Rechercher dans ce blogue

mardi 23 avril 2019

L’Église et le scandale des abus sexuels, par le pape émérite Benoît XVI, 11 avril 2019


Voici la version française du texte que le pape émérite Benoît XVI a fait paraître dans le mensuel bavarois Klerusblatt, le 11 avril 2019. Les autres versions françaises parues sur le web sont, vraisemblablement, des traductions faites à partir de la version anglaise ou à partir d'un traducteur (cf. sur le site fr.aleteia.org, sur le site benoit-et-moi.fr, et sur le site leblogdejeannesmits.blogspot.com). La version française suivante a été conçue, par l’auteur de ce blogue, directement à partir du texte allemand originel.

Benoît XVI, à São Paulo, au Brésil, le 10 mai 2007.
  
Cité du Vatican. 11 avril 2019 — Du 21 au 24 février 2019, à l'invitation du pape François, les présidents de toutes les conférences épiscopales du monde se sont réunis pour débattre de la crise de la foi et de l'Église constatée, dans le monde entier, au travers des informations choquantes concernant les abus exercés par des clercs sur des mineurs. Le volume et le poids des nouvelles au sujet de tels événements ont profondément bouleversé prêtres et laïcs et remis en question la foi de l'Église en tant que telle. Ici, il fallait donner un signal fort et rechercher un nouveau départ, afin de redonner à l'Église une crédibilité réelle en tant que lumière parmi les peuples et en tant que force d'assistance contre les puissances destructrices.

Étant donné que j’occupais, dans l'Église, un poste de responsabilité, comme pasteur, au moment de l'éclatement public de la crise et durant son développement, je devais, avec du recul, me poser la question de savoir — même si je n'ai plus maintenant de responsabilité directe en tant que [pape] émérite comment je pourrais contribuer à un nouveau départ. Ainsi, depuis l’annonce jusqu’à la réunion effective des présidents des Conférences épiscopales, j’ai rassemblé des notes avec lesquelles je peux, en cette heure difficile, apporter l’une ou l’autre indication secourable. Après des contacts avec le cardinal Secrétaire d’État Parolin, et le Saint-Père lui-même, il me semble juste de publier le texte qui en est résulté dans le Klerusblatt.

Mon travail est divisé en trois parties. Dans un premier point, je tente très brièvement de présenter le contexte social général de la question, hors duquel le problème ne peut être compris. J'essaie de montrer que, dans les années 1960, s'est déroulé un processus scandaleux qui n'a pratiquement jamais eu lieu, à cette échelle, dans l'histoire. On peut dire que, dans les vingt années courant de 1960 à 1980, les critères jusqu'alors valables en matière de sexualité, ont complètement disparu et qu'une absence de normes s’est faite jour, que l’on s’est efforcé, entre-temps, de contrecarrer.

Dans un second point, j'essaie d’esquisser les effets de cette situation dans la formation et la vie des prêtres.

Enfin, dans une troisième partie, je voudrais développer quelques perspectives d’une juste réponse que pourrait faire l’Église.



I.


1. L'affaire commence par l'initiation, ordonnée et soutenue par l'État, des enfants et des jeunes à la nature de la sexualité. En Allemagne, la ministre de la Santé, Mme Strobel, a fait réaliser un film dans lequel, avec le but d’informer, tout ce qu’il n’était pas permis auparavant de montrer publiquement, y compris les rapports sexuels, a alors été exposé. Ce qui était initialement destiné uniquement à l’information des jeunes gens a ensuite été tout naturellement accepté comme une ressource commune.

Le « Sexkoffer » du gouvernement autrichien a eu des effets similaires. Les films sexuels et pornographiques sont alors devenus une telle réalité qu’ils ont désormais été diffusés dans les cinémas de gare. Je me souviens encore du jour où, marchant dans la ville de Ratisbonne, j'ai vu attendre, devant un grand cinéma, une foule de personnes, comme nous ne l'avions vu qu'en temps de guerre, lorsque l’on espérait recevoir une distribution spéciale. Je me souviens également de la façon dont je suis arrivé dans la ville, le Vendredi saint de 1970, constatant qu’à toutes les colonnes d’affichage avaient été collées des affiches publicitaires qui représentaient, en grand format, deux personnes complètement nues étroitement enlacées.

Parmi toutes les libertés que voulait obtenir la révolution de 1968 se trouvait également cette pleine liberté sexuelle qui n’admit plus aucune norme. La propension à la violence qui a caractérisé ces années, est étroitement liée à cet effondrement moral. En effet, aucun film sexuel ne fut plus autorisé dans les avions, parce que la violence surgissait au sein de la petite communauté des passagers. Étant donné que les dérives dans le domaine de l’habillement induisaient également de l’agressivité, les chefs d'établissement scolaires ont aussi essayé d'introduire un uniforme qui devait favoriser un climat d'apprentissage.

