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jeudi 10 août 2017

L'auto-critique et l'auto-démolition dans l'Église, après le second Concile du Vatican, selon le Bienheureux Paul VI, 1968




Discours aux membres du Séminaire pontifical lombard
Samedi, 7 décembre 1968 


Le Bienheureux Paul VI - Portrait officiel



Version française (par l'auteur de ce blogue)


(…) En ce qui concerne la seconde considération, l’Auguste Pontife répète la question : « Que voyez-vous dans le Pape ? ». Et de répondre : Signum contradictionis : un signe de contestation.

L'Église traverse aujourd'hui une période d’inquiétude. Certains s’exercent à l'auto-critique, on dirait même même à l'auto-démolition.

C’est comme un bouleversement intérieur aigu et complexe, auquel personne ne se serait attendu à l'issue du Concile.

On pensait à une floraison, à un développement serein des concepts mûris au cours de la grande assemblée conciliaire.

Il y a aussi cet aspect dans l’Église : la floraison.

Mais puisque ‘’bonum ex integra causa, malum ex quocumque defectu’’ [en substance : « pour qu’une chose soit bonne, elle ne doit avoir aucun défaut ; il suffit d’un défaut pour qu’elle commence à être mauvaise »], on en vient à considérer surtout l'aspect le plus douloureux.

L’Église est également attaquée par ceux-là même qui en font partie : je vous laisse alors lire le fond de Notre âme et entrevoir les deux sentiments qui agitent le cœur, en face de cette tourmente qui touche l’Église et qui, comme c’est logique, se répercute principalement sur le Pape.  

Un sentiment de joie, celui d'être digne de souffrir pour le nom de Jésus. Les épreuves sont difficiles et parfois dures. Mais la réalité de notre sacerdoce nous fait bénir le Seigneur pour ces épreuves. Le chrétien connaît la joie qui jaillit de l'épreuve. Il a la certitude d'être avec le Seigneur, de marcher sur son chemin, de vérifier en soi la réalisation de Ses annonces et de Ses promesses, bien que ce soit difficile pour notre nature humaine. C’est un sentiment de grande confiance et et de grande foi.

De nombreuses personnes attendent du Pape des gestes éclatants, des interventions énergiques et décisives. Le Pape considère ne devoir suivre aucune autre ligne que celle de la confiance en Jésus-Christ, qui a son Église plus à cœur que quiconque. 

Ce sera Lui qui calmera la tempête. Combien de fois le Maître a répété : ‘’Confidite in Deum. Creditis in Deum, et in Me credite ! " [« Ayez confiance en Dieu. Croyez en Dieu et croyez en Moi ! »]. Le Pape sera le premier à suivre ce commandement du Seigneur et à s’abandonner, sans angoisse ou crainte inopportunes, au jeu mystérieux de l’assistance invisible mais très certaine de Jésus à son Église.

Il ne s’agit pas d’une attente stérile : mais d’une attente vigilante dans la prière. C’est la condition que Jésus a choisie pour nous, afin qu’Il puisse opérer en plénitude. Même le Pape a besoin d'être aidés par la prière. (...)


Version italienne originale

 
(…) Passando alla seconda considerazione, l’Augusto Pontefice ripete la domanda: «Che cosa vedete nel Papa ? ». E risponde : Signum contradictionis : un segno di contestazione.


La Chiesa attraversa, oggi, un momento di inquietudine. Taluni si esercitano nell’autocritica, si direbbe perfino nell’autodemolizione.


È come un rivolgimento interiore acuto e complesso, che nessuno si sarebbe atteso dopo il Concilio.


Si pensava a una fioritura, a un’espansione serena dei concetti maturati nella grande assise conciliare.


C’è anche questo aspetto nella Chiesa, c’è la fioritura.


Ma poiché ‘’bonum ex integra causa, malum ex quocumque defectu’’, si viene a notare maggiormente l’aspetto doloroso.


La Chiesa viene colpita pure da chi ne fa parte: allora vi lasceremo leggere fino in fondo al Nostro animo e intravedere i due sentimenti che ci stanno nel cuore, davanti a questo tumulto che tocca la Chiesa e, com’è logico, si ripercuote soprattutto sul Papa. 

Un sentimento di gioia, per essere fatti degni di soffrire per il nome di Gesù. Le prove sono difficili e talvolta dure. Ma la realtà del nostro sacerdozio ci fa benedire il Signore di queste prove. Il cristiano conosce la gioia che sgorga dalla prova. È la certezza di essere col Signore, di camminare nella sua via, di verificare in sé la realizzazione delle sue predizioni e delle sue promesse, anche se dure per la nostra natura di esseri umani. E un sentimento di grande confidenza e fiducia.


Tanti si aspettano dal Papa gesti clamorosi, interventi energici e decisivi. Il Papa non ritiene di dover seguire altra linea che non sia quella della confidenza in Gesù Cristo, a cui preme la sua Chiesa più che non a qualunque altro. Sarà Lui a sedare la tempesta. 

Quante volte il Maestro ha ripetuto: ‘’Confidite in Deum. Creditis in Deum, et in me credite !’’. Il Papa sarà il primo ad eseguire questo comando del Signore e ad abbandonarsi, senza ambascia o inopportune ansie, al gioco misterioso della invisibile ma certissima assistenza di Gesù alla sua Chiesa. 
 
Non si tratta di un’attesa sterile o inerte: bensì di attesa vigile nella preghiera. È questa la condizione, che Gesù stesso ha scelto per noi, affinché Egli possa operare in pienezza, Anche il Papa ha bisogno di essere aiutato con la preghiera. (…).