« Né
à Cologne-Mülheim le 25 mai 1853, entré dans la Compagnie de Jésus
en 1869, Christian Pesch fut professeur de théologie dogmatique à
Ditton-Hall (Angleterre) de 1884 à 1895, puis à Valkenburg
(Pays-Bas) jusqu'en 1912 ; à partir de 1909, il s'attacha surtout à
ses publications. Il mourut à Valkenburg le 26 avril 1925.
Pesch
introduisit la méthode positive dans la théologie néo-scolastique
(Praelectiones dogmaticae, 9 vol., Fribourg/Brisgau, 1894-99 ;
6e éd., 1925 ; condensé dans Compendium theologiae
dogmaticae, 4 vol., 1913-14 ; 6e éd., 1940).
S'inspirant de [S.] Thomas d'Aquin, de Fr[ancisco] Suárez et de [Juan de] Lugo [y de Quiroga], il est un
théologien important de son temps ; il contribua à limiter en
Allemagne l'influence du modernisme (cf. Theologische Zeitfragen,
6 séries, 1900-16). (...) »
Source :
Constantin Bescker, « PESCH (CHRISTIAN), jésuite,
1853-1925) ». Disponible sur
<http://beauchesne.immanens.com/appli/article.php?id=7823>,
consulté le 1er
juin
2019.
Le Christ à Gethsémani, par Carl Heinrich Bloch, 1873 |
De
la satisfaction du Christ Médiateur
Prop.
16. Le Christ homme en tant que médiateur entre Dieu et les
hommes a satisfait à Dieu pour les péchés des hommes, par sa
passion et par sa mort. De foi ([S. Thomas d’Aquin], Somme
théologique, 3e partie, question 48, articles 2-4 ; question 50, article 1).
134.
État de la question. Toute cette proposition est définie de foi
[de fide], comme il apparaît dans le Concile de Trente,
session 5, canon 3; session 6, canon 2 et 7 (Denzinger, n°1513/790,
1522/794, 1529/799).
a)
Le Christ homme est dit médiateur, dans la mesure où, [en
tant qu’] intermédiaire entre Dieu et les hommes qui, par le péché, étaient devenus des ennemis, Il a réconcilié Dieu avec les
hommes. En effet, parce qu’Il était ami de Dieu à cause de
l’union hypostatique et à cause de la charité, et ami des hommes,
de la race desquels Il est né et dont Il a été constitué la Tête,
Il était tout à fait propre à être « l’homme Christ
Jésus, médiateur entre Dieu et les hommes » (1 Timothée 2,
5). C’est cela que souligne S. Augustin : « [Il est ]
médiateur entre Dieu et les hommes parce qu’[Il est] Dieu avec le
Père, homme avec les hommes. Le médiateur [n’est] pas homme sans
la nature divine, le médiateur [n’est] pas Dieu sans l’humanité.
[Il en est] ainsi du médiateur : la divinité n’est pas
médiatrice sans l’humanité, l’humanité n’est pas médiatrice
sans la divinité, mais la divinité humaine et l’humanité divine
est médiatrice entre la divinité seule et l’humanité seule »
(Sermon 47, chap. 12, §. 21 ; S. Thomas, op. cit., 3e
partie, question 26, article 1 et suiv.). Le Christ exécuta l’œuvre
satisfactoire selon l’humanité [et] il rendit digne [= donna sa
valeur à] cette œuvre selon la divinité, afin que la satisfaction
pour les péchés soit suffisante.
b)
La satisfaction
est la réparation d’une
offense
personnelle.
Le péché est une
offense
commise
contre Dieu, celle-ci [étant] d’une malignité infinie. Dieu
pouvait remettre cette offense
de plusieurs façons (supra n. 112) ; mais Il
a voulu que, pour
elle, la
satisfaction condigne
[=exactement
proportionné à la faute ou à la récompense] fût
procurée
par le fait de
prendre
sur soi la
peine due pour le péché. Parce
qu’une pure créature ne pouvait la procurer, le Christ, selon la
volonté du Père, de
par
sa libre obéissance et sa charité,
a pris
sur Lui
cette satisfaction qu’il fallait procurer aux hommes, (supra n. 101
et suiv.). Les
actes intérieurs d’obéissance et de charité constituent ce qui,
par
soi, est moral et plaît à Dieu, et [c’est] de ceux-ci [que
proviennent]
toute la bonté et la dignité morales [qui]
rejaillissent
sur les actes extérieurs.
Néanmoins, le Christ n’a pas seulement satisfait par [ses] seuls
actes intérieurs mais également
par [ses] actions et souffrances extérieures,
parce que Dieu avait disposé
les choses de telle sorte
que le Christ procurât
la satisfaction proprement
dite.
Or la
satisfaction proprement
dite
est le fait de prendre
librement sur soi
la peine imposée pour les péchés
(cf. Concile de Trente, session 14, chap.