Fit partie également de cette physionomie de la révolution des années 68 le fait que l’on diagnostiqua la pédophilie comme un comportement autorisé et adapté. Au moins pour les jeunes gens de l'Église, mais pas seulement pour eux, ce fut une période très difficile à bien des égards. Je me suis toujours demandé comment les jeunes gens, dans cette situation, pouvaient aborder le sacerdoce et l'accepter avec toutes ses conséquences. L'effondrement généralisé du recrutement des prêtres, au cours de ces années, et le très grand nombre des réductions à l’état laïc sont une conséquence de tous ces événements.

2. Indépendamment de cette évolution, dans le même temps, la théologie morale catholique s'est effondrée, rendant l'Église vulnérable face aux processus en cours dans la société. J'essaie d’esquisser très brièvement le déroulement de cette évolution. Jusqu'à Vatican II, la théologie morale catholique était largement fondée sur le droit naturel, tandis que les Écritures n'étaient citées qu'à titre d'arrière-plan ou de confirmation. Au cœur du bras de fer du Concile en faveur d’une nouvelle compréhension de la Révélation, l'option du droit naturel a été largement écartée et une théologie morale entièrement fondée sur la Bible s’est vue encouragée. Je me souviens encore de la façon dont la faculté des Jésuites de Francfort avait lancé la formation d’un jeune prêtre très doué (Schüller) afin de reconstruire une morale entièrement fondée sur l’Écriture. La belle thèse du père Schüller constitue un premier pas vers la reconstruction d’une morale fondée sur l’Écriture. Le père Schüller fut ensuite envoyé en Amérique pour des études complémentaires et revint avec la conviction que la morale ne pouvait être établie d’une manière systématique à partir de la Bible seule. Il a ensuite tenté une théologie morale qui suivait une démarche plus pragmatique sans pouvoir, par cela, apporter de réponse à la crise de la morale.

Finalement, la thèse s’est largement imposée, selon laquelle la morale ne doit être déterminée qu’à partir des objectifs des actes humains. Le vieil adage « La fin justifie les moyens » n'était certes pas légitimée sous cette forme grossière, mais son esprit était devenu déterminant. Ainsi, désormais, il ne pouvait rien exister de bien, purement et simplement, comme rien qui ne soit toujours mauvais, mais seulement des appréciations relatives. Il n'y avait plus le Bien, mais seulement le Meilleur relatif, dépendant du moment et des circonstances.

La crise de la justification et de la présentation de la morale catholique, à la fin des années 1980 et dans les années 1990, a pris des formes dramatiques. Le 5 janvier 1989, a parue, signée par quinze professeurs de théologie catholiques, la « Déclaration de Cologne » qui considérait divers points de la crise concernant la relation entre le magistère épiscopal et la fonction de la théologie. Ce texte, qui, dans un premier temps, n’allait pas au-delà des protestations normales habituelles, suscita rapidement un tollé général contre le magistère ecclésial et rassembla, de manière visible et perceptible, le fort potentiel de protestation qui s’érigeait dans le monde entier contre les enseignements attendus de Jean-Paul II (voir D. Mieth, « Kölner Erklärung », Lexikon für Theologie und Kirche, t. VI 3, col. 196).

Le pape Jean-Paul II, qui connaissait très bien la situation de la théologie morale et la suivait avec attention, lança alors le travail sur une encyclique qui devait remettre les choses en place. Elle parut sous le titre Veritatis splendor le 6 août 1993 et a provoqué de violentes ripostes de la part des théologiens moraux. Avant cela, ce fut le Catéchisme de l’Église catholique qui présenta de façon systématique et convaincante, la morale proclamée par l’Église.

Je me rappelle la façon dont le théologien moraliste allemand de premier plan de l'époque, Franz Böckle, rentré dans sa patrie suisse après sa retraite, et considérant les éventuelles décisions de l’Encyclique Veritatis Splendor, expliquait que, si l’Encyclique venait à décider qu’il existe des actes à classer comme mauvais en tous temps et en toutes circonstances, il était résolu à prendre la parole avec toutes les forces qu’il possédait. Le bon Dieu lui a épargné la mise en œuvre de cette résolution ; Böckle mourut le 8 juillet 1991. L'encyclique parut le 6 août 1993 et ​​présenta, en effet, la résolution selon laquelle il existe des actes qui ne peuvent jamais devenir bons. Le pape était pleinement conscient, à cette heure, du poids de cette décision et avait interrogé de nouveau, justement pour cette partie de sa Lettre, les meilleurs spécialistes qui ne participaient pas à la rédaction de l'Encyclique. Il ne pouvait et ne devait laisser aucun doute sur le fait que la morale de la mise en balance des biens doit respecter une limite ultime. Il existe des biens que l’on ne doit jamais mettre en balance. Il existe des valeurs qui ne peuvent jamais être abandonnées au profit d’une valeur encore plus grande et qui vont également au-delà de la préservation de la vie physique. Il y a le martyre. Dieu vaut plus, même que la survie physique. Une vie qui serait achetée au prix de la dénégation de Dieu, une vie qui repose sur un mensonge ultime, est une non-vie. Le martyre est une catégorie fondamentale de l'existence chrétienne. Le fait que, dans la théorie soutenue par Böckle et de nombreux autres, il ne soit plus, moralement, fondamentalement nécessaire, montre que, là, l'essence même du christianisme est en jeu.

