d'une bourse, il contient les anneaux élastiques découverts par les pionniers de l'histologie sexuelle. Ces anneaux, semblables à ceux du haut d'une chaussette, sont formés de cellules de chair tout particulièrement étirable, entrelacées avec une profusion de divers types de ces terminaisons nerveuses érogènes encapsulées. Instrument spécifique de l'autosexualité qui en use comme d'un accordéon d'amour, l'anneau, incluant le frein, est la partie la plus érogène de l'homme. L'anneau vient d'abord, à la sollicitation, masser étroitement le gland sur toute sa longueur. C'est ensuite seulement qu'il soutient la comparaison avec l'accordéon. Celles qui aiment s'attarder aux préludes amoureux, si elles ont l'occasion de comparer, se rendent vite compte de l'énormité de la perte des circoncis, de la grande pauvreté de leurs sensations. 


II - LA DEUXIÈME FONCTION DU PRÉPUCE, FONCTION PROTECTRICE
 
 À la différence du clitoris, le prépuce a une deuxième fonction : moitié peau, moitié muqueuse, il n'est pas une peau mais une paupière protectrice, très richement vascularisée, comportant une musculation et des glandes lubrifiantes, antimicrobiennes et antivirales (3, 4, 5). Débordant le gland chez l'enfant et souvent chez l'adulte, il le maintient humide et protège sa délicate muqueuse interne, tout particulièrement pendant la période des langes de l'enfance (7). Le créateur a pensé à tout : le prépuce ne devient rétractile que parfois très tard dans l'adolescence - forcer les choses serait nocif.
 
L'ablation détruit donc la paupière du plus sensible des organes du toucher masculin. La muqueuse fine, lisse et soyeuse du gland, devient une peau dix fois plus épaisse (8), sèche, mate. Elle n'est plus protégée du frottement des vêtements, source d'irritation permanente, à l'opposé du confort naturel de l'indispensable fourreau, chaud et élastique. D'après une étude récente (9), le gland des entiers est de 25 à 30% plus sensitif.

 Première conséquence, les circoncis ont besoin de stimulations fortes : ils ont plus fréquemment recours aux pratiques sexuelles marginales : sexualité anale ou orale, homophilie (5, 8). L'amour est une journée ensoleillée, avec feu d'artifice le soir. Sans le prépuce, le feu d'artifice est tiré mais le soleil est bien pâle. Mais surtout, l'amour est prévu muqueuse contre muqueuse - certains y voient une promesse d'échanges subtils - et non peau contre muqueuse : ce n'est pas un exercice de gymnastique ou de massage, mais une démonstration de tendresse.

Etats-Unis : 52% des 1 290 sujets, pris au hasard, d'une étude, âgés de 40 à 70 ans (11). Le succès du Viagra aux Etats-Unis, son échec relatif en Europe, n'ont pas d'autre explication. Nous pouvons prédire qu'il se vendra bien chez les Africains et les musulmans aisés.

 Troisième conséquence, les « restaurateurs » de leur prépuce ont suivi la voie ouverte par les athlètes juifs de l'antiquité, avant l'instauration de la peri'ah (circoncision poussée, incluant l'arrachement de la muqueuse interne du prépuce). Ils sont maintenant nombreux aux USA et le mouvement gagne Europe. Leurs patients efforts (trois ans de pénibles étirements), l'immense satisfaction qu'ils éprouvent à récupérer la sensibilité de leur gland, sont la meilleure démonstration de la nocivité sexuelle de la circoncision.
 

CONCLUSIONS
 
     Ceux qui ont été mutilés dans l'enfance se plaignent rarement : ils ne savent pas ce qu'ils ont perdu. Pour certains (10% des cas (13)), l'opération a entraîné la mort ou divers autres accidents (hémorragies, infections, blessures involontaires, inconfort voire douleur dans l'érection, déformation du pénis, sténose du méat urinaire, nécrose, etc (3, 7, 8, 14). Nombre d'adultes, circoncis le plus souvent avant leur mariage, regrettent amèrement la perte de sensibilité et de plaisir. Beaucoup préfèrent se taire. 