8). « [C’est] pour cela [que] le Fils de Dieu vint dans le
monde en assumant la chair, à savoir pour
qu’il
satisfît
pour le péché du genre humain. En effet, quelqu’un
satisfait pour le péché d’un autre lorsqu’il
prend sur lui
la peine due par l’autre pour [son] péché » (S. Thomas, op.
cit.,
3e
partie, question 14, article 1). Et « parce que le Tête
et les membres constituent
pour ainsi dire
une [seule]
personne
mystique, par conséquent, la satisfaction du Christ appartient à
tous les croyants comme à ses membres » (3e
partie, question 48, article 2, ad 1).
Bien
mieux,
« la passion du
Christ fut une satisfaction suffisante et surabondante pour les
péchés de tout le genre humain ; lorsqu’une satisfaction
suffisante a été procurée, l’obligation de peine est effacée »
(3e
partie, question 49, article 3, [conclusion]). Il est certain que
Dieu n’avait pas purement et simplement cessé d’estimer
les hommes à cause du péché ; en effet, pour
les hommes, Il a envoyé son Fils afin qu’ils fussent sauvés par
Lui. Il les aimait donc eu
égard à la
nature qu’Il a faite Lui-même, mais il avait de l’aversion pour
eux eu
égard à la
faute que les hommes avaient commise contre
Lui ; et le Christ nous a racheté de cette faute et de la peine
due par sa passion (3e
partie,
question 49, article 4, ad 1), laquelle
passion tirait
sa valeur
non pas de ce qu’elle était
imposée au Christ par d’autres, mais de
ce que, par
charité, elle
était librement assumée par le Christ.
c)
La
Rédemption
est, en fait, la même chose que la satisfaction du Christ, mais elle
est appelée ainsi sous un autre rapport.
Par le péché, l’homme, d’une certaine façon, s’était vendu
pour devenir l’esclave de la faute et de la peine (Jean
8, 34 ; 2 Pierre 2, 19), mais également l’esclave du diable,
dans la mesure où, en agissant ainsi, il avait fait ce que voulait
le diable. Le
Christ
a donc
racheté
les hommes de cet esclavage que Dieu avait permis en raison de la
faute et qu’il avait décrété en raison de la peine pour la
faute, dans la mesure où Il a donné son sang et sa vie comme
rançon, par laquelle, une
fois
acceptée, Dieu nous a libéré des deux esclavages (S. Thomas, op.
cit.,
3e
partie,
question 48, article 4). [Ce n’est] pas au diable que cette rançon
a été versée (ibid.,
ad 3). S’ils semble que certains
anciens maîtres [=théologiens]
l’affirmèrent,
il faut interpréter les choses correctement en
prenant en compte
ce qu’ils expliquent en d’autres endroits, à savoir que
la rançon a
été versée à
Dieu
par mode de sacrifice et de culte,
et qu’au diable a seulement été donnée la permission d’assouvir
sa malignité sur le Christ et de le mettre à mort par ses
serviteurs. Par
cette mort,
la satisfaction
[correspondant à] la
malignité ayant
été accomplie,
le diable se vit privé du
domaine
qu’il avait établi
sur les hommes (3e
partie,
question 49, article 2).
C’est
pourquoi il faut reconnaître que le Christ, en tant que Tête du
genre humain, a pris sur Lui, pour les hommes, la peine due pour le
péché, qu’Il s’est offert à Dieu, qu’Il a ainsi satisfait
pour le péché et qu’Il a racheté les hommes.
d)
Cette doctrine est niée par les manichéens
et par tous ceux qui nient que Dieu se soit vraiment incarné.
Pareillement pour les pélagiens
qui nient le péché originel et enseignent que les hommes peuvent
parvenir au salut par leurs propres forces naturelles. De même pour
les sociniens
qui disent que le Christ nous a montré la voie du salut seulement
par la doctrine et l’exemple. Les anciens protestants admettaient
cette doctrine, mais les rationalistes modernes la combattent
vivement, et surtout Ritschl,
et ses disciples, et parmi eux, le français E.
(sic) Sabatier.
Du
reste, parce qu’ils déforment d’abord la doctrine, en vue de la
combattre, [et] qu’ils l’attaquent ensuite, une fois qu’elle
est travestie, il est à peine besoin de considérer leurs bruyantes
protestations. En cela, il est plus étonnant que même certains
théologiens catholiques, par crainte de ces protestations,
s’appliquent à
modifier tout
du moins leur
façon de parler et conseillent qu’il faut dire : Le Christ
souffrant nous a racheté, [et] non pas : le Christ nous a
racheté par sa passion. Mais il faut tenir fermement à la façon de
parler que les Écriture, les Pères, les théologiens, les
conciles
ont sanctionnée :
le Christ nous a racheté par sa passion, son sang, sa mort.
135.