Dans la théologie morale, toutefois, une autre question était, entre temps, devenue pressante : s’imposait largement la thèse selon laquelle le magistère ecclésial avait compétence ultime (« l’ infaillibilité ») seulement dans les questions de foi à proprement parler, les questions de morale ne pouvant faire l'objet de décisions infaillibles du magistère ecclésial. Il y a, dans cette thèse, quelque chose de probablement juste qui mérite d'être discuté de façon plus approfondie. Mais il existe un minimum moral qui est indissolublement lié à la décision fondamentale de foi et qui doit être défendu si l’on ne veut pas réduire la foi à une théorie mais la reconnaître dans son exigence de vie concrète. Tout cela montre clairement à quel point il est fondamentalement question de l'autorité de l'Église en matière de morale. Quiconque refuse à l’Église une compétence magistérielle ultime dans ce domaine l’oblige au silence justement là où il est question de la frontière entre la vérité et le mensonge.

Indépendamment de cette question, se développa, dans de larges cercles de théologie morale, la thèse selon laquelle l’Église n’a et ne peut avoir sa morale propre. À ce sujet, on attire l’attention sur le fait que toutes les théories morales connaîtraient également des parallèles dans les autres religions et que, par conséquent, un proprium chrétien ne peut exister. Mais on ne répond pas à la question du proprium de la morale biblique par le fait que l'on peut trouver, pour chaque sentence, un parallèle dans d'autres religions. Il s’agit, au contraire, de l’ensemble de la morale biblique qui, en tant que telle, est nouvelle et différente par rapport à chaque élément isolé. L’enseignement moral de la Sainte Écriture fonde sa particularité, en dernière analyse, sur son ancrage dans l'image de Dieu, dans la foi au Dieu unique qui s’est montré en Jésus-Christ et qui a vécu en tant qu’homme. Le Décalogue est une application de la foi biblique en Dieu à la vie humaine. L'image de Dieu et la morale sont indissociables et manifestent ainsi la nouveauté particulière de la conception chrétienne du monde et de la vie humaine. En outre, le christianisme a été décrit depuis le commencement par le mot hodós [voie, chemin].

La foi est un chemin, une façon de vivre. Dans l’Église ancienne, le catéchuménat, face à une culture de plus en plus avilie, fut établi comme un espace de vie, où le caractère particulier et nouveau de la façon chrétienne de vivre étaient exercé et en même temps protégé de la façon commune de vivre. Je pense qu'une chose comme les communautés catéchuménales est encore aujourd’hui nécessaire, afin que la vie chrétienne puisse absolument s’affirmer dans sa particularité.


II.

Les premières réactions ecclésiales.


1. Le processus, préparé de longue date et toujours en cours, de dissolution de la conception chrétienne de la morale s’est radicalisé, comme j'ai essayé de le montrer, au cours des années 1960. Cette dissolution de l’autorité magistérielle morale de l'Église devait aussi nécessairement avoir des répercussions dans ses divers espaces de vie. Dans le contexte de la rencontre des présidents des Conférences épiscopales du monde entier avec le pape François, surgit, avant tout, la question de la vie sacerdotale comme celle de la vie des séminaires. Pour ce qui est du problème de la préparation au ministère sacerdotal dans les séminaires, on constate, en effet, un large effondrement de la forme de cette préparation qui avait cours jusqu’alors.

Dans divers séminaires de prêtres, se constituèrent des clubs homosexuels qui agissaient plus ou moins ouvertement et qui ont significativement modifié le climat dans les séminaires. Dans un séminaire du sud de l’Allemagne, les candidats au sacerdoce et au ministère laïc de référent pastoral vivaient ensemble. Lors des repas pris en commun, se trouvaient rassemblés les séminaristes, les référents pastoraux accompagnés de leur épouse et de leurs enfants, ainsi que les référents pastoraux célibataires avec leurs petites amies. Le climat au séminaire ne pouvait favoriser la préparation à la vocation sacerdotale. Le Saint-Siège avait connaissance de tels problèmes, sans en être informé précisément. Comme première étape, fut ordonnée une visite apostolique des séminaires des États-Unis.

