Le retour du fils prodigue, par Rembrandt, 1668 |
Dieu
peut donner une nouvelle pureté au cœur souillé qui se tourne vers
lui avec repentir. Dans l'être desséché comme un champs sans
pluie. Il peut dégager les sources intérieures.
Quelquefois,
tout y est blessé par la nostalgie ou par la douleur, ou par ces
déchirures de tout l'être qu'aucun médecin ne saurait guérir,
mais auxquelles le salutaire « doigt de Dieu » peut
remédier.
Lui
seul a le pouvoir de libérer ce qui est raidi et convulsé : la
mauvaise volonté, le défi, la haine, l'endurcissement dans le mal,
l'indifférence, la dureté, la froideur, la détresse muette qui
sent avec désespoir que cet état est terrible et ne peut cependant
en sortir.
Non,
nous ne pouvons pas sortir de nous-mêmes. Il doit venir, l'Esprit
libérateur, et nous conduire à travers la prison que nous sommes
pour nous-mêmes jusqu'au large divin ! Il doit détendre ce qui
est raidi, faire fondre la glace, et lui seul, souverain conseiller
qui connaît tous les chemins, peut frayer une voie dans le chaos
intérieur qui n'a ni porte ni issue. Il peut faire que l'on
recommence à marcher, que, de nouveau, un but et une voie
apparaissent.
Référence
Romano
Guardini, Le Dieu vivant, Artège, Perpignan, 2010, p. 137 (première traduction française : 1956).