 D'autres ont été profondément atteints dans leur psychisme : traumatisme (10, 12, 15, 16), stress post-traumatique (10, 11, 15, 16), névrose (17), psychose paranoïaque (18), et d'autant plus profondément que l'opération a eu lieu plus jeune (11, 15, 19, 20, 21).

 On est en train d'abandonner l'argument prophylactique : les médecins recommandent plutôt l'hygiène que le nettoyage par le vide (22, 23, 24, (*)). La circoncision n'est plus utilisée pour le traitement de l'éjaculation prématurée. Le « phimosis » est rare et régresse spontanément : de 9% de cas à 6-7 ans à 2% à 16-17 ans (25). Ensuite, dans la moitié des cas, la plastie ou des incisions longitudinales permettent d'éviter la perte de la précieuse paupière.
 
 L'anatomie et la médecine modernes confirment le savoir antique des cultures africaines mais tirent la conclusion opposée. Le prépuce, mini-vulve portable, est bien la partie féminine de l'homme, avec la même fonction que le clitoris, celle d'outil érotique de l'autosexualité et des préludes amoureux. Comme le clitoris, il a un rôle relativement moindre pendant le coït au profit de la caresse mutuelle des muqueuses de l'amour.

 Le prépuce est la manne du célibataire et la consolation du veuf. Personne ne songerait à exciser le clitoris, personne ne doit mutiler l'homme du précieux instrument qui donne une assurance de fidélité aux couples séparés. La circoncision, importante perte sèche érogène, atteint gravement la fonction sexuelle.

 Seule la force d'un conservatisme accablant, de l'habitude, de l'ignorance et de la croyance aveugle fait barrière à l'abolition de la circoncision rituelle. En ce qui concerne la médecine, la circoncision est risquée pour le chirurgien, désolante pour le sexologue, catastrophique pour le psychiatre. Ceux qui ont encore des doutes doivent s'abstenir.
 
Sigismond (*) 
 
 
Notes : 
 
(*) Sigismond,  Letter to the editor, In BJU International, 2003, 91 (4), p. 429.

