[La version française du texte anglais original est le fait de l'auteur de ce blog.]
La description des costumes des cuivres les plus anciens nous a été fournie par M. Brightman, duquel je suis débiteur pour son aide importante et pour la note suivante sur le costume universitaire de la période qui a été fréquemment mal interprétée par les experts :
« L'habit médiéval clérical et donc universitaire comporte :
(i) une sous-tunique (subtunica, tunica), la « soutane » moderne ;
(ii) une sur-tunique (tunica, supertunica, toga, gona), la « robe » moderne ;
(iii) une capuche (caputium), constituée d'une cape enveloppant les épaules presque jusqu'au coudes, et d'une partie sur la tête, avec un « bec » (liripipium, tippetum [« pointu »]) tombant à l'arrière.
À cela, les bénéficiers, les dignités et les diplômés ajoutaient (iv) un habit (habitus), qui était de plusieurs formes :
1. la cappa qui était de plusieurs coupes :
a. la cappa clausa, la cappa magna moderne et la « robe parlementaire » des prélats, portée à l'université par les docteurs en théologie et en droit canon, et à laquelle était attachée la capuche, ou qui était plutôt elle-même une immense capuche, dont la cape touchait les pieds, avec une fente au-devant à travers laquelle on passait les bras ;
b. la chamarre (chimæra, pallium), une cappa avec deux fentes latérales pour les bras, portée par les licenciés de théologie et de droit canon et par les docteurs en médecine et droit civil ; [il s'agit de] l'actuel « habit d’assemblée » des docteurs d'Oxford et de la chamarre des évêques [anglicans], prescrit par les Décrétales de Grégoire IX et toujours portée par les évêques anglais ;
c. la cappa manicata, une chamarre à longues manches qui n'étaient déjà plus portées au XVe siècle et qu'on laissait pendre lâchement depuis les épaules, cependant qu'on passait les bras à travers les fentes latérale; [elle fut] portée par les docteurs en droit civil et survécut à Cambridge jusqu'à la fin du XVIIe siècle (voir la planche de Loggan dans Cantabrigia Illustrata).
d. la cappa nigra, une petite chamarre portée par les maîtres ès arts.
2. le tabard (tabardum), une tunique aux courtes manches en forme de pointe, [tenue] caractéristique des licenciés mais portée par les [diplômés] de degrés supérieurs par commodité, et, évidemment, de la couleur [propre] de leur faculté.
La capuche du genre ordinaire était portée sur tous ces habits à l'exception du premier. La capuche des diplômés était doublée et bordée de fourrure, ou, à partir du premier quart du XVe siècle, en été (c'est-à-dire de Pâques jusqu'à la Toussaint), de soie, si on le souhaitait ; la robe et l'habit pouvait être, et était communément, doublée et bordée de la même façon.
Les auteurs des ouvrages sur les cuivres monumentaux ont adopté une terminologie qui leur est propre, basée sur une certaine mécompréhension des faits. Ils ont appelée la tunique du dessus « soutane », ce qui est une erreur ; ils ont séparé la capuche de sa cape et l’on appelé « tippet », alors que le « tippet [en français : cornette] » est une chose tout à fait différente, puisqu’elle est l’ « écharpe » moderne [du clergé anglican, notamment], dérivée du liripipion, et non pas de la cape, de la capuche ; tandis que la chamarre a été dite « rochet », ce qui est absurde, et la cappa nigra, « un tabard sans manche », ce qui montre que, même si, sans doute, cela décrit l’aspect superficiel de la cappa nigra après le milieu du XVe siècle, on ignore son nom, et probablement également son origine. »
Référence.
R. T. GÜNTHER, « A Description of Brasses and other Funeral Monuments in the Chapel of Magdalen College, XIII-XIVth Century », Préface, p.V-VII, Magdalen College, juin 1914, in William Dunn MACRAY, Register of the Members of St. Mary Magdalen College, Oxford, New Series Fellows, Vol. VIII : Indexes, Humphrey Milford, Oxford University Press, Londres, 1915.
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