[L'orthographe
et le ponctuation du commentaire ont été modernisées.]
Texte
hébreu.
כִּי
נֶפֶשׁ הַבָּשָׂר בַּדָּם הִוא וַאֲנִי
נְתַתִּיו לָכֶם עַל הַמִּזְבֵּחַ
לְכַפֵּר עַל נַפְשֹׁתֵיכֶם כִּי הַדָּם
הוּא בַּנֶּפֶשׁ יְכַפֵּר
kî
nefeš ha-bāśār ba-dām hiw’ wa-’ănî nəṯatîw lā-ḵem
‘al-ha-mmizəbēḥa lə-ḵapēr ‘al-nafəš ṯêḵem
kî-ha-dām hû’ ba-nnefeš yəḵapēr
Traduction
des LXX.
ἡ
γὰρ ψυχὴ πάσης σαρκὸς αἷμα αὐτοῦ
ἐστιν καὶ ἐγὼ δέδωκα αὐτὸ ὑμῖν ἐπὶ
τοῦ θυσιαστηρίου ἐξιλάσκεσθαι περὶ
τῶν ψυχῶν ὑμῶν τὸ γὰρ αἷμα αὐτοῦ
ἀντὶ τῆς ψυχῆς ἐξιλάσεται
hè
gar psukhè pasès sarkos haîma autoû estin kai egô dedôka auto
humîn epi toû thusiastèriou exilaskesthai peri tôn psukhôn humôn
to gar haîma autoû anti tês psukhês exilasetai
Traduction
de la Vulgate.
quia
anima carnis in sanguine est et ego dedi illum vobis ut super altare
in eo expietis pro animabus vestris et sanguis pro animae piaculo
sit.
Traduction
de Louis Segond.
Car
l'âme de la chair est dans le sang. Je vous l'ai donné sur l'autel,
afin qu'il servît d'expiation pour vos âmes, car c'est par l'âme
que le sang fait l'expiation.
Sens
du verbe hébreu Caphar.
כָּפַּר,
Caphar : il
a couvert, il a enduit, il a bouché (Gen.
6, 14).
De
même dans Pihel כִּפֵּר,
Cippher : par métaphore, il a couvert, caché, afin
qu'on ne le voit pas, il a ôté, aboli, emporté ; il se dit de
la face, ou de la colère, il a réconcilié, apaisé ;
du péché, il a pardonné, expié ; des souillures,
il a nettoyé ; d'autres choses, il a emporté, aboli, ôté.
Il signifie l'un et l'autre, et réconcilier, et
cacher. [Schind
in Lex. Pentag.]
D'où
vient כְפוֹר,
Cephor, gelée blanche qui couvre la terre, frimas (Ps
147, 16).
Il
ne signifie seulement couvrir, mais aussi
racheter (Ex. 21, 30 ; Ps. 49, 8), apaiser (Gen.
32, 21) et de là expier. [Grot.
de la satisfaction de Jésus-Christ.]
Il
signifie couvrir de ciment, de poix, ou de quelque autre chose
semblable, qui s'attache à ce qui en est couvert, de sorte que l'on
n'en peut pas facilement ôter. Il se dit et du péché, et
du pécheur ; de la chose (Ps. 78, 38) ; de la
personne (Deut. 21, 8). Les LXX tournent ce mot par ἵλεως
γίνομαι [hileôs ginomai], je deviens propice (Deut.
21, 8), ἱλαομαι [hilaomai], ἱλάσκομαι
[hilaskomai], έξιλάσμαι [exilasmai], je me
rends propice (Ps. 65, 4 et 79, 9 ; 1 Sam. 3, 14 ; Éz.
10, 10 ; Ps. 38, 38). Et souvent dans les livres de l’Exode,
du Lévitique et des Nombres. [Worton,
de reconciliatione, part. secunda l.2. c. 31]
Caphar
veut proprement dire incruster (Gen. 6, 14). Le couvercle
qui était sur l'Arche s'exprime par un mot tiré de cette même
racine. Il s'applique métaphoriquement au péché, et à
l’ire [colère]
excitée par le péché, et il signifie la couvrir (Lév. 4, 20),
c'est à dire, pardonner les péchés, et apaiser la colère, comme
Ps. 78, 38 [où] il y a mot pour mot, couvrir l’iniquité, Prov.
16, 14, il la couvrira, c'est à dire, il l'apaisera. Il
se prend aussi simplement, et il signifie être
propice, être favorable, être clément, comme Deut. 21, 8. Il
se prend souvent pour expier, c'est à dire, purger et ôter
les souillures. Il se prend en ce sens des choses qui étaient en
usage sous la loi et aussi des personnes. Voyez Willet sur
Lév. 23, 22.
כַפֹרֶת,
Capporeth, se dit de ce que l’on cache la colère en cachant
le visage (Gen. 32, 21). Voyez Ainsw.,
Ex. 25, 17.
Capporeth
veut dire proprement couvercle : la Vulgate le tourne par
propitiatoire, quelquefois par oracle, parce que Dieu
répondait de dessus ce propitiatoire aux choses qu'on lui demandait,
c'est à dire, qu'il prononçait des oracles. Rivet
sur ce passage. Voyez D.
Hammondi, potestatem clavium, c. 2, sect. II, p.
13.
La
justification se fait en couvrant et cachant, comme les fentes d'une
muraille se couvrent et se cachent, en les enduisant (Lév. 16, 33).
Référence
Edward
Leigh, Dictionnaire
de la langue sainte, contenant toutes les originies ou les mots
hébreux, tant primitifs que dérivés du Vieux Testament,
Traduction française de Louis de Wolzogue, Pierre Mortier,
Amsterdam, 1703, p. 311-312.
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