Preuve 1. Tirée des Écritures.
a)
En Isaïe, au chapitre 53, se trouve une prophétie sur le Christ
souffrant, comme on le constate dans le Nouveau Testament (Matthieu
8, 17 ; Marc 15, 28 ; Luc 22, 37 ; Actes 8, 32 et
suiv. ; 1 Pierre, 2, 22 et suiv.). Or,
dans cette prophétie, il est dit que le Christ a pris
sur Lui
les peines des pécheurs, et qu’Il nous a ainsi réconciliés
avec Dieu. « Il a vraiment lui-même supporté nos maladies, et
il a lui-même porté nos douleurs. (…) Et il a lui-même été
blessé à cause de nos iniquités, il a été brisé à cause de nos
fautes, le châtiment [qui
conduit à] notre
paix est sur lui, et par ses blessures, nous sommes guéris. (…) Et
le Seigneur a fait reposer sur lui l’iniquité de nous tous. (…)
S’il abandonne sa vie pour le péché, il verra une longue
descendance. (…) Par sa science, le juste, mon serviteur en
justifiera lui-même beaucoup, et il portera leurs iniquités. C’est
pourquoi Je
lui
donnerai une grande multitude pour partage, et il
distribuera les dépouilles des forts. » On
ne peut exprimer plus clairement l’idée de satisfaction vicaire.
b)
Dans le Nouveau Testament le Christ dit de Lui-même :
« Le Fils de l’homme vient (…) donner sa vie en rachat pour
la multitude (Matthieu 20, 28 ; Marc 10, 45). « Le rachat,
λυτρον [lutron] est la
rançon
par laquelle quelqu’un achète sa liberté ou sa vie (cf. Exode 21,
29 et suiv. ; 30, 12 ; Nombres 35, 30 et suiv., etc.). Donc
le Christ dit qu’Il
donnera sa vie, ce
par
quoi l’homme serait racheté de l’esclavage et de la mort
spirituelle. Et cela, Il
le fait par obéissance au commandement du Père. « Moi, je
suis le bon pasteur. Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis (…)
À cause de cela, le Père M’aime,
parce que Moi,
je dépose ma vie, pour la reprendre à nouveau (…) Ce
commandement, je l’ai reçu de Mon
Père » (Jean 10, 11 et suiv. ; 17 et suiv.). Et au sujet
de Son
sang, il dit : « Ceci est mon sang, celui de la nouvelle
alliance, qui sera versé pour la multitude en rémission des péchés
« (Matthieu
26, 28 ; Marc 12, 24 ; Luc 22, 20). Par conséquent, le
Christ est désigné
[comme] l’
« agneau de Dieu qui porte/enlève
le péché du monde » (Jean 1, 29) ; « Il est
Lui-même
propitiation [=moyen
d’apaisement : ἱλασμός
(hilasmos) ; propitiatio]
pour nos péchés, non pas les nôtres seulement, mais également
pour [ceux] du monde entier » (1 Jean 2, 2). Il s’est donné
lui-même comme ἀντίλυτρον [antilutron : prix,
rançon] pour tous (1 Timothée 2, 5 et suiv.]. D’autre part, on
dit des croyants qu’ils sont achetés au prix du sang du Christ.
« Vous avez été achetés à grand prix » (1 Corinthiens
6, 20 ; cf. 7, 23). « Vous n’avez pas été rachetés
par des choses corruptibles, par de l’or ou de l’argent (…)
mais par le sang précieux du Christ comme celui d’un agneau sans
tâche » (1 Pierre 1, 18 et suiv.). C’est pourquoi « nous
avons le rachat par Son
sang » (Colossiens 1, 14 ; cf. 1, 20-22). « Nous
sommes réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils »
(Romains 5, 10). Par ces attestations, et par de nombreuses autres,
il
est clairement enseigné que le Christ a pris sur lui la peine due
pour les péchés, et qu’il nous a réconcilié avec Dieu par sa
passion et sa mort.
136.
Preuve 2. Tirée de la tradition.
S.
Clément de Rome : « Considérons d’un regard
attentif le sang du Christ, et reconnaissons combien est Il précieux
pour son Dieu et Père, [ce sang] qui, répandu pour notre notre
salut, a obtenu la grâce du repentir pour le monde entier »
(Première épître aux Corinthiens 7, 4 ; cf. 12,
7 ; 49, 6).
S.
Basile : « L’on a trouvé quelque chose de très
adéquat, dans le même temps, pour tous les hommes car il est donné
comme prix du rachat de notre âme, c’est le sang saint et précieux
de notre Seigneur Jésus Christ qu’Il a versé pour nous tous.
([Homilia n. 10] In Psalmum 48, n. 4)
S.
