Dès la naissance de la révolution, son esprit d'indépendance pénétra dans les collèges.
Les maîtres sont travestis en tyrans, ou en aristocrates. Aux
maximes les plus séditieuses se joignent les exemples ; aux paisibles
exercices, aux jeux innocents, succède bientôt, dans les jeunes cœurs
des élèves, une tumultueuse fermentation. Ils ont appris promptement
cette maxime impie et anti-sociale : Que l'insurrection est le plus saint des devoirs, et la rébellion rend toute discipline impossible. Le vaste et imposant édifice de l'éducation,
l'ouvrage des siècles, miné jusque dans ses fondements, s'ébranle de
toutes parts, et s'écroule avec fracas, avant même que la hâche
destructive des novateurs eût pu lui porter les derniers coups.
Référence.
Toussaint-Félix Jolly, Mémorial sur la Révolution française, ses causes, ses promesses et ses résultats, 2de édition, tome 2, Librairie catholique, Paris, 1828, p. 50.