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lundi 5 août 2013

L'humanisme de Cicéron (Ier siècle avant J.C.), dès avant le christianisme

 Le christianisme, au dire de certains de ses affidés, aurait dépassé le particularisme juif pour étendre l'amour, l'agapè, la caritas, à toute l'humanité. Jésus-Christ aurait révolutionné la morale en prêchant le don et la générosité gratuits.

La petite anthologie qui suit montre que le romain Cicéron (106-43 av. J.C.), homme politique et homme de lettres,  n'a pas attendu les chrétiens pour exprimer les principes d'une morale universelle...


1) De amicitia (De l’amitié), chapitre 14, §. 50.

(…) Sed eadem bonitas etiam ad multitudinem pertinet. Non enim est inhumana uirtus neque immunis neque superba, quæ etiam populos uniuersos tueri iisque optime consulere soleat ; quod non faceret profecto, si a caritate uulgi abhorreret. (…).

(…) Mais l'homme de bien a égard aussi à la foule des autres hommes. Sa vertu n'est pas inhumaine, elle n'est pas égoïstement enfermée en elle-même, elle est sans orgueil, elle veut veiller sur des peuples entiers et défendre leurs intérêts de son mieux. Elle ne le ferait pas si l'amour des hommes en général lui était étranger. (…).



1) Tusculanes, livre V, chapitre 37, §. 108.

Socrates quidem cum rogaretur, cuiatem se esse diceret, « mundanum », inquit, « totius enim mundi se incolam et ciuem arbitrabatur. 

On demandait à Socrate, quelle était sa patrie ? « Toute la terre » dit-il, donnant à entendre qu'il se croyait citoyen de tous les lieux où il y a des hommes.



2) De finibus bonorum et malorum (Des fins des biens et des maux), livre III, chapitre 19, §. 62-63.

(62) Pertinere autem ad rem arbitrantur intellegi natura fieri ut liberi a parentibus amentur. a quo initio profectam communem humani generis societatem persequimur.(De Finibus bonorum et malorum


(63) ex hoc nascitur ut etiam communis hominum inter homines naturalis sit commendatio, ut oporteat hominem ab homine ob id ipsum, quod homo sit, non alienum uideri.

Il est encore nécessaire d'entendre, disent les stoïciens, que c'est la nature qui fait que les pères aiment leurs enfants, et que cette première affection est le berceau de toute société humaine. (…).

(…) De ces premières affections on voit naître le lien qui rattache tous les hommes les uns aux autres, en sorte que tout homme, par cela seul qu'il est homme, ne doit point être étranger pour son semblable. 


3) De finibus bonorum et malorum (Des fins des biens et des maux), livre III, chapitre 20, §. 65.

(65) (…) quodque nemo in summa solitudine uitam agere uelit ne cum infinita quidem uoluptatum abundantia, facile intellegitur nos ad coniunctionem congregationemque hominum et ad naturalem communitatem esse natos. Inpellimur autem natura, ut prodesse uelimus quam plurimis in primisque docendo rationibusque prudentiæ tradendis. (…).

(…) N'est-il pas vrai d'ailleurs qu'il n'est pas un homme qui voulût vivre dans une complète solitude, même au milieu de tous les plaisirs imaginables, et n'est-ce pas une nouvelle preuve que nous sommes nés pour vivre réunis en société sous le lien d'une communauté naturelle ? La nature nous porte encore à vouloir servir le plus possible nos semblables, surtout en les instruisant et en les initiant à la sagesse. (…).



4) De finibus bonorum et malorum (Des fins des biens et des maux), livre V, chapitre 23, §. 65-66.

(…) In omni autem honesto, de quo loquimur, nihil est tam illustre nec quod latius pateat quam coniunctio inter homines hominum et quasi quædam societas et communicatio utilitatum et ipsa caritas generis humani. Quæ nata a primo satu, quod a procreatoribus nati diliguntur et tota domus coniugio et stirpe coniungitur, serpit sensim foras, cognationibus primum, tum affinitatibus, deinde amicitiis, post uicinitatibus, tum ciuibus et iis, qui publice socii atque amici sunt, deinde totius complexu gentis humanæ. (…).

(…) Mais de tout ce qui est honnête, rien n'a plus d'éclat et ne s'étend plus loin que l'union des hommes avec leurs semblables ; cette société et cette communauté d'intérêts, cet amour de l'humanité, amour qui naît avec la tendresse des pères pour leurs enfants, se développe dans les liens du mariage, au milieu des nœuds les plus sacrés, puis coule insensiblement au dehors, s'étend aux parents, aux alliés, aux amis, aux relations de voisinage, grandit avec le titre de citoyen, se répand sur les nations alliées et attachées à la nôtre, enfin est consommé par l'union de tout le genre humain. (…).