Jean Chrysostome :
Le
Christ « agissant
de même qu’un innocent s’il
délivrait
quelque individu soumis à la mort, en voulant mourir volontairement
à la place de ce condamné ; ainsi a fait le Christ. En effet,
alors que le Christ n’était pas assujetti à la malédiction, Il
la prise sur lui pour tous afin que tous soient libérés par Lui. »
(Commentarius
in epistolam ad Galatas
3, 13)
S.
Ambroise [de Milan] : Le Christ, « parce qu’Il a
pris sur Lui nos péchés, a été nommé péché, (…) parce qu’Il
a pris sur Lui-même notre malédiction. [(…) ; quand,
pour ce qui est du péché qu’Il n’avait pas, il est écrit qu’Il
a été fait péché, ce n’est pas [qu’Il a été fait] péché
en essence et en acte, vu qu’Il a été fait à l’image de la
chair du péché : mais [c’est que], afin de crucifier notre
péché dans sa chair, dès lors, Il a pris sur Lui de porter, pour
nous, le corps charnel du péché, assujetti aux infirmités » (De
Incarnatione Domini sacramento, chap. 6, n. 60).
S.
Jérôme : « Ce que [nous, en effet], devions
supporter pour nos crimes, Lui l’a souffert pour nous, apaisant,
par le sang de sa croix, les choses qui sont et sur terre, et dans
les cieux. [Il est lui-même, en effet, notre paix, qui a fait des
deux un seul.] (Commentarius In Isaiam 53, 5 et suiv.)
S.
Augustin : « Le Christ, [étant] sans péché, a porté
notre peine/punition/châtiment, pour nous délivrer, par là, de
notre péché et, en plus, mettre un terme à notre peine. »
(Contra Faustum, livre 14, chap. 4)
Et
ainsi de suite, de nombreux autres Pères. Semblable est la doctrine
unanime des théologiens (cf. supra n. 134 b et Suarez, De
incarnatione, dispute 4, section 3).
S.
Thomas ajoute que cette manière de délivrer l’homme a été
convenable au plus haut point. En effet, de cette façon, a) l’homme
a pris connaissance, de la meilleure manière, de l’amour de Dieu
qui a souffert tant de choses pour lui ; b) il reçoit l’exemple
des plus grandes vertus que l’on peut clairement distinguer dans la
passion du Christ ; c) il est détourné avec crainte du péché
qu’une telle peine devait acquitter/expier ; d) il a pris
conscience de sa propre dignité parce qu’il a été racheté à si
grand prix (Somme théologique, 3e partie, question
46, article 3). En outre, il faut remarquer que la passion et la mort
du Christ sont la cause de notre salut non seulement par mode de
satisfaction et de rachat mais également par mode de mérite et de
sacrifice (S. Thomas, ibid., 3e partie, question
48, article 1 et suiv.). Nous avons évoqué la satisfaction et la
rédemption ; nous parlerons par la suite du mérite et du
sacrifice.
Le
Concile d’Éphèse, au canon 10, a défini que le Christ a
offert lui-même le sacrifice pour nos péchés, et il ajoute :
Si quelqu’un dit « qu’Il a lui-même offert l’offrande
pour Lui et non pas plutôt pour nous seuls (en effet Il n’avait
pas besoin d’offrande celui qui ne connaissait pas du tout le
péché), qu’il soit anathème. » (Denzinger n. 261/122).
Concile
de Latran IV : Le Christ « a souffert et mort sur le
bois de la croix pour le salut du genre humain. » (Denzinger n.
801/429)
Concile
de Florence, dans le Décret pour les Jacobites : le Christ
« a terrassé à Lui seul l’ennemi du genre humain en
détruisant, par Sa mort, nos péchés. » (Denzinger n.
1347/711)
Le
Concile
de Trente,
dans la session 5, au canon 3, enseigne que le péché n’est enlevé
par un autre remède « que celui du mérite d’un seul
médiateur, notre Seigneur Jésus-Christ qui nous a réconcilié
avec Dieu en son sang » ; dans la session 6, au chapitre
2, il enseigne que le Christ est, en
son sang, le propitiateur pour nos péchés (citation de Romains 3,
25) ; dans la session 6, au chapitre 7 : la cause méritoire
de notre justification est « Jésus-Christ qui, “alors
que nous étions ennemis”
[cf. Romains 5, 10] ,
“à
cause de l’excessive charité par laquelle il nous a aimé”
[cf. Éphésiens 2, 4],
nous a mérité la justification par sa très sainte passion sur le
bois de la croix, et a satisfait [= a donné satisfaction en expiant]
pour nous à Dieu le Père » (Denzinger
n. 1513/790, 1522/794,
1529/799)
Par
conséquent, il n’est pas possible de douter que, selon la doctrine
catholique, le Christ a satisfait pour les péchés des hommes en
souffrant et en mourant.
137.
Objection I.
[Majeure]
Personne ne peut satisfaire lui-même à soi-même.
[Mineure]
Or il fallait satisfaire aussi à la seconde personne de la
sacro-sainte Trinité.
