Désiré-Joseph Cardinal Mercier (1851-1926) |
Il
y a quelques semaines, dans notre numéro du 3o août [1925] nous
reproduisions la Lettre de Mgr Besson, évêque de
Lausanne, sur le scandale des modes actuelles.
Nous
reproduisons aujourd'hui cette Lettre collective vraiment émouvante
des évêques de Belgique :
Mères
chrétiennes, nous venons à vous avec confiance. Vous ne nous
refuserez pas votre concours.
À
plusieurs reprises, nous avons rappelé les lois de la modestie
chrétienne et nous avons eu la consolation de constater qu'à
l'intérieur des églises, au moins, et au banc de communion, vos
jeunes filles et vous-mêmes vous vous êtes souvenues de la dignité
de votre baptême et du respect qui est dû à la majesté de Dieu.
Même
dans la maison de Dieu, cependant, tout n'est pas parfait encore, et
nous ordonnons à MM. les curés de maintenir partout l'avertissement
qui y a été affiché et que nous reproduisons ici :
Par respect pour la maison de Dieu, les
dames et les jeunes filles sont priées de ne se présenter à
l'église qu'en robe montante et fermée et avec manches descendant
au-dessous du coude.
Les personnes qui ne seraient pas ainsi
vêtues sont priées de ne pas s'approcher du banc de communion.
Nous
supplions les mères de famille d'habituer leurs enfants, dès le
jeune âge à la modestie et au respect de la dignité chrétienne.
C'est
sur les jeunes enfants que nous appelons aujourd'hui tout
particulièrement votre attention.
Vous
avez un devoir de conscience de les élever et de les entretenir dans
la pudeur. Vous devez les habiller avec réserve et exiger notamment
que les robes des vos fillettes leur couvrent les bras et leur
descendent au-dessous des genoux.
Nous
enjoignons aux directrices des écoles et pensionnats catholiques de
faire connaître aux parents cette prescription et de l'afficher dans
les parloirs où sont reçues les familles.
Saint
Paul, écrivant à Timothée à propos de la prédication de la
morale évangélique, lui disait :
Des circonstances se présenteront où
les fidèles auront peine à supporter le langage de la pureté de
l’Évangile ; ils aimeront mieux consulter leurs convoitises et
prêter l'oreille à des maîtres qui les flattent. Mais toi, disait
le grand Apôtre à son disciple, sois vigilant quand même, fais
ton devoir de héraut de l’Évangile ; prêche la parole de Dieu,
insistes-y à propos et hors de propos, démontre, supplie,
réprimande, aie recours à toutes les ressources de la patience et
de ton enseignement apostolique.
Mères
chrétiennes, en d'autres occasions, nous avons essayé de faire
entendre à notre peuple fidèle, avec preuves à l'appui, les
exigences de la modestie chrétienne ; nous avons adressé des
reproches à ceux qui manquent.
Aujourd'hui,
dociles aux exhortations du grand Apôtre, nous prenons volontiers
l'accent de la prière et nous vous supplions de songer à vos
responsabilités de mères chrétiennes ; ne dédaignez pas d'écouter
avec une filiale déférence la parole autorisée de vos évêques.
Il
y va de l'avenir de vos enfants, il y va du relèvement de la
moralité dans notre pays.
Une
réforme énergique dans l'éducation des jeunes enfants en préparera
d'autres, dans le même ordre, pour la pureté de vos foyers et
l'assainissement des mœurs publiques.
Mères
chrétiennes, directrices et éducatrices de l'enfance, nous vous
remercions par avance de votre dévoué concours et nous prions Dieu
de répandre sur vos foyers.
+
D.-J Card.[inal] MERCIER, Archev.[êque] de Malines ;
+
GUSTAVE, Év.[êque] de Bruges ;
+
THOMAS-LOUIS, Év.[êque] de Namur ;
+
MARTIN-HUBERT, Év.[êque] de Liège et Eupen-Malmédy ;
+
ÉMILE-JEAN, Év.[êque] de Gand ;
+
GASTON-ANTOINE, Év.[êque] de Tournai.
Référence
La
Tunisie catholique, 11 octobre 1925, p. 750-752