(66) (…) Nam cum sic hominis natura generata sit, ut habeat quiddam ingenitum quasi ciuile atque populare, quod Græci g-politikon uocant, quicquid aget quæque uirtus, id a communitate et ea, quam exposui, caritate ac societate humana non abhorrebit,(...).

(…) Car telle étant la nature de l'homme, que visiblement sa place est marquée dans la société, il faut que chaque vertu, dans toutes les actions qui lui sont propres, contribue à établir cette communauté et cet amour de nos semblables dont je parlais  ; (…).

(…) Quando igitur inest in omni uirtute cura quædam quasi foras spectans aliosque appetens atque complectens, existit illud, ut amici, ut fratres, ut propinqui, ut affines, ut ciues, ut omnes denique - quoniam unam societatem hominum esse uolumus - propter se expetendi sint. (…).

(…) Comme donc il y a en chaque vertu une espèce de regard au dehors de l'homme, un soin et une providence qui s'étend à nos semblables, il en faut conclure que nos amis, nos frères, nos proches, nos alliés, nos concitoyens, tous les hommes enfin, puisque nous n'avons fait qu'une seule société de tout le genre humain, doivent être recherchés et aimés pour eux-mêmes  ; (…).


5) De officiis (Des devoirs), livre I, chapitre 7, §. 22

(22) (...) Sed quoniam, ut præclare scriptum est a Platone, non nobis solum nati sumus ortusque nostri partem patria uindicat, partem amici, atque, ut placet Stoicis, quæ in terris gignantur, ad usum hominum omnia creari, homines autem hominum causa esse generatos, ut ipsi inter se aliis alii prodesse possent, in hoc naturam debemus ducem sequi, communes utilitates in medium adferre, mutatione officiorum, dando accipiendo, tum artibus, tum opera, tum facultatibus deuincire hominum inter homines societatem.

(…) Mais, comme l'a très bien dit Platon, nous n'existons pas seulement pour nous-mêmes, notre patrie réclame sa part de notre être, nos amis ont droit à la leur et, les Stoïciens l'ont compris, si tous les produits de la terre existent en vue de l'homme, c'est pour les hommes que naissent les hommes, de sorte que nous devons, nous conformant à la nature, servir l'intérêt commun, nous rendre les uns aux autres des services mutuels, donner et recevoir, employer nos talents, nos facultés, toutes nos ressources, à resserrer le lien social.


6) De officiis (Des devoirs), livre III, chapitre 6, §. 26-28.

(26) (…) Ergo unum debet esse omnibus propositum, ut eadem sit utilitas uniuscuiusque et uniuersorum ; quam si ad se quisque rapiet, dissoluetur omnis humana consortio.

(27) Atque etiam si hoc natura præscribit, ut homo homini, quicumque sit, ob eam ipsam causam, quod is homo sit, consultum uelit, necesse est secundum eandem naturam omnium utilitatem esse communem. Quod si ita est, una continemur omnes et eadem lege naturæ, idque ipsum si ita est, certe uiolare alterum naturæ lege prohibemur. Verum autem primum, uerum igitur extremum.

(28) Nam illud quidem absurdum est, quod quidam dicunt, parenti se aut fratri nihil detracturos sui commodi causa, aliam rationem esse ciuium reliquorum. Hi sibi nihil iuris, nullam societatem communis utilitatis causa statuunt esse cum ciuibus quæ sententia omnem societatem distrahit ciuitatis. Qui autem ciuium rationem dicunt habendam, externorum negant, ii dirimunt communem humani generis societatem ; qua sublata beneficentia, liberalitas, bonitas, iustitia funditus tollitur ; quæ qui tollunt, etiam aduersus deos immortales impii iudicandi sunt. Ab iis enim constitutam inter homines societatem euertunt, cuius societatis artissimum uinculum est magis arbitrari esse contra naturam hominem homini detrahere sui commodi causa quam omnia incommoda subire uel externa uel corporis uel etiam ipsius animi. Iustitia enim una uirtus omnium est domina et regina uirtutum.

(26) (...) Le but qu'il faut donc se proposer avant tout, c'est d'identifier son intérêt particulier avec l'intérêt général : qui veut tout tirer à lui poursuit la dissolution de toute association humaine.

(27) Si la nature prescrit qu'un homme doit à un autre homme, quel qu'il soit, assistance pour cette seule raison qu'il est homme, il est nécessaire, selon le vœu de cette même nature, que l'intérêt commun soit l'intérêt de tous. S'il en est ainsi, la nature nous lie tous par une même loi et, cela étant, il est certain que la loi de nature interdit de faire violence à un autre homme. Le principe est vrai, la conséquence est donc vraie, elle aussi.

