Cette édification, ce ferme établissement, ce repos en Dieu, voilà
le salut. Ce n'est point par la pensée qu'on doit rechercher le Bien
: poursuite impuissante et toujours imparfaite. C'est en se livrant à
la lumière divine et par un religieux silence de la bouche et de la
pensée qu'on s'identifie avec l'unité mystérieuse et
inintelligible. Si Proclus répète avec Plotin qu'on ne se sauve ou
qu'on ne s'unit aux causes premières que par le délire divin de
l'amour et par la philosophie, la foi n'en est pas moins la plus
parfaite des initiations et le suprême moyen de salut. Or la foi
est le produit de la puissance théurgique, qui est supérieure à
toute sagesse humaine, et qui renferme en soi tous les biens de la
divination, toutes les vertus purifiantes et toutes les opérations,
source de l'enthousiasme. À cet acte supérieur de la foi, union
mystérieuse, ineffable, incompréhensible avec l'Être premier,
devait répondre la conception d'un Dieu non moins inintelligible.(...).
Référence.
J. Denis, Histoires des
théories et des idées morales dans l’Antiquité, tome 2,
Auguste Durand, Paris, 1856, p. 396-397.