Louis-Joseph Cardinal Maurin (1859 - 1936) |
Allocution
de Son Éminence le Cardinal-Archevêque de Lyon à la clôture de la
Retraite des Mères chrétiennes à la Chapelle de la rue
Sainte-Hélène.
MESDAMES,
(…)
Mais ce que vous pouvez, Mesdames, ce que vous devez absolument vous
interdire, c'est de laisser s'introduire dans vos demeures des mises
indécentes, c'est d'y laisser pratiquer des danses qui sont pour
tout le moins très dangereuses, s'il est vrai qu'elles ne soient pas
nécessairement coupables.
Ce que vous devez également vous
interdire, c'est de laisser aller sans contrôle dans des réunions
mondaines, même appelées familiales, vos jeunes gens et jeunes
filles qui sont encore sous votre tutelle.
Sans
prétendre faire une énumération complète, m'en remettant pour
tout le reste aux règles ordinaires de la Théologie et vous
demandant avec instance de ne jamais vous départir d'une parfaite
correction, je déclare condamnables et condamnées les danses
connues sous le nom de tango, fox-trott et celles qui en dérivent
alors même que l'on croirait pouvoir les exécuter d'une façon
convenable.
Car vous n'ignorez pas que les évêques ont le droit et
parfois le devoir de condamner par une loi positive ce qui, même,
sans être intrinsèquement mauvais, constitue un grave danger pour
les âmes dont ils sont responsables devant Dieu.
Encore
une fois, Mesdames, j'aime à le redire, vous faites partie de
l'élite de la société lyonnaise. On sait que vous êtes
chrétiennes et que, comme telles, vous êtes tenues d'observer
religieusement les lois de l’Église. Je crois donc vous faciliter
votre tâche en vous montrant clairement où est pour vous le devoir.
Ma décision n'a été prise qu'après un mûr examen.
Si,
comme je,l'espère, la règle tracée est fidèlement suivie, j'aurai
conscience d'avoir rendu service aux âmes, à l’Église et à la
France. (…).
Référence
Louis-Joseph Cardinal
Maurin, « Allocution de Son Éminence le Cardinal-Archevêque
de Lyon à la clôture de la Retraite des Mères chrétiennes à la
Chapelle de la rue Sainte-Hélène », dans Semaine
religieuse du diocèse de Lyon,
27e
année, n°8, 16 janvier 1920, p. 115.