(1) Cold K., McGrath C., « Anatomy and histology of the penile and clitoral prepuce in primates. An evolutionary perspective of the specialised sensory tissue of the external genitalia. », In Male and female circumcision, Denniston G. Hodges F. and Milos M. eds. Kluwer academic/Plenum publishers, New York, 1999. (cirp.org/library/anatomy/cold-mcgrath).
(2) Halata Z., Munger B., « The neuroanatomical basis for the protopathic sensibility of the human glans penis », In Brain research, 1986, 371, p.  205-320. (cirp.org/library/anatomy/halata).
(3) Fleiss P., The case against circumcision, In Mothering, Winter, 1997,  p. 36-45. (cirp.org/news/Mothering1977).
(4) National organisation of circumcision information resource centers, The penis and foreskin: prepucial anatomy and sexual function,  San Anselmo. (cirp.org/library/anatomy).
(5) Fleiss P., Hodges F., Van Howe R., Immunological functions of the human prepuce. Sexually transmitted infections, 1998,  74, p. 364-67. (cirp.org/disease/STD/fleiss3).
(6) Bazett H., McGlone B., Williams R., Lufkin H., « Depth, distribution and probable identification in the prepuce of sensory end-organs concerned in sensations of temperature and touch thermometric conductivity »,  In  Archives of neurology and psychiatry, 1932,  27 (3), p. 517. (cirp.org/library/anatomy/bazett).
(7) Leitch I.,  « Circumcision - a continuing enigma »,  In Australian paediatric journal, 1970,  6, p. 59-65. (cirp.org/library/general/leich1).
(8) Foley J., « The unkindest cut of all »,  In Fact magazine, 1966, 3 (4). (cirp.org/library/news/1966.07_Foley).
(9) National organization of circumcision information resource centers, Men scarred by circumcision,  7 décembre 2000. (cirp.org/ news/nocirc12-7-00).
(10) Boyle J., Goldman R., Svoboda J., Fernandez E., « Male circumcision : pain, trauma and psychosexual sequelae », In  J health psychology, 2002, 7 (3), p. 329-43. (cirp.org/library/psych/boyle6).
(11) Goldman R.,  « The psychological impact of circumcision »,  In BJU International, 1999,  83 (suppl. 1), p. 93-103. (cirp.org/library/psych/goldman1).
(12) Glover E.,  « The "screening" function of traumatic memories », In International journal of psychoanalysis, 1929,  X, p.  90-93. ( cirp.org/library/psych/glover ).
(13) National organization to halt abuse and routine mutilation of males, Estimated world-wide incidence of male circumcision complications, San Francisco : noharmm.org/inciden-ceworld.htm,  1994.
(14) Preston E., « Wither the foreskin », In  JAMA, 1970, 213 (11), p. 1853-58. (cirp.org/library/general/preston). 
(15) Rhinehart J., « Neonatal circumcision reconsidered. », In Transactional analysis journal,  29 (3), p. 215-21. (cirp.org/libr/psych/rhinehart1).
(16) Van der Kolk B., « The compulsion to repeat the trauma : re-enactment, revictimization, and masochism »,  In Psychiatric clinic of North America, 1989, XII (2),  p. 389-411. (cirp.org/library/psych/vanderkolk).
(17) Freud S., Nouvelles conférences d'introduction à la psychanalyse, 1933,  XIX,  Paris, PUF, O.C., 1995,  XIX, p. 170.
(18) Olievenstein C., L'homme parano,  Paris, Odile Jacob,  1992,  p. 31 s.
(19) Green A., « Dimensions of psychological trauma in abused children », In Journal of American association of child psychiatry, 1983, 22, p.  213-37. Cité par Goldman (11).
(20) Les blessures symboliques, Paris, Gallimard,  1971, p. 90-91.
(21) Lettre du 4 juin 1980 à Rosemary Romberg Weiner (auteur de Circumcision, the painful dilemma, Bergin & Garvey, 1985), traduite par Sigismond.
(22) American academy of pediatrics. Committee on fetus and newborn, Hospital recommendations for hospital care of newborn infants, 5e édition Evanston,  American academy of pediatrics, 1971, p. 110. (cirp.org/library/statements/aap/#1971).
(23) Van Howe R.,  « Does circumcision influence sexually transmitted diseases ? », In BJU International, 1999,  83 (suppl. 1), p. 56-62. (cirp.org/library/vanhowe).
(24) Winberg J., Bollgren I., Gothefors L., Herthelius M., Tullus K.,  « The prepuce : a mistake of nature ? », In Lancet, 1989,  1, p. 598-99.  cirp.org/library/disease/UTI/winberg-bollgren).
(25) Øster J.,  « Further fate of the foreskin. »,  In Arch Dis Child,  1968, 43, p. 200-203.(cirp.org/library/general/oster).
 

jeudi 16 juin 2011

Excision et circoncision.