Comme, après Vatican II, les critères de sélection et de nomination des évêques avaient également été modifiés, la relation des évêques vis-à-vis de leurs séminaristes était également très différente. Comme critère pour la nomination des nouveaux évêques, on regardait désormais et avant toute chose, leur « conciliarité », ce qui peut évidemment être compris de façons assez différentes. En effet, dans de nombreuses parties de l'Église, la façon de penser conciliaire étaient comprise comme une attitude critique ou négative à l'encontre de la tradition valant jusqu’alors, et qui devait désormais être remplacée par une nouvelle relation, radicalement ouverte, au monde. Un évêque, qui, auparavant, avait été recteur [de séminaire], avait fait projeté aux séminaristes des films pornographiques, soi-disant dans l’intention de les rendre ainsi résistants face à un comportement contraire à la foi.

Il y eut, et pas seulement aux États-Unis d’Amérique, quelques rares évêques qui rejetèrent la tradition catholique dans son ensemble et qui aspirèrent, dans leurs évêchés, à former une sorte de nouvelle « catholicité » moderne. Peut-être vaut-il la peine de dire que, dans un nombre non négligeable de séminaires, des étudiants, surpris en train de lire mes livres, ont été jugés inaptes à la prêtrise. On cachait mes livres comme de la mauvaise littérature, et ils n’étaient lus que sous le manteau.

La visite [canonique] qui eut alors lieu n’apporta pas de nouvelles informations, parce que, manifestement, diverses forces s'étaient réunies afin de dissimuler la situation réelle. Une deuxième visite [canonique] fut ordonnée qui obtint nettement plus d’informations, mais qui, dans l’ ensemble, resta sans conséquence. Cependant, depuis les années 1970, la situation dans les séminaires s'est, de manière générale, consolidée. Malgré cela, il n'y eut que quelques rares cas d’un nouvel affermissement des vocations sacerdotales parce que la situation, dans l’ensemble, avait évolué de manière différente.

2. La question de la pédophilie, pour autant que je m'en souvienne, n'est devenue brûlante qu'au cours de la seconde moitié des années 1980. Elle était, entre-temps, déjà devenue une question publique aux États-Unis, si bien que les évêques cherchèrent de l’aide auprès de Rome, parce que le droit canonique, tel qu'il est rédigé dans le nouveau Code [de 1983], ne semblait pas être suffisant pour prendre les mesures nécessaires. Rome et les canonistes romains eurent, d’abord, des difficultés avec ces requêtes ; selon eux, la suspension temporaire du ministère sacerdotal devait suffire à obtenir l’épuration et la clarification. Cela ne put être accepté de la part des évêques américains, parce que les prêtres restaient ainsi au service de l’évêque et on pouvait donc les considérer comme des figures lui étant associées. Un renouveau et un approfondissement du droit pénal, construit consciemment de manière laxiste, devaient tout d’abord se frayer lentement le passage.

En plus de cela, il y avait alors un problème fondamental dans la conception du droit pénal. Seul le prétendu garantisme passait encore comme « conciliaire ». Cela signifie que, avant toutes choses, il fallait garantir les droits de l'accusé, et cela, jusqu’au point que, pratiquement, toute condamnation était exclue. Pour faire contrepoids aux possibilités de défense souvent insuffisantes des théologiens accusés, leur droit à la défense, au sens du garantisme, s'étendit alors à tel point que les condamnations étaient encore à peine possibles.

À cette occasion, permettez-moi ici de faire une petite digression. Face à l’étendue des fautes liées à la pédophilie, une parole de Jésus revient à l’esprit, qui dit : « Mais si quelqu’un entraînait au mal un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’il fût jeté dans la mer avec une meule autour du cou » (Marc, 9, 42). Cette parole ne concerne pas, dans son sens originel, la séduction sexuelle des enfants. L’expression « les petits », dans le langage de Jésus, décrit les simples fidèles qui peuvent être amenés à chuter dans leur foi, à cause de l'arrogance de ceux qui se croient intelligents. Jésus protège donc ici le bien qu’est la foi avec une menace de punition catégorique envers ceux qui lui causent du tort. L'emploi moderne de la phrase n'est pas fausse en elle-même, mais elle ne doit pas cacher la signification originale. Selon cette dernière, il apparaît clairement, contre tout garantisme, que ce n'est pas seulement le droit de l'accusé qui est important et a besoin d'une garantie. Tout aussi importants sont des biens précieux, telle que la foi. Un droit canonique équilibré, qui exprime l'intégralité du message de Jésus, ne doit donc pas seulement assurer une garantie aux accusés, dont le respect est un bien juridique. Il doit également protéger la foi, qui est également un bien juridique important. Un droit canonique justement construit doit aussi contenir une double garantie – une protection juridique des accusés, une protection juridique du bien qui est en jeu. Lorsqu’aujourd’hui, l’on expose cette conception claire en elle-même, on fait en général la sourde oreille à la question de la protection des droits juridiques de la foi. La foi semble, dans la conscience juridique commune, ne plus avoir le rang d’un bien qu’il faut protéger. Il s'agit là d'une situation préoccupante qui doit être sérieusement pensée et prise au sérieux par les pasteurs de l’Église.

