Discours aux membres du Séminaire pontifical lombard
Samedi, 7 décembre 1968
Le Bienheureux Paul VI - Portrait officiel |
Version française (par l'auteur de ce blogue)
(…)
En ce qui concerne la seconde
considération, l’Auguste
Pontife répète la question : « Que
voyez-vous dans
le Pape ? ». Et de répondre :
Signum contradictionis :
un signe de
contestation.
L'Église
traverse aujourd'hui une période d’inquiétude.
Certains s’exercent à l'auto-critique,
on dirait même
même à l'auto-démolition.
C’est
comme un bouleversement intérieur aigu et
complexe, auquel
personne ne se serait attendu à l'issue du Concile.
On
pensait à une
floraison, à un
développement
serein des concepts mûris au cours de la
grande assemblée conciliaire.
Il
y a aussi cet aspect dans l’Église :
la floraison.
Mais
puisque ‘’bonum
ex integra causa,
malum ex quocumque defectu’’ [en
substance : « pour qu’une chose soit bonne, elle ne doit
avoir aucun défaut ; il suffit d’un défaut pour qu’elle
commence à être mauvaise »], on en
vient à considérer surtout l'aspect
le plus douloureux.
L’Église
est également attaquée
par ceux-là même
qui en font partie : je vous laisse alors
lire le fond
de Notre âme
et entrevoir les deux sentiments qui
agitent le cœur, en face de cette
tourmente qui touche l’Église
et qui, comme
c’est logique, se
répercute principalement sur
le Pape.
Un sentiment de
joie, celui d'être
digne de souffrir pour le nom de Jésus. Les
épreuves sont
difficiles et parfois dures.
Mais la réalité de notre sacerdoce nous fait bénir
le Seigneur pour ces épreuves.
Le chrétien connaît la joie qui jaillit de l'épreuve. Il a
la certitude d'être avec le Seigneur, de
marcher sur son chemin, de vérifier en soi
la réalisation de Ses
annonces et de
Ses promesses,
bien que ce soit difficile
pour notre nature humaine.
C’est un
sentiment de grande confiance et et de
grande foi.
De
nombreuses personnes attendent du Pape des gestes éclatants, des
interventions énergiques et décisives. Le Pape considère ne devoir
suivre aucune autre ligne que celle de la confiance en Jésus-Christ,
qui a son Église plus à cœur que quiconque.
Ce sera Lui qui
calmera la tempête. Combien de fois le Maître a
répété : ‘’Confidite
in Deum. Creditis in
Deum, et in
Me credite !
" [« Ayez confiance en Dieu.
Croyez en Dieu et croyez en Moi ! »].
Le Pape sera le
premier à suivre
ce commandement
du Seigneur et à s’abandonner,
sans angoisse ou crainte
inopportunes, au
jeu mystérieux
de l’assistance invisible
mais très certaine de Jésus à son Église.
Il
ne s’agit pas d’une attente stérile : mais d’une attente
vigilante dans la prière. C’est la condition que Jésus a choisie
pour nous, afin qu’Il puisse opérer en plénitude. Même
le Pape a besoin
d'être aidés par la prière. (...)
Version italienne originale
(…)
Passando alla seconda considerazione, l’Augusto Pontefice ripete la
domanda: «Che cosa vedete nel Papa ? ». E risponde : Signum
contradictionis : un segno di contestazione.
La
Chiesa attraversa, oggi, un momento di inquietudine. Taluni si
esercitano nell’autocritica, si direbbe perfino
nell’autodemolizione.
È
come un rivolgimento interiore acuto e complesso, che nessuno si
sarebbe atteso dopo il Concilio.
Si
pensava a una fioritura, a un’espansione serena dei concetti
maturati nella grande assise conciliare.
C’è
anche questo aspetto nella Chiesa, c’è la fioritura.
Ma
poiché ‘’bonum ex integra
causa, malum ex quocumque defectu’’, si viene a notare
maggiormente l’aspetto doloroso.
La
Chiesa viene colpita pure da chi ne fa parte: allora vi lasceremo
leggere fino in fondo al Nostro animo e intravedere i due sentimenti
che ci stanno nel cuore, davanti a questo tumulto che tocca la Chiesa
e, com’è logico, si ripercuote soprattutto sul Papa.
Un sentimento
di gioia, per essere fatti degni di soffrire per il nome di Gesù. Le
prove sono difficili e talvolta dure. Ma la realtà del nostro
sacerdozio ci fa benedire il Signore di queste prove. Il cristiano
conosce la gioia che sgorga dalla prova. È la certezza di essere col
Signore, di camminare nella sua via, di verificare in sé la
realizzazione delle sue predizioni e delle sue promesse, anche se
dure per la nostra natura di esseri umani. E un sentimento di grande
confidenza e fiducia.
Tanti
si aspettano dal Papa gesti clamorosi, interventi energici e
decisivi. Il Papa non ritiene di dover seguire altra linea che non
sia quella della confidenza in Gesù Cristo, a cui preme la sua
Chiesa più che non a qualunque altro. Sarà Lui a sedare la
tempesta.
Quante volte il Maestro ha ripetuto: ‘’Confidite
in Deum. Creditis in Deum, et in me credite !’’. Il
Papa sarà il primo ad eseguire questo comando del Signore e ad
abbandonarsi, senza ambascia o inopportune ansie, al gioco misterioso
della invisibile ma certissima assistenza di Gesù alla sua Chiesa.
Non
si tratta di un’attesa sterile o inerte: bensì di attesa vigile
nella preghiera. È questa la condizione, che Gesù stesso ha scelto
per noi, affinché Egli possa operare in pienezza, Anche il Papa ha
bisogno di essere aiutato con la preghiera. (…).