(28) Et c'est une thèse absurde que soutiennent ceux qui disent qu'il ne faut à la vérité rien prendre pour améliorer sa propre situation à son père ou à son frère, mais que la règle ne s'applique pas aux autres citoyens. Ils pensent donc qu'avec les autres citoyens ils n'ont aucun lien de droit, aucun lien social fondé sur un intérêt commun, c'est là une opinion qui détruit toute société politique. Pour ceux qui disent qu'il faut tenir compte des citoyens, mais non des étrangers, ils abolissent la société que forme le genre humain et causent ainsi la ruine complète de la bienfaisance, de la libéralité, de la bonté, de la justice. On doit les qualifier en conséquence d'impies envers les dieux immortels. Ils renversent en effet la société que les dieux ont établie entre les hommes et dont le lien le plus étroit est ce principe qu'il est plus contraire à la nature de dépouiller son semblable pour son propre avantage que d'affronter tous les coups de la fortune et tous les maux du corps, plus conforme à la nature en revanche de vouloir plutôt être utile aux autres que de jouir de tous les avantages de la fortune, de ceux du corps et des qualités de l'âme elle-même si la justice fait défaut. Car cette vertu est la maîtresse et la reine de toutes les vertus.

7) De legibus (Des lois), livre I, chapitre 10, §. 28-29.

(28) (…) Sed omnium quæ in hominum doctorum disputatione uersantur, nihil est profecto præstabilius, quam plane intellegi, nos ad iustitiam esse natos, neque opinione sed natura constitutum esse ius. Id iam patebit, si hominum inter ipsos societatem coniunctionemque perspexeris.

(29) Nihil est enim unum uni tam simile, tam par, quam omnes inter nosmet ipsos sumus.

(28) (…) mais de toutes les idées qui font l'entretien des doctes, la plus importante, certes, est celle qui nous fait clairement connaître que nous sommes nés pour la justice, et que le droit a son fondement, non dans une convention, mais dans la nature. Cette vérité paraîtra évidente si l'on considère les liens de société qui unissent les hommes entre eux.

(29) Il n'y a pas en effet d'êtres qui, comparés les uns aux autres, soient aussi semblables, aussi égaux que nous.


8) De legibus (Des lois), livre I, chapitre 11, §. 32.

(…) Molestiæ, lætitiæ, cupiditates, timores similiter omnium mentes peruagantur, nec si opiniones aliæ sunt apud alios, idcirco qui canem et felem ut deos colunt, non eadem superstitione qua ceteræ gentes conflictantur. Quæ autem natio non comitatem, non benignitatem, non gratum animum et beneficii memorem diligit ? Quæ superbos, quæ maleficos, quæ crudeles, quæ ingratos non aspernatur, non odit ? Quibus ex rebus cum omne genus hominum sociatum inter se esse intellegatur, illud extremum est, quod recte uiuendi ratio meliores efficit.

Tristesses, joies, désirs, craintes, toutes ces affections de l'âme nous sont communes ; et, quelle que soit la diversité des opinions, il n'en faut pas conclure que les peuples honorant comme des dieux le chien et le chat aient une superstition qui, dans sa forme, diffère de celle des autres. Mais quelle nation ne chérit pas la douceur, la bienveillance, la bonté d'âme et la reconnaissance ? Où l'orgueil, la méchanceté, la cruauté, l'ingratitude ne sont-ils point objets d'aversion ? On doit connaître par cet accord des sentiments que les hommes ne forment entre eux qu'une seule société, et en fin de compte qu'une même règle de vie droite les rend meilleurs.


9) De legibus (Des lois), livre I, chapitre 12, §. 33-34.

(33) (MARCVS) Sequitur igitur ad participandum alium ab alio communicandumque inter omnes iustos natura esse factos.

MARCUS : Il suit de là que la nature a mis en nous le sentiment de la justice pour que tous nous nous venions en aide l'un à l'autre et nous rattachions l'un à l'autre ;

(34) Ex quo perspicitur, quom hanc beniuolentiam tam late longeque diffusam uir sapiens in aliquem pari uirtute præditum contulerit, tum illud effici (quod quibusdam incredibile uideatur, sit autem necessarium) ut nihilo sese plus quam alterum diligat : quid enim est quod differat, quom sint cuncta paria ? Quod si interesse quippiam tantulum modo potuerit, iam amicitiæ nomen occiderit, cuius est ea uis ut simul atque sibi aliquid quam alteri maluerit, nulla sit.

Par où l'on voit que le sage, quand il rassemble sur un être d'une vertu égale à la sienne ce bon vouloir que répand au loin la nature, doit nécessairement ne pas pouvoir s'aimer lui-même plus qu'il n'aime son ami, ce qui paraît incroyable à certaines personnes. Puisqu'il y a égalité en tout, quelle pourrait être la différence ? S'il y avait une différence quelconque, le nom d'amitié périrait ; car tel est le caractère de l'amitié, qu'elle cesse d'être entièrement, sitôt qu'on s'accorde à soi-même une préférence quelconque sur son ami.