[Conséquence]
Donc cette personne ne pouvait satisfaire pour les péchés.
Réponse :
Je distingue la majeure : Quelqu’un, en qualité
de personne, et possédant une seule nature, ne peut satisfaire à
lui-même, je concède la majeure ; et celui qui, certes, est
une personne, mais possède deux natures rationnelles, ne peut
satisfaire à lui-même selon une [des deux ] natures, en ayant été
offensé selon l’autre, je nie la majeure.
Je
concède la mineure.
Je
distingue la conséquence : Le Christ n’a pas pu
faire d’actes satisfactoires selon la divinité, je concède la
conséquence ; ni selon l’humanité, je nie la
conséquence.
[En
effet], la satisfaction, en termes propres, est procurée à Dieu par
la volonté, et par d’autres actes dans la mesure où ils procèdent
de la volonté. Or la volonté humaine du Christ est autre que la
volonté divine. Par conséquent, cette volonté a pu se soumettre à
Dieu afin de satisfaire pour les péchés et, à cette fin, subir la
passion et la mort.
La
personnalité du Verbe, en ce qui concerne les actions humaines qui
sont les siennes et qu’elle doit engager, a seulement pour
condition de ne pas tirer la diversité de ces actions des actions
divines. Par conséquent, la distinction requise pour satisfaire est
préservée.
En
outre, le Christ est une double personne morale, en tant que
Dieu et en tant que Représentant du genre humain. Or il peut se
faire que quelqu’un s’achète, en tant que personne publique
quelque chose à lui-même, en tant que personne privée ; ou
qu’il reçoive de lui-même, en tant que personne privée, des
revenus qu’il a réunis en tant que personne publique. Ce qui s’est
fait dans le Christ est analogue, Lui qui, en tant que Tête du genre
humain, s’est acquitté envers Dieu, et également envers Lui-même,
en tant que Dieu, de ce que les hommes devaient à Dieu. Cela, de
toute façon, n’aurait pu se faire si le Christ n’avait pas été
en même temps homme ; en effet, en tant que Dieu, Il ne
satisfaisait pas, mais Il rendait moralement dignes les actes faits
selon sa nature humaine.
138.
Objection II.
[Majeure]
Il est injuste et cruel de punir un innocent à la place (pro)
d’un coupable.
[Mineure]
Or le Christ était innocent.
[Conséquence]
Par conséquent, Il ne devait pas être puni à la place (pro)
des hommes coupables.
Réponse.
Passe le tout, parce que le Christ, à proprement parler, n’a
pas été puni, bien que, quelquefois, certains Pères parlent ainsi
avec un sens moins précis. En effet, la peine proprement dite n’est
infligée qu’à un homme coupable. Or les souffrances et les autres
maux physiques peuvent également être supportés par un innocent
pour une autre fin, comme cela arrive fréquemment parmi les hommes.
Mais si « peine » est prise au sens large pour
« pénalité », il faut ainsi distinguer l’objection.
Je
distingue la majeure : Il
est injuste et cruel de contraindre un innocent à satisfaire pour un
coupable contre sa volonté, je concède la majeure ;
un innocent ne peut pas
volontairement procurer une satisfaction pour un coupable, je
nie la majeure.
Je
concède la mineure.
Je
distingue la conséquence :
Le Christ ne devait pas être contraint contre sa volonté à
satisfaire pour les hommes, je concède la conséquence ;
le Christ ne devait pas volontairement satisfaire pour les hommes, je
nie la conséquence.
Et
par cette volonté soumise
du Christ, Dieu a pu donner au Christ homme le commandement de
satisfaire pour les hommes. Ensuite,
il faut vraiment relever la chose suivante : Dieu n’a pas tué
le Christ, et le Christ ne s’est pas tué Lui-même,
mais ce sont ses ennemis qui L’ont
tué ; or Dieu a permis cela et le Christ a accepté la mort,
afin que, de cette façon, Il
satisfît pour les péchés des hommes, et ainsi, par la Providence
divine, d’un mal permis, Il
a fait un plus grand bien (cf. S. Thomas, op. cit., 3e
partie, question 47, articles 1-3).
139.
Objection III.
[Majeure]
Si le Christ a satisfait pour les hommes, il ne fallait pas imposer
aux hommes eux-mêmes les maux qui constituent la peine du péché
originel, parce que le droit d’exiger la peine est suspendu lorsque
la satisfaction a été procurée et acceptée.
[Mineure]
Or on a imposé aux hommes les maux qui constituent la peine du péché
originel.
[Conséquence]
Par conséquent, le Christ n’a pas satisfait pour le péché
originel.
Réponse.
Je distingue la majeure : Si le Christ a satisfait, les
hommes qui ne sont pas nés de nouveau du Christ, ne sont pas
davantage soumis à la peine due pour le péché original, je nie
la majeure ; ceux qui sont nés de nouveau du Christ [ne
sont pas davantage soumis à la peine due pour le péché original],
je concède la majeure.
