Le Pape Saint Jean XXIII |
(...) Ces derniers jours, entre autres choses, vous avez discuté de la famille, de la paroisse et de ceux qui offrent leur concours à l’Œuvre diocésaine de culture des vocations ecclésiastiques. À tous ceux-ci incombe ce devoir propre et très important qui consiste à montrer publiquement par l’exemple de leur vie et par les égards et l’amour pour les ministres de Dieu, à quel point il faut estimer la dignité des prêtres, et avec quelle très saint respect il faut honorer les charges qui leur sont confiées. Si cela se fait, vos travaux et vos entreprises aboutiront très certainement aux résultats souhaités. En effet, la grandeur et la beauté du sacerdoce attirent si fortement les âmes des jeunes gens, qu'il ne fait aucun doute que, si, dans leurs enceintes domestiques, ils voient que l’on rend l’honneur dû aux ministres sacrés, ils obéiront volontairement et noblement à l'invitation céleste .
En outre, l’autre chose que nous avons, par Notre prière, demandée au Seigneur, c’est qu’Il envoie dans son Église des ouvriers sacrés, pleins de sagesse et d’activité.
À ce sujet, il est utile de dire ouvertement quel est notre sentiment.
Un homme ecclésiastique doit être tellement conforme à la sainteté de vie et de mœurs propre à son ordre, qu’il doit briller par l’exemple, aussi bien dans la chasteté que dans la piété, la pauvreté, le zèle docile et le goût des choses célestes. Ces vertus, si, d'une certaine manière parfaite et convenable à la fois, elles embellissent toutes ensemble l'âme des prêtres, ont alors assurément de quoi attirer les jeunes gens pour qu’ils embrassent le sacerdoce ; et ces mêmes vertus font que l'esprit atteint cette égalité et cette constance que ni les détours de l’âge, ni les conditions changeantes de la vie ne peuvent enlever.
C’est pourquoi les prêtres prendront garde à ce que que le souffle de cette époque corrompue ne portent atteinte en aucune façon à leur mœurs irréprochables. Ils veilleront également sur ces impulsions de l’esprit, légères, mais moins conformes au bien, qu'ils pensent à tort être sans danger critique ou sans faute. En effet, les mauvaises herbes de ce genre, que l'on néglige de déraciner à point nommé, seront, au cours du temps, une cause affligeante de préjudice spirituel.
Enfin,
les prêtres prendront des précautions pour ne pas se livrer tout
entiers à l'agitation du ministère sacré et aux œuvres
extérieures. Un goût aussi inconsidéré de l'action, quand il
amène peu à peu à la pauvreté de l’esprit, ne peut se justifier
ni du bien de la paroisse ni du soin à donner à l’intérêt
multiple du diocèse. Et cela ne peut se faire qu’au grave
préjudice des candidats au sacerdoce. En effet, comment les jeunes
gens pèseront, avec une juste appréciation la grandeur de l’office
sacerdotal, si, posant leur regard sur les prêtres, ils ne peuvent,
dès lors, dégager la forme d'un exemple parfait à imiter ? Afin de
faire ressortir cette forme parfaite des mœurs, les prêtres se
rappelleront bien que les parties principales de leur charge sont les
suivantes : offrir dignement le Sacrifice de l'autel, annoncer la
parole de Dieu, administrer les Sacrements, être présents pour les
malades, surtout pour ceux qui vont mourir, instruire les ignorants
de la foi ; le reste, qui n'appartient pas à ces devoirs, doit être
ajourné ou tout au plus supporté. (...)
Référence
S. Jean XXIII, Allocution aux participants au Ier Congrès international des vocations ecclésiastiques, 26 mai 1962. Disponible en ligne, en latin, sur <https://www.vatican.va/content/john-xxiii/la/speeches/1962/documents/hf_j-xxiii_spe_19620526_congresso-vocazioni.html>.
La traduction est le fait de l'auteur de ce blogue.