Au brèves remarques sur la situation de la formation sacerdotale au moment de l’éclatement public de la crise, je voudrais maintenant encore ajouter quelques indications concernant l’évolution du droit canonique sur cette question. En principe, la Congrégation pour le Clergé est responsable des délits commis par les prêtres. Mais comme, à l’époque, chez elle, le garantisme dominait largement la situation, je me suis mis d’accord avec le pape Jean-Paul II sur le fait qu’il devrait être opportun d’assigner la compétence de ces délits à la Congrégation de la Foi, à savoir sous le titre de : « Delicta maiora contra fidem [Délits majeurs contre la foi]. » À cette assignation était également liée la possibilité de la peine maximale, c’est-à-dire de l'expulsion du clergé, ce qui n'aurait pu être imposé sous d’autres titres juridiques. Il ne s’agissait pas de quelque combine pour pouvoir imposer la peine maximale, mais d’une conséquence de la portée de la foi pour l’Église. En effet, il est important de voir que de telles fautes commises par des clercs nuisent, en dernier ressort, à la foi : c'est seulement là où la foi ne détermine plus les actes de l'homme que de tels délits sont possibles. La sévérité de la peine présuppose toutefois, également, une preuve claire du délit — le fonds du garantisme restant en vigueur. En d’autres mots : pour pouvoir légitimement imposer la peine maximale, un vrai procès pénal est nécessaire. Mais les diocèses tout comme le Saint-Siège étaient en cela dépassés. Nous avons élaboré une forme minimale de procès pénal et laissé souvent au Saint-Siège la possibilité de prendre en main lui-même le procès lorsque le diocèse ou la métropolie n'est pas en situation de le mener. Dans tous les cas, le procès devait être vérifié par la Congrégation de la Foi, afin de garantir les droits de l’accusé. Finalement, lors de la Feria IV (c'est-à-dire de l'assemblée des membres de la Congrégation), nous avons établi une instance d’appel afin d’avoir également la possibilité de faire appel contre le procès. Parce que tout cela dépassait en fait les capacités de la Congrégation pour la foi, et que sont apparus des retards importants qu’il fallait, par définition, empêcher, le pape François a entrepris des réformes supplémentaires.


III.


1. Que devons-nous faire ? Faudrait-il par exemple que nous créions une autre Église afin que tout soit remis en ordre ? À vrai dire, cette expérience a déjà été menée et a déjà échoué. Seuls l'obéissance et l'amour de notre Seigneur Jésus-Christ peuvent indiquer le droit chemin. Essayons donc d’abord de comprendre de nouveau et de l’intérieur ce que le Seigneur a voulu et veut de nous.

Je dirais tout d'abord ceci : Si nous voulons vraiment résumer très brièvement le contenu de la foi déposé dans la Bible, nous pourrions dire : Le Seigneur a commencé avec nous une histoire d’amour et veut récapituler en lui toute la création. La force qui s’oppose au mal qui nous menace ainsi que le monde entier, ne peut finalement consister que dans notre engagement dans cet amour. Il est la vraie force qui s’oppose au mal. La puissance du mal naît de notre refus de l’amour pour Dieu. Est sauvé celui qui se confie à l'amour de Dieu. Notre absence de salut repose sur notre incapacité à aimer Dieu. Apprendre à aimer Dieu est donc la voie du salut des hommes.

Essayons maintenant de déployer un peu plus ce contenu essentiel de la Révélation de Dieu. Nous pourrions donc dire : Le premier don fondamental que nous fait la foi consiste dans la certitude que Dieu existe. Un monde sans Dieu ne peut être qu'un monde sans sens. Car alors, d'où vient tout ce qui est ? En tout cas, cela n'a pas de fondement spirituel. C’est là, en quelque sorte, et n’a ni sens, ni but quelconque. Dès lors, il n'existe aucun critère du bien ou du mal. Alors, seul peut s’imposer ce qui est plus fort que l’autre. La force est alors le seul principe. La vérité ne compte pas, en fait, elle n’existe. C’est seulement si les choses ont une raison spirituelle, si elle ont été voulues et pensées, c'est seulement s'il existe un Dieu créateur qui est bon et qui veut le bien, que la vie de l'homme peut également avoir un sens.

[Le fait] qu'il existe un Dieu créateur et mesure de toutes choses, est tout d’abord une exigence primordiale. Mais un Dieu qui ne se manifesterait absolument pas, qui ne se donnerait pas à reconnaître, resterait une supposition et ne pourrait ainsi déterminer la forme de notre vie. Pour que Dieu soit également vraiment Dieu dans la Création consciente, nous devons nous attendre à ce qu’Il se manifeste sous une forme quelconque. Il l’a fait de toutes sortes de façons, mais de manière décisive dans l’appel qu’Il a adressé à Abraham et qui a donné aux hommes à la recherche de Dieu l’orientation qui mène au-delà de toute attente : Dieu lui-même devient créature, parle comme un homme avec nous, les hommes.