Je
distingue la mineure : Ceux qui ne sont pas nés de nouveau
sont punis pour le péché originel, je concède la mineure ;
ceux qui sont nés de nouveau [sont punis pour le péché
originel], je nie la mineure.
Et
je
nie la conséquence :
Il est évident que le Christ a, certes, satisfait pour tous de
manière suffisante. Mais cette satisfaction est appliquée à tout
un chacun dans la mesure où ils deviennent, par le baptême, les
membres du Christ (Marc 16, 16 ; Jean 3, 5). En effet, « l’effet
de ce sacrement est la remise de toute faute originelle et actuelle,
et également de toute peine due pour la faute elle-même »
(Concile de Florence, Décret
pour les Arméniens ;
Denzinger
n. 1316/696).
Les
malheurs de la vie, comme les souffrances et la mort, sont conservés
chez les justes, non comme peine des péchés remis par le baptême,
mais afin que les membres soient formés sur le modèle du Christ
Tête, et afin, qu’avec Lui,
par leur endurance, ils méritent une couronne plus éminente dans le
Ciel.
Ceux qui, de fait, pèchent de nouveau gravement après le première
justification, doivent, selon le juste jugement de Dieu, supporter
d’autres peines qui, cependant, ne tire leur force de satisfaire
pour les péchés que de la satisfaction du Christ (Denzinger,
1691/904 ; S. Thomas, op.
cit.,
3e
partie, question 49, article 3 ; Ferdinand Aloys Stentrup,
Praelectiones dogmaticae de Verbo
Incarnato. Pars altera : Soteriologia,
Innsbrück, Rauch, 1884,
thèse 8).
De
fait, les objections que A. Sabatier et les autres rationalistes
soulèvent, sont si déplorables qu’ils
n’est pas besoin de répondre,
comme quand ils disent que,
selon la doctrine catholique, Dieu ne pouvait remettre le péché par
pure charité, mais que [sa] colère devait nécessairement être
apaisée par le sang et la mort, que Dieu est considéré comme un
noble qui ne veut pas tolérer que son honneur outragé reste sans
vengeance ; beaucoup d’autres choses semblables non moins
sottes qui, si elles sont, de
fait, jugées valables par cet homme savant, ne méritent
pas tant la réfutation que la pitié. Voyez cela, si vous
voulez, chez Labauche, Leçons
de théologie dogmatique, t. I,
p. 340 et suiv.
Scholastique
[partie de la théologie qui discute des questions de théologie
par la raison et les arguments]. De l’acceptation et de la
valeur de la satisfaction du Christ.
140.
a)
La
satisfaction du Christ, pour qu’elle soit efficace pour les hommes
en acte second, doit être acceptée par Dieu. En
effet, la peine pour le péché grave établie par Dieu est la
damnation éternelle. Or, personne sinon Dieu ne peut changer cette
peine en une autre. En outre, la satisfaction procurée par le Christ
est quelque chose d’extérieur au péché, qui
ne le rend pas juste d’une
façon immédiate
mais constitue une raison pour Dieu de justifier Lui-même
l’homme intérieurement ; par conséquent, cela requérait
l’acceptation de la part de Dieu. Or Dieu a établi le mode par
lequel Il
veut accepter la satisfaction et l’appliquer aux hommes. À ce mode
appartient le fait que les actions satisfactoires, quoique n’importe
laquelle d’entre elle fût suffisante pour racheter le genre
humain, devaient être cependant accomplies par la mort du Christ.
Par conséquent, on dit que nous sommes rachetés par la mort du
Christ (Romains 5, 10 ; Hébreux 2, 14). Or l’acceptation, de
la part de Dieu, n’est rien d’autre que la décision de
l’Incarnation
et de la mort du Christ ; en effet, par cela même que Dieu a
envoyé le Christ dans ce but, Il
a accepté sa satisfaction. Mais parce que l’acceptation n’ajoute
rien à la valeur interne de la satisfaction, les nominalistes, comme
[Gabriel]
Biel
(Résumé et commentaire des quatre
Livres des sentences, in
3, distinction, 19, question 1, conclusion 3), et
la plupart des scotistes [disciple de Jean Duns Scot], concluent
injustement de cette nécessité que la satisfaction du Christ
n’était pas en soi condigne pour effacer les péchés de tous les
hommes.
b)
C’est une opinion très commune aux théologiens que de dire que la
satisfaction du Christ est condigne et surabondante (cf.
S Thomas, op.
cit.,
3e
partie, question 48, article 2 ; Suarez, De
Incarnatione, dispute
4, section 4, numero 11 et suiv.). Dans les
Saintes Écritures,
le sang du Christ est appelé τιμή
[timè] (1 Corinthiens 6, 20 ; 1 Pierre 1, 18 et suiv.). Or τιμή
est un prix condigne. C’est pourquoi au chap. 10 de l’épître
aux Hébreux, on montre que les hommes ont pu être sanctifiés par
le seul sacrifice que le Christ a offert sur la croix, et non par les
sacrifices de l’Ancien Testament. J’ajoute
que Dieu a pu même accepter ces sacrifices pour remettre les
péchés ; par conséquent, la différence essentielle entre les
sacrifices de l’Ancien Testament et le sacrifice du Christ n’est
pas dans l’acceptation mais dans la valeur interne, ce qui est
également évident dans l’exposé de S. Paul.
Bien
mieux, la S[ainte] Écriture enseigne que la satisfaction du
Christ est surabondante. « Le don n’est pas comme la faute ;
si, en effet, beaucoup sont morts par la faute d’un seul, la grâce
de Dieu et le don [fait] dans la grâce d’un seul homme,
Jésus-Christ, ont abondé plus encore chez une multitude. Et le don
n’est pas comme le péché [advenu] par un seul ; en effet, le
jugement [prononcé sur] un seul [péché] [aboutit], certes, à la
condamnation, mais la grâce [appliquée à] une multitude de fautes
[aboutit] à la justification. Si, en effet, par la faute d’un
seul, la mort a régné par ce seul [homme], ceux qui reçoivent
l’abondance de la grâce, du don et de la justice, régneront plus
encore dans la vie par un seul, Jésus-Christ » (Romains 5, 15
et suiv.). Telle est donc l’excellence de l’action du Christ,
car, dans la satisfaction du Christ, la puissance pour sauver était
beaucoup plus grande que celle pour perdre dans le péché d’Adam.
Semblable
est la doctrine des saints Pères.
S.
Prosper [d’Aquitaine] :
« Contre la blessure du péché originel (…) la mort du Fils
de Dieu est un remède vrai, puissant et unique (…). Parce que,
pour ce qui est de l’importance et de la puissance du prix [payé],
pour ce qui est de la seule excuse du genre humain, le sang du Christ
vaut le rachat du monde entier (Responsiones ad capitula
objectionum Vincentianarum, livre 1, chapitre 1)
S.
Cyrille de Jérusalem : « L’iniquité des péchés
n’était pas aussi grande que la justice de Celui qui mourrait pour
notre grâce » (Catechesis 13, De Christo crucifixo
et sepulto, n. 33).
S.
Jean Chrysosotome : « Le Christ a payé bien davantage
que ce que nous devions, combien la mer a-t-elle prodigieusement
dépassé la petite goutte ! » (Commentarius in
epistolam ad Romanos, homélie 10, n. 2).
Bien
mieux, selon l’opinion de nombreux théologiens (contredisant les
scotistes), la satisfaction du Christ est infinie en raison de sa
dignité morale, parce que la dignité de la satisfaction est
d’autant plus grande que l’est la dignité de la personne qui
satisfait. Or, la personne du Christ est d’une dignité infinie ;
donc sa satisfaction l’est également. En effet, bien que les
actions humaines du Christ soient en elles-mêmes finies, elles
reçoivent une dignité morale de la personne du Christ et sont
déifiées par Lui ; certes, cette dignité se trouve en ses
actions humaines par mode de participation, et elle s’ajoute à
elles de l’extérieur, elle ne les constitue pas intérieurement.
Par suite, une seule action du Christ a autant de valeur pour
satisfaire que toutes [ensemble], bien que [ce soit] seulement toutes
en même temps qui, rendues parfaites par la mort, ont été offertes
et acceptées en vue de la satisfaction. Pour ce qui touche aux
actions elles-mêmes, elles se rapportent à bien d’autres vertus
morales et, en ce sens, leur bonté morale est variée.
Lorsque
le Christ s’offrait Lui-même, une personne infinie offrait une
chose infiniment digne. Néanmoins, la raison de dignité se
trouve davantage du côté de la personne offrante ; en effet,
si la personne offrante était finie, la satisfaction ne serait pas
purement et simplement infinie en raison de la chose offerte infinie.
Ainsi le sacrifice de la messe, dans la mesure où il est offert par
un prêtre humain, ne possède pas une valeur infinie (cf. Suarez,
op. cit., dispute 4, section 4, n. 29). Et par conséquent, ce
n’est pas parce que le prix offert est infini que la
satisfaction est infinie, parce que la satisfaction est évaluée en
fonction de la dignité de celui qui satisfait ; « et on
dit de la satisfaction elle-même par laquelle quelqu’un satisfait
soit pour lui-même, soit pour un autre, [qu’elle est] un certain
prix par lequel [cette personne] se rachète elle-même ou bien
l’autre, du péché et de la peine » (S. Thomas, op. cit.,
3e partie, question 48, article 4).