« En fait de pratiques immorales, il est difficile d'imaginer plus grotesque que la mutilation des organes sexuels d'un nouveau-né. Quoi de plus incompatible,en outre, avec l'argument du plan divin. Un démiurge ne se devrait-il pas d'accorder une attention toute particulière aux organes reproducteurs de ses créatures, si essentiels à la perpétuation des espèces ? Pourtant, depuis l'aube de l'humanité des rites religieux exigent d'arracher les enfants à leur berceau pour les taillader à l'aide de pierres ou de couteaux tranchants. Dans certaines sociétés animistes et musulmanes, ce sont les fillettes qui subissent le pire traitement : l'excision des petites lèvres et du clitoris. Cette pratique est parfois différée jusqu'à l'adolescence et accompagnée, on l'a vu, de l'infibulation, qui consiste à coudre les grandes lèvres en ne laissant qu'une petite ouverture pour le passage de l'urine et du sang menstruel. Le but est clair: annihiler ou réduire l'instinct sexuel féminin et réprimer la tentation d'avoir des relations avec un autre homme que celui auquel elle sera donnée (et qui aura le privilège de déchirer ces fils lors de la très redoutée nuit nuptiale). Entre-temps, on lui enseignera que son écoulement mensuel est une malédiction ( toutes les religions ont exprimé leur horreur des menstrues, et beaucoup interdisent encore aux femmes ayant leurs règles d'assister au culte), et qu'elle est un vase impur.
Dans d'autres cultures, en particulier la culture juive et la culture musulmane, c'est la mutilation sexuelle des petits garçons qui est requise. (Curieusement, les petites filles peuvent être juives sans altération sexuelle : inutile de chercher une cohérence dans les alliances que les peuples croient avoir conclues avec dieu !). Ici, les motivations originelles semblent obéir à une double raison. L'effusion de sang - exigée dans les cérémonies de circoncision - est très probablement une survivance symbolique des sacrifices humains et animaux si importants dans le paysage sanglant de l'Ancien Testament. Les parents pouvaientainsi sacrifier seulement une partie de leur enfant. En réponse à l'objection d'interférence dans l’œuvre divine a été inventé le dogme selon lequel Adam  est né circoncis et à l'image de dieu. Certains rabbins  vont jusqu'à prétendre que Moïse, lui aussi, est né circoncis, bien que cette affirmation s'explique peut-être par le fait que le Pentateuque ne mentionne nulle part la c
irconcision du prophète... Le deuxième objectif - énoncé sans ambiguïté par Maïmonide - est le même que pour les filles: ôter autant que possible aux relations sexuelles leur aspect agréable. Voici ce que nous dit le sage dans son Guide des égarés
 
Quant à la circoncision, l'une de ses raisons est, à mon avis, la volonté de réduire la copulation et d'affaiblir l'organe en question, afin que son activité soit diminuée et qu'il demeure aussi tranquille que possible. On pense parfois que la circoncision parfait ce qui est congénitalement imparfait. [...] Comment des choses naturelles peuvent-elles être si défectueuses qu'il faille les corriger de l'extérieur, d'autant que nous savons combien le prépuce est utile à ce membre ? En fait, ce commandement n'a pas été prescrit afin de parfaire ce qui est congénitalement imparfait, mais pour parfaire ce qui est moralement imparfait. La souffrance physique causée à ce membre est l'objet véritable de la circoncision. [...] Le fait que la circoncision amoindrit la faculté d'excitation sexuelle et diminue parfois peut-être le plaisir est incontestable. Car si on fait saigner ce membre à la naissance et qu'on lui ôte son enveloppe, il doit indubitablement être affaibli.

Maimonide ne semble pas particulièrement impressionné par la promesse faite à Abraham (Genèse, XVII) selon laquelle la circoncision lui permettrait d'avoir une nombreuse progéniture en dépit de ses quatre-vingt-dix-neuf ans. Mais si son fils IsmaëI, alors âgé de treize ans, ne sacrifie que son prépuce, Isaac - curieusement qualifié de fils « unique » d'Abraham au chapitre XXII de la Genèse -, circoncis à l'âge de huit jours, sera ensuite offert tout entier en sacrifice. 

Maimonide considérait aussi que la circoncision était une façon de renforcer la solidarité ethnique, et insistait particulièrement sur la nécessité d'effectuer l'opération sur les bébés sans attendre que les garçons aient atteint l'âge de raison :

La première [raison] est que si l'enfant grandissait seul, il ne s'y soumettrait pas toujours. La deuxième est qu'un enfant n'éprouve pas autant de douleur qu'un adulte parce que sa membrane est encore molle et son imagination faible ; car un adulte considérerait la chose, qu'il imaginerait avant qu'elle se produise, comme terrible et difficile. La troisième est que les parents d'un enfant nouveau-né prennent à la légère les choses qui le concernent, car à ce moment-là la forme imaginante qui contraint les parents à l'aimer n'est pas encore consolidée. [...] En conséquence, s'il était laissé incirconcis pendant deux ou trois ans, il faudrait abandonner la circoncision à cause de l'amour et de l'affection du père pour lui. Au moment de la naissance, en revanche, cette forme imaginante est très faible, surtout chez le père auquel ce commandement est imposé.

Plus récemment, certains arguments pseudo-profanes ont été avancés en faveur de la circoncision. Elle serait plus hygiénique pour les hommes et par conséquent pour les femmes, auxquelles elle permettrait d'éviter, par exemple, le cancer du col de l'utérus.  La médecine a réduit à néant ces allégations ou montré qu'on arriverait au même résultat simplement en « détendant » le prépuce. La circoncision complète, originellement exigée par dieu comme prix du sang pour le futur massacre des habitants de Canaan, apparaît aujourd'hui clairement pour ce qu'elle est : la mutilation d'un bébé innocent dans le but de détruire sa vie sexuelle future. Le lien entre la barbarie religieuse et la répression sexuelle ne saurait être plus évident que lorsqu'il est « marqué dans la chair». Qui pourra compter le nombre de vies ainsi rendues misérables, surtout depuis que des médecins chrétiens se sont mis à adopter l'antique folklore juif dans leurs hôpitaux ? Et qui peut supporter de lire les manuels et les histoires de la médecine qui recensent froidement le nombre de petits garçons morts d'une infection après leur huitième jour, ou qui ont subi des dysfonctionnements et déformations intolérables ? La quantité d'infections, notamment syphilitiques, dues aux dents pourries ou à d'autres écarts des rabbins, ou à la section maladroite de l'urètre et parfois d'une veine, est tout simplement effroyable. Et cette pratique est permise à New York aujourd'hui encore ! S'il ne s'agissait pas de la religion et de son arrogance, aucune société saine d'esprit ne tolérerait cette amputation primitive, ni n'autoriserait une opération chirurgicale sur les parties génitales sans le consentement total et informé de la personne concernée. »

Référence.

Christopher Hitchens, Dieu n'est pas grand. Comment la religion empoisonne tout, Belfond, Pocket, 2009, pp. 305-309
  

Remarques :
 
1. Moïse Maïmonide est un rabbin andalou du XIIe siècle (Cordoue, 30 mars 1138 - Fostat, 13 décembre 1204 à Fostat), considéré comme l'une des figures les plus importantes du judaïsme, toutes époques et tendances confondues, au point d'être comparé, dans son épitaphe, à Moïse : « De Moïse à Moïse, il ne s'en leva aucun comme Moïse».
Médecin, philosophe juif, commentateur de la Mishna, jurisconsulte en matière de Loi juive et dirigeant de la communauté juive d'Égypte, il excelle dans tous ces domaines, et influence également le monde non-juif, notamment Thomas d'Aquin, qui le surnomme « l'Aigle de la Synagogue. »

2. Certes, les chrétiens ont aboli l'obligation religieuse de la circoncision. Cependant, elle est pratiquée de façon majoritaire par les Américains, qui sont chrétiens pour la plupart.


Source :  http://www.sexopedie.com/circoncision.php

De plus, « Par le jeu des mariages, la famille royale anglaise se revendique descendante de David. La reine Victoria, était très fière de ses ancêtres juifs. La tradition veut que les Princes héritiers anglais soient circoncis en rappel de cette ascendance davidique. Lady Diana, interdit la circoncision de ses deux fils, William et Harry. Ce n'est qu'après sa mort qu'ils purent respecter la tradition familiale. »

 3. Enfin, il est bon, ici, de rappeler que le christianisme utilise l'image de la circoncision pour évoquer le « dépouillement du corps de chair » que tout chrétien doit favoriser dans le cadre de sa vie spirituelle (Colossiens 2, 11-15).