Ainsi la phrase « Dieu est » devient définitivement une bonne nouvelle, justement parce qu’Il est plus qu’une connaissance, parce qu'Il crée et qu’Il est l’amour. Rendre les hommes à cette conscience est la tâche première et fondamentale qui nous est confiée par le Seigneur.

Une société, dans laquelle Dieu est absent — une société qui ne le connaît pas et qui le tient pour inexistant — est une société qui perd sa mesure. C'est à notre époque que fut trouvée la formule de la mort de Dieu. Lorsque Dieu meurt dans une société, elle devient libre, nous assura-t-on. En réalité, la mort de Dieu dans une société signifie également la fin de sa liberté, parce que le sens qui donne l’orientation disparaît. Et parce que disparaît la mesure qui indique la direction en nous apprenant à différencier le bien du mal. La société occidentale est une société dont Dieu est absent de la sphère publique et qui, pour elle, n’a plus rien à dire. Et c'est pourquoi c’est une société où la mesure de l’humain se perd de plus en plus. Par la suite, seuls quelques points particuliers rendent sensible le fait qu’est devenu tout simplement naturel ce qui est mal et destructeur pour l’homme. Il en est ainsi de la pédophilie. Théorisée récemment encore comme tout à fait légitime, elle s'est propagée toujours plus. Et maintenant, nous nous rendons compte avec consternation qu’à nos enfants et à nos jeunes arrivent des choses qui menacent de les détruire. Le fait que cela ait pu aussi se propager dans l'Église et parmi les prêtres devrait nous ébranler particulièrement.

Pour quelle raison la pédophilie a-t-elle atteint une telle dimension ? En dernière analyse, la raison se trouve dans l'absence de Dieu. Et nous aussi, chrétiens et prêtres, nous ne parlons pas volontiers de Dieu, parce que cette question ne paraît pas avoir un sens pratique. Après l’ébranlement de la Seconde Guerre mondiale, en Allemagne, nous avons encore expressément mis notre Constitution sous le principe directeur de la responsabilité devant Dieu. Un demi-siècle plus tard, il ne fut plus possible de mettre comme référence, dans la Constitution européenne, la responsabilité devant Dieu. Dieu est considéré comme l’affaire partisane d'un petit groupe et ne peut plus constituer la référence de la communauté dans son ensemble. Dans cette décision, se reflète la situation de l’Occident, où Dieu est devenu l'affaire privée d'une minorité.

La première tâche qui doit résulter des bouleversements moraux de notre temps, consiste à ce que nous recommencions nous-mêmes à vivre de Dieu et à nous appuyer sur lui. Nous devons, avant toute chose, réapprendre nous-mêmes à reconnaître Dieu comme le fondement de notre vie et ne pas le laisser de côté comme une quelconque figure de rhétorique irréelle. Je n'oublierai jamais la mise en garde que m’adressa un jour, dans une de ses carte-lettres, le grand théologien Hans Urs von Balthazar : « Ne présupposez pas le Dieu trinitaire, Père, Fils et Saint Esprit mais mettez-le en avant ! » En effet, dans la théologie également, Dieu est souvent considéré comme une évidence mais, concrètement on ne traite pas de lui. Le thème de Dieu semble si irréel, si éloigné des choses qui nous préoccupent. Et pourtant tout devient différent quand on ne présuppose pas Dieu, mais qu'on le met en avant. Qu’on ne le laisse pas, en quelque sorte, à l’arrière plan, mais qu’on le reconnaît comme le point focal de notre pensée, de notre parole et de notre action.


2. Dieu s’est fait homme pour nous. L’homme, sa créature, lui tient tant à cœur qu’il s'est uni à lui, et ainsi, est entré, de manière tout à fait pratique, dans l'histoire humaine. Il parle avec nous, il vit avec nous, il souffre avec nous et a pris sur lui, la mort pour nous. Nous parlons de cela de manière détaillée, dans la théologie, avec des mots et des idées savants. Mais là est justement le danger de nous faire les maîtres de la foi au lieu de nous laisser renouveler et diriger par la foi.

Réfléchissons à cela pour la question centrale qu’est la célébration de la sainte Eucharistie. Notre rapport à l’Eucharistie ne peut que provoquer de l’inquiétude. Dans le second Concile du Vatican, il s’est agi, à juste titre, de mettre ce sacrement de la Présence du Corps et du Sang du Christ, de la Présence de sa Personne, de sa Passion, de sa Mort et de sa Résurrection, au centre de la vie chrétienne et de l'existence de l’Église. Cela a effectivement été partiellement réalisé, et nous voulons du fond du cœur en rendre grâce au Seigneur.