Clément
VI disait à ce propos : le Christ a répandu pour nous tous
Son sang. « [En effet, Il nous a rachetés, non avec l'or et
l'argent périssables, mais avec Son propre sang, [le sang] précieux
d'un agneau pur et sans tache (1 Pierre 1, 18) ; [ce sang], on
sait que l’Innocent immolé sur l'autel du sacrifice, n’en a pas
versé qu’une petite goutte qui, cependant, à cause de l’union
au Verbe aurait suffi pour le rachat de tout le genre humain, mais
[Il l’a versé] abondamment comme par écoulement, de telle façon
que « de la plante du pied jusqu’au sommet de la tête, on ne
trouvait en Lui plus rien de sain » (cf. Isaïe 1, 6).] Par
suite, donc, afin que la miséricorde d’un tel épanchement ne soit
pas rendu inutile, vaine ou superflue, quel grand trésor a-t-Il
acquis à l’Église militante, car le tendre Père voulait le
rassembler pour Ses fils, afin qu’ainsi “appartiennent aux hommes
un trésor infini par lequel ceux qui en font usage ont part à
l’amitié de Dieu” (Sagesse 7, 14) » (Denzinger n.
1025/550).
d)
Pareillement,
de nombreux théologiens enseignent que le
Christ, en un certain sens, a vraiment satisfait en rigueur de
justice,
de telle sorte que Dieu, au titre de la justice, devait accepter
cette satisfaction et, à cause d’elle, libérer les hommes du
péché. Certes, il ne s’agit pas de justice commutative proprement
dite [=justice qui règle l'équité des
échanges], comme si Dieu avait reçu quelque chose et devait rendre
une chose équivalente, mais il s’agit de justice distributive
[=justice qui répartit les biens et les peines selon les mérites]
selon laquelle Dieu, à cause de la satisfaction et du mérite du
seul Christ, a distribué les biens surnaturels (cf. Suarez, op.
cit., dispute 4, section 4, n.
62 et suiv.). En effet, étant
supposée
la promesse d’accepter la satisfaction et les mérites du Christ à
cette fin, Dieu se devait [de faire en sorte] que cette disposition
soit mise à
exécution.
Et parce que Dieu n’a pas simplement promis quelque chose mais,
dans la mesure où Il
a d’abord demandé une
satisfaction condigne, [la
satisfaction]
est considérée, au-delà du
seul titre de la parole
donnée, comme
une vraie
raison de justice.
Or,
on dit que la satisfaction du Christ est [faite] en rigueur de
justice dans la mesure où le Christ a offert à Dieu une
satisfaction sur ses biens propres, [biens]
dont il avait la parfaite
possession. Certes, l’Incarnation elle-même était l’œuvre de
la pure miséricorde de Dieu, que personne n’a pu mériter, mais le
Verbe incarné a eu la pleine propriété
de ses actes humains et, par ses actes, Il n’a pas moins satisfait
que s’ils étaient les actes d’une personne infinie distincte de
Dieu. Un autre homme juste satisfait par des actions faites
[sous l’influence ] de la
grâce et, par conséquent,
non par rigueur de justice ; mais le Christ a satisfait par des
actions qui étaient de valeur infinie non [sous
l’influence] de quelque
grâce mais par la dignité naturelle de la personne. Même si ces
actes étaient dus à Dieu à d’autres titres, ces titres
laissaient intacte la parfaite propriété
du Christ. Or, c’est de cette parfaite propriété
que dépend la raison de justice, étant supposée l’acceptation de
Dieu. Dieu a dit en quelque sorte : Si Tu procures une
satisfaction condigne, Moi, Je remettrai les péchés. Le Christ a
procuré une satisfaction
condigne ; donc Dieu, par rigueur de justice, remet les péchés.
Il existe certaines théologiens qui nient cela. Mais ceux-ci, quant
à la rigueur de justice,
demandent quelque chose qui n’est pas nécessaire. Par suite, toute
la discussion se situe plus au niveau de la façon de parler (cf.
[Johannes Baptist] Franzelin,
[Tractatus] de
Verbo Incarnato, thèse 47 ;
Stentrup, op. cit.,
thèse 12).
Référence
Christian
Pesch, s.j. [de
la Compagnie de Jésus c’est-à-dire jésuite],
Compendium theologiae
dogmaticae,
t. III : De Verbo
Incarnato ; de Beata Virgine Maria et de cultu sanctorum ;
de gratia ; de virtutibus theologicis,
5e
édition, Herder & Co., Fribourg-en-Brisgau, 1935, p. 73-81.
Disponible sur : <http://www.ultramontes.pl/Compendium_Theologiae_dogmaticae_auctore_Christiano_Pesch_SJ_Tomus_III_Friburgi_Brisgoviae_1935.djvu>,
consulté le 1er
juin 2019.
La traduction, à partir du texte latin, est le fait de l'auteur de ce blogue.