Marius Besson (1876-1945) |
Mgr
Besson évêque de Lausanne, a ordonné de lire la lettre suivante à
toutes les messes, dans les églises et les chapelles de son diocèse
le 19 ou le 26 juillet [1925] :
L'indécence
des modes, surtout à la ville, a pris des proportions scandaleuses.
Les fidèles, et notamment les mères de famille, ne doivent pourtant
pas oublier qu'il y a, dans ce domaine comme dans les autres, des
règles de la modestie chrétienne dont nul ne peut, sous aucun
prétexte, s'exempter.
Il faut que
le niveau moral soit tombé bien bas pour que la femme se résigne
aux toilettes outrageantes que les caprices d'un monde perverti lui
font porter. Il faut que le sens des convenances ait été
singulièrement affaibli pour qu'on ne sache plus qu'il est incorrect
de sortir de chez soi avant d'avoir fini de s'habiller.
Nous sommes
écœuré de constater que de telles aberrations se manifestent non
seulement chez les personnes de mauvaise vie qui les ont inspirées,
mais chez les chrétiennes, même chez celles qui devraient davantage,
à cause de leur position sociale, donner le bon exemple.
Nous sommes
navré de penser que la légèreté de tant de mères de famille
compromet à jamais l'âme des pauvres enfants, surtout des pauvres
fillettes, en les accoutumant à certaines manières de se vêtir qui
leur font perdre le sentiment de la pudeur.
Contre une
pareille renaissance de paganisme, nous avons le grave devoir de
réagir, et c'est à l'esprit chrétien des fidèles que nous faisons
appel.
Quels que
soient les vains prétextes que vous pouvez invoquer, Mesdames et
Mesdemoiselles, nous ne craignons pas d'affirmer que les modes
actuelles sont souvent une source de péché pour les inconscientes
qui les acceptent et une occasion de péché pour ceux qu'elles
scandalisent.
Au jour où
Dieu vous demandera compte et du mal que vous aurez fait et du mal
que vous aurez fait faire, il ne vous jugera ni d'après votre
journal de modes, ni d'après les faux principes d'une hygiène toute
matérialisée, ni d'après les prétendues convenances des mondains,
mais d'après le saint Évangile. Or, le divin Maître a dit : «
Malheur à celui qui est une cause de sandale ! » Le ciel et la
terre passeront ; cette parole ne passera pas.
Référence La Tunisie catholique, 30 août 1925, p. 681-682.
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