Mais c’est une autre attitude qui est largement dominante. Ce qui prédomine, ce n'est pas un nouveau respect devant la Présence de la Mort et de la Résurrection du Christ, mais une façon de le traiter qui détruit la grandeur du mystère. La participation déclinante à la célébration dominicale de l’Eucharistie montre combien nous, chrétiens d’aujourd'hui, sommes devenus peu à même d’estimer encore la grandeur du don. L'Eucharistie est réduite à un [simple] geste cérémoniel, lorsque la politesse impose, avec une sorte d’évidence, qu’elle soit distribuée, lors des fêtes familiales ou pour des occasions comme le mariage ou l’enterrement, à tous les invités [présents] pour des raisons de parenté. L’évidence avec laquelle, en maints endroits et de façon toute simple, les personnes présentes reçoivent également le Saint-Sacrement, montre que l’on ne voit plus, dans la Communion, qu’un geste cérémoniel. Lorsque nous réfléchissons donc à ce qu’il faut faire, il apparaît clairement que nous n’avons pas besoin d’une autre Église tirée de notre imagination. Ce qui est nécessaire, c’est, au contraire, le renouveau de la foi en la réalité de Jésus-Christ qui nous est offerte dans le Sacrement.

Lors des conversations avec des victimes de la pédophilie, cette nécessité m’est apparue de façon toujours plus pressante. Une jeune femme qui était servante d’autel m’a raconté que le vicaire, son supérieur en tant que servante, introduisait toujours les abus sexuels qu’il commettait avec elle par ces paroles : « Ceci est mon corps qui sera livré pour toi. » Le fait que cette femme ne puisse plus entendre les paroles de la consécration sans ressentir de nouveau en elle-même et de manière épouvantable le supplice de l’abus, est évident. Oui, nous devons, de toute urgence, implorer le pardon du Seigneur, et avant toutes choses, le supplier et le prier de nous apprendre à comprendre, de manière toute nouvelle, la grandeur de sa Passion, de son Sacrifice. Et nous devons tout faire pour protéger le cadeau de la Sainte Eucharistie de tout abus.

3. Et c’est, après tout, le mystère de l’Église. Inoubliable reste la phrase par laquelle, il y a presque de 100 ans, Romano Guardini, exprimait l'heureuse espérance qui, à l’époque, s’était imposée à lui et à beaucoup d’autres : « Un événement d'une portée incalculable a commencé : l'Église se réveille dans les âmes. » Il voulait ainsi dire que l'Église n’était plus vécue et perçue comme auparavant, à la façon d’un simple dispositif venant vers nous de l’extérieur et auquel s’affilier, comme une sorte d'agence administrative, mais qu'elle commençait à être perçue comme présente dans les cœurs — non comme quelque chose d’extérieur, mais comme quelque chose qui nous touche de l’intérieur. À peu près un demi-siècle plus tard, en repensant à cet événement et en considérant ce qui s’est justement passé, j’ai éprouvé la tentation de retourner la phrase : « L’Église meurt dans les âmes. » En effet, l’Église d’aujourd'hui, est considérée, d’une large façon, simplement comme une sorte d’appareil politique. On en parle pratiquement presque exclusivement selon des catégories politiques, et cela va jusqu’aux évêques qui formulent leur idée de l'Église de demain, dans une large mesure, exclusivement de manière politique. La crise provoquée par les nombreux cas d'abus commis par des prêtres pousse à voir l'Église tout simplement comme quelque chose de raté que nous devons désormais rigoureusement prendre nous-mêmes en main à nouveaux frais et réagencer. Mais une Église faite par nous ne peut être d’aucune espérance.

Jésus lui-même a comparé l'Église à un filet de pêche où se trouvent des bons et des mauvais poissons, qui, à la fin, doivent être séparés par Dieu lui-même. À côté de cela, on trouve la parabole de l’Église, champ cultivé sur lequel pousse le bon grain que Dieu lui-même a semé, mais également la mauvaise herbe qu’ « un ennemi » a pareillement semé en secret. En effet, la mauvaise herbe [qui pousse] dans le champ cultivé de Dieu, [qu’ est] l’Église, n'est que trop visible, et les mauvais poissons du filet font pareillement démonstration de leur force. Mais, cependant, le champ reste le champ cultivé de Dieu et le filet, le filet à poissons de Dieu. Et on trouve, de tous temps, non seulement la mauvaise herbe et les mauvais poissons, mais également les semailles de Dieu et les bons poissons. Le fait d’annoncer les deux avec insistance n’est pas une fausse apologétique mais un service nécessaire de la vérité.