10) De legibus (Des lois), livre I, chapitre 13, §. 35.

(…) secundo autem loco unam esse hominum inter ipsos uiuendi parem communemque rationem, deinde omnes inter se naturali quadam indulgentia et beniuolentia, tum etiam societate iuris contineri ?

(…) ensuite que les hommes ont entre eux une règle de vie pareille et commune qu'enseigne la raison ; enfin qu'unis les uns aux autres par la sympathie et un bon vouloir naturel, ils le sont aussi par les liens du droit ?


11) De legibus (Des lois), livre I, chapitre 18, §. 48-49.

(48) Sequitur (ut conclusa mihi iam hæc sit omnis oratio), id quod ante oculos ex iis est quæ dicta sunt, et ius et omne honestum sua sponte esse expetendum. Etenim omnes uiri boni ipsam æquitatem et ius ipsum amant, nec est uiri boni errare et diligere quod per se non sit diligendum : per se igitur ius est expetendum et colendum. Quod si ius, etiam iustitia ; sin ea, reliquæ quoque uirtutes per se colendæ sunt. Quid ? Liberalitas gratuitane est an mercennaria ? Si sine præmio benignus est, gratuita ; si cum mercede, conducta. Nec est dubium quin is qui liberalis benignusue dicitur, officium non, fructum sequatur. Ergo item iustitia nihil expetit præmii, nihil pretii : per se igitur expetitur eademque omnium uirtutum causa atque sententia est.

(49) Atque etiam si emolumentis, non suapte ui uirtus expetitur, una erit uirtus quæ malitia rectissime dicetur. Ut enim quisque maxime ad suum commodum refert, quæcumque agit, ita minime est uir bonus, ut qui uirtutem præmio metiuntur, nullam uirtutem nisi malitiam putent. Ubi enim beneficus, si nemo alterius causa benigne facit ? Ubi gratus, si non eum ipsum cernunt grati, cui referunt gratiam ? Ubi illa sancta amicitia, si non ipse amicus per se amatur toto pectore, ut dicitur ? Qui etiam deserendus et abiciendus est, desperatis emolumentis et fructibus ; quo quid potest dici immanius ? Quodsi amicitia per se colenda est, societas quoque hominum et æqualitas et iustitia per se expetenda. Quod ni ita est, omnino iustitia nulla est. Id enim iniustissimum ipsum est, iustitiæ mercedem quærere.

(48) Ainsi, dirai-je en manière de conclusion à tout ce qui précède, il apparaît aux yeux que le droit et tout ce qui fait la beauté de la vie doivent être recherchés pour eux-mêmes. Et en effet tous les gens de bien aiment l'équité pour l'équité et le droit pour le droit ; or ce n'est pas le fait de l'homme de bien de se tromper et d'aimer ce qui ne mérite pas d'être aimé pour soi-même. Le droit doit donc être recherché et honoré pour lui-même. Si tel est le droit, telle sera aussi la justice ; telles seront aussi toutes les vertus. Voyons en effet : la libéralité s'exerce-t-elle gratuitement, ou en vue d'une récompense ? Si elle n'attend pas de retour, elle est gratuite ; si elle compte sur une récompense, elle a un caractère commercial ; or il n'est pas douteux que, pour mériter le nom de libéral et de bienfaisant, il ne faille vouloir s'acquitter d'une fonction naturelle à l'homme, et non chercher un profit. Donc la justice n'attend ni récompense ni salaire. C'est pour elle même qu'on la recherche. Et toutes les vertus ont une raison d'être semblable, de toutes il faut juger de même.

(49) Ajoutons que si la vertu est recherchée, non pour sa valeur propre, mais pour ce qu'elle rapporte, cette vertu méritera qu'on l'appelle malice. Plus en effet un homme rapporte toutes ses actions à l'intérêt, moins il est homme de bien ; et par suite mesurer la vertu au prix qu'elle peut avoir, c'est croire qu'il n'y a de vertu que la malice. Où est la bienfaisance, si l'on ne fait pas le bien pour l'amour d'autrui ? Qu'est-ce qu'être reconnaissant, si l'on n'a pas en vue celui-là même à qui l'on témoigne de la gratitude ? Que devient l'amitié sainte, si l'on n'aime pas son ami, comme on dit, de tout son cœur ? Il faudra donc l'abandonner, le rejeter quand on n'aura plus rien à gagner avec lui, plus d'avantages à tirer de lui. Quoi de plus monstrueux ? Mais si l'amitié doit être cultivée pour elle-même, la société des hommes, l'égalité, la justice elles aussi doivent être recherchées pour elles-mêmes. S'il n'en est pas ainsi, il n'y a plus de justice ; car cela même est injuste au plus haut degré que de vouloir une récompense de la justice.

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