Pour
mieux faire connaître quelle est la nature de cette dévotion,
rappelons que le mot cœur peut être pris en diverses acceptions.
Il désigne d'abord le cœur naturel et physique,
qui est le principal membre du corps très saint de Marie, placé au
milieu de sa chaste poitrine, et percé d’un glaive. Il reçoit le
sang des veines en se dilatant, et le chasse dans les artères en se
comprimant. C’est pourquoi il est regardé comme la source et le
principe de la vie.
Il
désigne, en second lieu, par métaphore, ce qu’il y a de plus
excellent dans l’âme de cette bienheureuse
Vierge, et qui paraît être le siège de l’esprit,
de l’amour, de la force, de la joie, de la douleur et des autres
affections, comme le cœur matériel semble être celui de la vie
corporelle.
En
troisième lieu, le cœur de Marie peut être pris, nous dit le Père
[Jean] Eudes (1), pour son Amour même, et l’Objet de ses
délices, c’est-à-dire pour son divin
Fils, Notre-Seigneur, selon ces paroles : « Je
dors, et mon Cœur veille ».
Ces
différents aspects du Cœur de Marie forment l'objet adéquat de
notre dévotion. Nous ne les séparons point dans notre pensée ;
mais ils y sont étroitement unis, comme le sont la matière et la
forme de toute substance complète. (…) C'est un Cœur vivant que
nous vénérons, uni à une âme pleine de grâce ; un Cœur
jouissant de tous les biens spirituels dont il fut enrichi pendant sa
vie, et resplendissant de toutes les vertus qui firent sa parure.
Le
cœur, dit à son tour le Père [Giovanni Pietro] Pinamonti [(2),
peut être considéré sous deux rapports : l’un propre, et l'autre
figuré. Le nom de cœur, pris en ce dernier sens, désigne le plus
souvent la volonté, dans la sainte Écriture. C’est pourquoi, dans
le culte du saint Cœur de Marie, le cœur est pris tantôt pour
la volonté, tantôt pour l’état intérieur de la bienheureuse
Vierge.
Mais,
comme dans l’exercice de la dévotion, si spirituelle qu’elle
soit, nous avons besoin de quelque chose de matériel et de sensible,
afin de mieux fixer notre attention, et exciter notre amour
(3), la dévotion au saint Cœur de Marie est prise également dans
le sens propre, c’est-à-dire qu’elle a aussi pour objet cette
partie du corps de la sainte Vierge, qui est le principe de sa vie
matérielle.
Ces
deux points de vue sont d’autant plus inséparables en notre
pensée, qu'ils ont entre eux la relation la plus étroite. Le cœur
est le symbole de l’amour, et c’est l’amour de Marie pour
Dieu et les hommes que nous honorons sous le symbole de son Cœur.
Ce symbole n’est point seulement de nom (in voce) ni une
figure, ou une métaphore basée sur une simple convenance de la
chose avec la pensée à exprimer ; mais un symbole réel (in re)
ayant son fondement dans la nature même de l’objet.
C’est
pourquoi, quoiqu’il soit vrai de dire que, dès que la forme
symbolique est considérée dans le Cœur de Marie, on fasse
abstraction de ce qu’il a de corporel, pour se porter vers ce qu'il
a de spirituel, on ne saurait néanmoins l'exclure entièrement, et
ne pas l’avoir en dévotion. L’objet direct et premier de notre
culte sera toujours ce Cœur virginal formé de chair et de sang ;
l’objet indirect et dernier, l’amour dont il est le symbole, et
les traits de divine gloire dont le Cœur de son Cœur, qui est
Jésus, l’a revêtu.
(…)
[I]l y eut toujours, entre Jésus et Marie, une relation si intime,
une conformité si grande, que l’on ne peut penser à lui sans que
l’image de celle dont il est né ne vienne aussi nous
réjouir, et comme achever le tableau. C'est pourquoi la dévotion
envers le Cœur de cette divine Mère devait naître naturellement de
celle que l'on avait pour celui de Jésus ; elle devait grandir dans
les mêmes temps, les mêmes circonstances, et se montrer enfin dans
toute sa beauté au milieu des mêmes épreuves. de l’Église , et
des besoins des fidèles.
Si nous jetons les yeux sur cette Vierge incomparable, dit le Père
[Joseph de] Gallifet (4), nous la verrons, dès le commencement des
siècles, prédestinée et choisie avec son divin Fils, de préférence
à toute créature. Elle fut comme lui la cause finale, au moins
secondaire, de toute la création, ainsi que l’indiquent divers
passages de la Sagesse (5), qui sont appliqués à Marie tant par
l'Église que par les saints Pères. Plus tard, elle fut figurée, de
concert avec le Rédempteur des hommes, dans les promesses faites par
Dieu aux patriarches, dans les symboles et les images de l’ancienne
loi.
Mais jamais cette union ne fut plus frappante, ni plus belle, que
dans la nouvelle loi. L’évangéliste, en racontant les principales
circonstances de la vie de Jésus, ne sait point le séparer de Marie
(6). Ce divin Sauveur ne veut se manifester aux gentils qu'en
compagnie de sa Mère (7), et Il partage avec elle les tristes
prédictions du saint vieillard Siméon (8). Il passa le temps de son
enfance ou collé à ses mamelles, ou enchaîné dans ses bras. Plus
tard, Il vécut sous le même toit, mangea à la même table, usa des
mêmes biens, et jouit de la même fortune. Saint Jean, en parlant
des noces de Cana, cette scène si touchante de la vie de Jésus, n’a
pas oublié de nous dire que Marie était là (9). Elle était là,
aussi, quand son divin Fils mourait sur le Calvaire (10), coopérant
à la rédemption par son consentement, comme elle avait concouru à
l’incarnation en donnant sa volonté (11). Si le Prophète, en nous
racontant la gloire de Jésus, nous dit qu’il a placé sa tente
dans le soleil ; saint Jean, pour chanter celle de Marie, nous la
montre ayant le soleil pour vêtement, et les étoiles pour couronne
(12).
Marie est associée, en quelque sorte, à la présence réelle de
Jésus dans le tabernacle. Le premier blasphème contre la vérité
du sacrement de l’autel consistait à nier que le corps
eucharistique du Seigneur fût le corps né de Marie. En réponse à
cette négation, notre acte de foi se formule toujours en ces termes:
« Je vous salue, corps véritable, né de la Vierge Marie (13) ».
Aussi n’y a-t-il pas un seul temple catholique où, à côté du
tabernacle de pierre ou de bois, qui contient le corps de Jésus,
vous n’aperceviez l'image de celle qui en fut le tabernacle vivant
(14).
Ces
rapports de conformité et de ressemblance entre Jésus et Marie
deviennent de plus en plus sensibles, si nous les considérons dans
leurs vertus, leurs perfections, leurs qualités, leurs privilèges,
leur puissance et leur gloire.
Si
Jésus fut par ses vertus et l'onction de la grâce le plus beau des
enfants des hommes, Marie surpassa toutes les filles d’Israël
(15). S’il est notre roi, Marie est notre reine ; s’il est
Notre-Seigneur, elle est Notre-Dame ; s’il est notre avocat et
notre médiateur auprès de Dieu, elle est notre avocate et notre
médiatrice ; s’il est notre père, elle est notre mère ;
s’il est notre vie, notre espérance et notre refuge, elle est tout
cela aussi.
Les
prérogatives de Marie sont aussi en conformité avec celles de
Jésus. Jésus est impeccable par nature, Marie l'est par grâce.
Jésus est exempt du péché tant originel qu’actuel, Marie jouit
du même privilège. Jésus est l'auteur de la grâce, Marie en est
la source. Jésus est le père de la miséricorde, Marie en est la
mère. Jésus est vierge, Marie l'est aussi. Jésus demeure
incorruptible dans le tombeau, Marie jouit de la même prérogative.
Jésus ressuscite après trois jours, Marie aussi. Jésus monte au Ciel en corps et en âme, Marie dans son Assomption imite son divin
Fils. Jésus est assis à la droite du Père, Marie, à la droite de
son Fils. Le Père partage son empire et sa gloire avec son Fils,
Jésus les partage avec sa Mère.
Si,
maintenant, nous considérons les honneurs que l’Église rend à
Jésus, nous lui en verrons rendre de semblables à Marie. Il n’est
aucun lieu où le nom de Jésus soit béni, que celui de Marie né le
soit aussi; il n'est aucune nation où Jésus soit reconnu pour Fils
de Dieu, qui ne reconnaisse Marie pour Mère de Dieu. Il n’est
aucun temple élevé à Jésus, qui n'ait quelque souvenir en
l'honneur de Marie. Aucun saint n'a aimé Jésus d’un amour
particulier, sans qu'il ait ressenti une même affection pour Marie.
Si l’Église a des solennités pour honorer les mystères de Jésus
depuis son Incarnation jusqu'à son Ascension, elle en a pour honorer
ceux de la vie de Marie depuis sa Conception jusqu'à son Assomption.
En un mot, il ne s'établit pas une fête en l'honneur de Jésus,
qu’il n'en naisse une semblable en l'honneur de Marie. C’est
pourquoi nous avons dit, avec raison, que la dévotion au sacré Cœur
de Jésus devait faire naître celle au saint Cœur de Marie.
En
effet, le culte du saint Cœur de Marie s’est propagé, comme celui
du divin Cœur de Jésus, dans l’univers entier. Ce qu'il y a
d’admirable, dit encore le P. Gallifet (16), c'est que Jésus a si
bien disposé toute chose, que le premier sanctuaire élevé à la
gloire de son Cœur fut aussi dédié à celui de sa Mère, afin
qu'au même moment on commençât à honorer ces deux Cœurs comme
étant indivisibles. Ce fut le grand séminaire de Coutances qui eut
la gloire de posséder ce sanctuaire. On en fit la dédicace pendant
huit jours, et on y établit la confrérie des sacrés Cœurs de
Jésus et de Marie, que Clément X enrichit d’indulgences (4
octobre 1674).
Est-il
maintenant nécessaire de nous arrêter à discourir sur l’utilité
de cette dévotion ? N'est-elle pas évidente par elle-même? La
nature de son objet n'en publie-telle pas toute l’excellence, et la
grandeur de nos misères ne nous presse-t-elle pas de recourir à
cette source de grâce et de miséricorde ?
N’avons-nous pas besoin — disait un des deux consulteurs de la
sacrée Congrégation des Rites dans ses comices du 22 juillet 1855 —
d’un médiateur auprès de notre médiateur, Jésus ; et en est-il
un plus apte et plus puissant que Marie, pour nous ouvrir l'accès à
Dieu le Père ? Si le Fils de Dieu montre pour nous à son Père son
côté ouvert, et les blessures de ses mains et de ses pied, Marie
montre à son Fils le sein qui l'a nourri. La fête du très-aimable
et très-aimant Cœur de notre Mère nous protégera ainsi auprès de
Dieu, et nous rendra à la confiance. Elle est la Reine assise à sa
droite en vêtements d’or, tissus de diverses couleurs ; il n’y a
rien qu’elle ne puisse obtenir. Elle est la gardienne de l’Église,
et notre ferme espérance. On peut lui appliquer les paroles de la
sainte Écriture : « En moi est toute la grâce de la voie et
de la vérité;en moi est toute l'espérance de la vie et de la vertu
(17) ».
(...)
Ne pratiquons-nous pas chaque jour — s’écrie Mgr
Guibert (18) — un culte de cette sorte dans les relations purement
humaines ? Ce que nous honorons le plus dans l'homme, c'est le cœur
qui bat dans sa poitrine, parce qu’il est la source de toutes les
grandes pensées, de tous les nobles et généreux sentiments. Quand
ce cœur a été glacé par la mort, nous nous efforçons de
prolonger sa vie dans nos souvenirs. Notre piété se plaît à
renfermer dans des vases précieux la relique inanimée, et nous
l’entourons encore de notre vénération et de notre respect. Ce
culte naturel observé chez tous les peuples est parfaitement
légitime, et conforme à la raison, parce qu'en effet le cœur c'est
tout l'homme, et c’est par le cœur que l'homme mérite
l'admiration et l’amour des autres hommes.
Et
l’on condamnerait les hommages rendus au Cœur vivant et immaculé
de Marie ! Et l'on s'étonnerait que cette dévotion recherchât dans
la personne de cette auguste Vierge ce qu’il y a de plus intime et
de plus touchant, c'est-à-dire le cœur, ce foyer de son amour,
de son dévouement et de son abnégation ? Quelle source plus
grande d’enseignements, quel centre plus éclatant de lumière,
quel brasier d'amour plus réconfortant ?
Notes
(1) S. Jean Eudes, Le Cœur
admirable de la très-sacrée Mère de Dieu ou La dévotion au
très-saint Cœur de la Bienheureuse Vierge Marie,
Jean Poisson, Caen, 1681,
livre 1, chapitre
5, section
1 : « C'est
honorer le très grand amour et la charité très ardente de cette
mère de belle dilection, au regard de Dieu et au regard des hommes ;
et tous les effets qu'un tel amour et une telle charité ont
produits, en ses pensées, paroles, prières, actions, souffrances,
et en l'exercice de toutes sortes de vertus. C'est rendre honneur au
cœur corporel, au cœur spirituel et au cœur divin de Jésus, qui
sont aussi les cœurs, ou plutôt le cœur de Marie. C'est rendre
gloire à ce même Jésus, qui est le cœur de son père éternel, et
qui a voulu être le cœur de sa divine mère. », p.
47.
(2)
Sanctissimum Cor Mariae, sive Summa Mariae sanctitas
per septem selectissimas considerationes et
pulcherrimas Sanctorum praxes a P. Joanne Petro
Pinamonti a Societate Jesu Mariophlis proposita,
Joseph Schögel, Nice,
1733, p.
4.) :
“At quid putas tu, quid per ‘cor’ intellegam ?
Per verbum ‘cor’ saepius in sacris Litteris voluntas designatur,
et aliquando etiam totus internus animae status, si
vocabulum istud in sensu morali accipiatur. In quo sensu et nos hic
verbum istud frequenter adhibemus, jam pro voluntate videlicet, jam
pro interno sanctissimae Virginis statu.” (« Et
que penses-tu que je comprenne par “cœur” ? Par le mot
“cœur”, dans les Écritures saintes, on désigne souvent la
volonté, et quelquefois également tout l’état intérieur de
l’âme, si ce nom est pris au sens moral. C’est en ce sens que
nous employons fréquemment ce mot, tantôt naturellement pour
désigner la volonté, tantôt pour désigner l’état intérieur de
la très-sainte Vierge »)
(3)
S. Thomas d’Aquin] Somme théologique,
IIa
IIae,
q. 82, art. 3 : “Sed ex
debilitate mentis humanae est quod sicut indiget manu duci ad
cognitionem divinorum, ita ad dilectionem, per aliqua sensibilia
nobis nota.” (« Mais
la faiblesse de l'esprit humain est telle
que, de même qu'il
a besoin d'être conduit par la main jusqu'à la connaissance des
choses divines, il
a besoin d’être conduit à l’amour par le moyen de choses
sensibles que nous connaissons. »)
(4)
Père Joseph de Gallifet, L'Excellence
de la dévotion au Cœur adorable de Jésus-Christ,
Henri Declaustre, Lyon, 1743, p. 230-231.
(5)
“[Ex ore Altissimi] [p]rodivi primogenita ante omnem
creaturam” (« C’est moi qui, de la bouche du Très-Haut,
suis sortie engendrée la première avant toute créature » ;
Ecclésiastique 24, 5). “Ab aeterno ordinata sum (« Dès
l'éternité j'ai été établie » ; Proverbes 8, 23a)
(...) Quando praeparabat cœlos, aderam (« Quand il
préparait les cieux, j'étais présente ; Proverbes 8, 27a)
(…). Cum eo eram cuncta componens” (« J'étais avec
lui, disposant toutes choses » ; Proverbes 8, 30a).
(6)
“[…] Maria de qua natus est Jesus,
[...]” (« (…) Marie, de laquelle est né Jésus (…)
Matthieu 1, 16).
(7)
“Et intrantes domum invenerunt puerum cum Maria
matre ejus” (« Et, entrant dans la maison, ils trouvèrent
l'enfant avec Marie, sa mère » ; Matthieu 2, 1l).
(8)
“Ilic positus est […] in signum cui
contradicetur, et tuam ipsius animam pertransibit
gladius” (« Celui-ci a été établi (…) en signe que
l'on contredira, et un glaive traversera votre âme » ;
Luc 2 34b-35a).
(9)
“Et erat mater Jesus ibi”
(« et la mère de Jésus y était. » ; Jean 2, 1b).
(10)
“Stabat […] juxta crucem [...]”
(« (…) étaient debout près de la croix (…) ;Jean 19,
25).
(11)
“Ne timeas Maria [...] paries
Filium, et vocabis nomen ejus Jesum” (« Ne craignez
point, Marie (…) vous enfanterez un fils à qui vous donnerez le
nom de Jésus. » ; Luc 30a.31b).
(12)
“Amicta sole, et in capite ejus corona stellarum” (« (…)
revêtue du soleil, ayant la lune sous ses pieds, et sur sa tête une
couronne de douze étoiles. » ; Apocalypse 12, 1b).
(13)
Ave verum corpus natum de Maria virgine [hymne
récitée ou chantée lors d’un salut au Saint-Sacrement de
l’Eucharistie].
(14)
Mgr Louis-Édouard Pie (évêque de de Poitiers), Homélie
pour le couronnement de Notre-Dame d’Issoudun,
8 septembre 1869 in
R. P. Mercier, s. j.,
La Vierge Marie selon le cardinal Pie,
Librairie H. Oudin, Poitiers et Paris, 1889, p. 302.
(15)
“(…) Ecce tu pulchra es amica mea […]. Ecce
tu pulcher es dilecte mi [...].” (« Vois que tu es belle,
mon amie (...). Vois que tu es beau, mon bien-aimé (…). » ;
Cantique des Cantiques 1, 14-15).
(16)
P. Joseph de Gallifet, op. cit., p.
249. Cf.
également Jacqueline
Davoust, « La chapelle de Coutance »,
http://cgh.coutances.pagesperso-orange.fr/images_public/Chapellelycee.pdf,
27 mars 2006 :
« C’est à Marie
des Vallées, la “sainte de Coutances”
que revint
l’honneur de poser la première pierre de cette chapelle dédiée
aux Saints Cœurs de Jésus et Marie, le 3 juillet 1652. Pour
construire la chapelle, les dons affluèrent, on eut le droit de
prendre le bois en forêt de Bricquebec, Marie des Vallées y
consacra son petit patrimoine... Il est dit que pendant la
construction, la protection divine se manifesta de façon miraculeuse
comme cet ouvrier tombé d’un très haut mur et qui s’en releva
sans la moindre blessure... Les travaux durèrent trois ans. La forte
déclivité du terrain nécessita la construction d’une crypte
(avec de magnifiques piliers maçonnés) sous le chœur et une partie
de la nef. La belle voûte en bois fut ornée en trois endroits du
sceau des Eudistes (cœur surmonté d’un croix, entouré d’une
rose et d’un lys). Le 4 septembre 1655, on célébra la première
messe. Ce jour-là, Marie des Vallées fut encore à l’honneur. (…)
Coutances eut ainsi l’honneur de posséder la première chapelle
au monde dédiée aux Saints Cœurs de Jésus et Marie. »
(17)
P. Nicolaus Nilles, (…) De rationibus festorum sacratissimi
cordis Jesu et purissimi cordis Mariae e fontibus juris
canonici erutis, tome
I, livre 2 : De festo Purissimi Cordis Beatae Mariae
Virginis, Libraria Academica Wagneriana, Innsbrück, 1873, p.
446-447 :
[En fait, il s’agit d’une citation de S. Bernard] : “Accedit
et alia consideratio ex s. Bernardo deprompta. Nobis, inquit S.
Doctor, opus est mediatore apud mediatorem, Christum videlicet ;
neque ullus aptior magisque efficax quam Maria ; quo fit, ut securum
habeamus accessum ad Deum Patrem, cui Filius latus et,
vulnera, Mater Filio pectus et ubera pro nobis exhibet et ostendit.
Festum amabilissimi et amantissimi Cordis Matris Nostrae id efficiet,
ut spem certissimam in ea repositam habentes ejus apud Deum
patrocinia experiamur. Ipsa est Regina adstans , a dextris Dei in
vestitu deaurato et circumamicta, varietate; nihil omnino est, quod
ab eo impetrare non valeat ; ipsa est tam praesens catholicae
Ecclesiae tutela et spes fidissima, omnium nostrum. Ipsi
accommodantur verba scripturae : ‘In me gratia omnis viae et
veritatis ; in me omnis spes vitae et virtutis’ (Eccli. 24, 25). »
(18) Mgr Joseph-Hippolyte Guibert, « Mandement
touchant le projet de construction à Montmartre d’une église
votive au Sacré-Cœur de
Jésus », 15
août 1873, in Annales
catholiques : revue religieuse hebdomadaire de la France et de
l'Église,
4
septembre 1873, p. 429
ou in L’Univers,
n°2255, 31 août 1873, p. 1.
Référence
Abbé Boiteux, Le Cœur Immaculé de Marie, Bloud et Barral,
Paris, 1876, p. 6-16.
Les notes ont été remaniées par l'auteur de ce blogue.