Dans ce contexte, il est nécessaire de renvoyer à un texte important de la Révélation de Jean. Le diable est ici caractérisé comme l’accusateur qui accuse nos frères devant Dieu jour et nuit (Apoc. 12, 10). L’Apocalypse reprend en cela une idée qui est au centre du récit-cadre du livre de Job (Job 1 et 2, 10 ; 42, 7-16). On y raconte que le diable essaye de discréditer devant Dieu la droiture de Job, comme une chose purement extérieure. Là, il s’agit justement de ce que dit l’Apocalypse : Le diable veut démontrer que les justes n’existent pas ; que toute droiture des hommes n’est qu’un jeu d’acteur extérieur. Si l’on pouvait frapper plus fort, les apparences de droiture disparaîtraient vite. Le récit commence par une discussion entre Dieu et le diable, où Dieu avait témoigné de Job comme d’un vrai juste. Celui-ci devra désormais servir de preuve par l’exemple. Enlève lui ses biens et tu verras qu’il ne reste rien de sa piété, argumente le diable. Dieu lui permet cette expérience de laquelle Job sort favorablement. Alors le diable va plus loin et il dit : « Peau pour peau ! Ce que l’homme possède, il le sacrifiera au profit de sa vie. Mais tends ta main, et touche à ses os et sa chair : vraiment, il te maudira en pleine face » (Job, 2, 4f). Alors Dieu concède au diable un second round. Il aura également la permission de toucher à la peau de Job. Il lui est seulement refusé de le tuer. Pour les chrétiens, il est clair que le Job qui se tient devant Dieu pour toute l'humanité en tant qu’exemple, est Jésus-Christ. Dans l’Apocalypse, nous est représenté le drame de l'humanité dans toute son étendue. Face au Dieu créateur se tient le diable qui dit du mal de toute l'humanité et de toute la création. Ce n’est pas seulement à Dieu, mais avant tout, aux hommes qu’il dit : Regardez ce que ce Dieu a fait. Prétendument une création bonne. En réalité, elle est, dans son intégralité, pleine de misère et de dégoût. Ce dénigrement de la création est, en réalité, le dénigrement de Dieu. Il veut démontrer que Dieu lui-même n'est pas bon et nous détourner de lui.

L'actualité de ce que l'Apocalypse nous dit ici est évidente. Il s’agit aujourd’hui, dans l’accusation [formulée] contre Dieu, avant toute chose, de diaboliser son Église et de nous détourner d’elle. L'idée d’une Église que nous améliorerions par nous-mêmes, est, en réalité, une proposition du diable, par laquelle il cherche à nous détourner du Dieu vivant au moyen d'une logique mensongère dans laquelle nous nous engouffrons trop facilement. Non, l'Église, aujourd’hui encore, n'est pas composée seulement de mauvais poissons et de mauvaise herbe. Aujourd’hui encore, elle existe, l'Église de Dieu et aujourd’hui encore, elle est justement l'instrument par lequel Dieu nous sauve. Il est très important d’opposer la vérité toute entière aux mensonges et aux demi-vérités du diable : oui, dans l’Église, on trouve du mal et des péchés. Mais aujourd'hui encore existe la sainte Église qui est indestructible. Il y a aussi beaucoup de gens qui croient, souffrent et aiment humblement, dans lesquels le vrai Dieu, le Dieu aimant, se manifeste à nous. Aujourd’hui encore, Dieu a ses témoins (ses « martyrs ») dans le monde. Nous devons seulement rester [suffisamment] éveillé, pour les voir et les entendre.

Le mot « martyr » provient du droit processuel. Dans le procès contre le diable, Jésus-Christ est le premier et le véritable témoin de Dieu, le premier martyr, suivi depuis par d'innombrables personnes. L'Église d’aujourd’hui est plus que jamais une Église des martyrs, et en cela, le témoin du Dieu vivant. Lorsque nous regardons autour de nous et que nous écoutons d'un cœur attentif, nous pouvons, partout aujourd’hui, justement parmi les gens simples mais également dans les hauts rangs de l’Église, trouver des témoins qui, par leur vie et leur souffrance, répondent de Dieu. C'est une paresse du cœur qui fait que nous ne la percevons pas. Parmi les tâches les plus grandes et les plus essentielles de notre proclamation se trouve celle de créer, autant que nous le pouvons, des lieux de vie de la foi, et avant toute chose, de les trouver et de les reconnaître.

Je vis dans une maison, au sein d’une petite communauté de personnes qui découvrent sans cesse, dans la vie quotidienne, de tels témoins du Dieu vivant, et qui attirent également joyeusement mon attention. Voir et trouver l'Église vivante est une tâche merveilleuse qui nous fortifie nous-mêmes et qui nous donne de nous réjouir de la foi d’une façon toujours nouvelle.

À la fin de mes réflexions, je voudrais remercier le pape François pour tout ce qu'il fait pour nous montrer sans cesse la lumière de Dieu qui, aujourd’hui encore, n'a pas disparu. Merci, Saint-Père !


Référence

Pour la version allemande originale : « Benedikt im Wortlaut: Die Kirche und der Skandal des sexuellen Mißbrauchs ». Disponible sur <https://de.catholicnewsagency.com/story/die-kirche-und-der-skandal-des-sexuellen-missbrauchs-von-papst-benedikt-xvi-4498>, consulté le 23 avril 2019.

Le texte est paru dans le mensuel bavarois Klerusblatt.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire