Aux
dames catholiques
Raffaele Cardinal Monaco La Valletta (1827-1896) |
Nous
appelons l'attention des dames catholiques sur les instructions
suivantes que S.[on] Ém.[inence] le cardinal Monaco La Valletta,
vicaire de Sa Sainteté, vient de publier pour leur gouverne :
I.
— Qu'elles ne se proposent, dans la parure, que des fins honnêtes
et légitimes qui puissent rendre l'action, non-seulement permise,
mais même méritoire de la vie éternelle, et jamais des vues
mondaines et de vanité, comme si c'était pour attirer les regards
d'autrui, humilier les autres, les surpasser, les éclipser.
II.
— Qu'elles aient un soin extrême de la modestie et de la décence
dans leur habillement, ornement principal de la femme catholique, et
qu'elles ne se permettent jamais, pour n'importe quel motif, soit
l'exemple des unes, l'habitude des autres ou la coutume universelle
d'admettre dans leur vêtement la moindre chose qui s'oppose à ces
vertus, se souvenant toujours que c'est à Dieu et non pas au monde
qu'elles auront à rendre compte de leurs actions.
III.
— Qu'elles gardent aussi la simplicité, ayant en horreur des excès
de luxe, et qu'elles se contentent de s'habiller en rapport avec la
condition d'existence où Dieu les a placées, sans chercher de
prétexte pour abonder en pompes inutiles.
IV.
— Quand elles vont à l'église, et surtout quand elles
s'approchent des Sacrements, qu'elles s'habillent sans recherche,
sachant que, dans la Maison de Dieu, toute pompe mondaine est
défendue.
V.
— Qu'elles fixent, chaque année, sans jamais la dépasser, la
somme à laquelle elles se restreignent pour les frais de toilette,
conformément à leur condition et leurs moyens pécuniaires.
VI.
— Qu'elles n'oublient pas l'obligation, imposée par l’Évangile,
concernant l'aumône, et qu'elles s'évertuent à avoir ce superflu,
qui appartient aux pauvres, en supprimant quelque objet de luxe.
VII
— Qu'elles ne contractent jamais des dettes pour la toilette, mais
qu'elles fassent et qu'elles gardent avec énergie le ferme propos de
payer ponctuellement leurs comptes.
VIII.
— Qu'elles travaillent de toute leur force, par de douces
insinuations et surtout par l'exemple, afin que ces règles soient
observées.
Que
toutes les femmes catholiques se souviennent qu'elles ne pourront
vivre selon la maxime du saint Évangile, ni se conformer aux
intentions paternelles des Saints-Pères Pie IX et Léon XIII, sans
prendre pour base l'accomplissement assidu des devoirs religieux ;
que chacune donc, en particulier, fasse usage des pratiques
quotidiennes suivantes :
1°
la sainte Messe ;
2°
la méditation ;
3°
l'examen de conscience;
4°
la visite au Très-Saint-Sacrement ;
5°
le chapelet en famille;
6°
la lecture spirituelle ;
7°
la fréquentation des Sacrements. .
Ainsi
fortifiées par la toute-puissante grâce divine, obtenue au moyen de
la prière, qu'elles s'appliquent soigneusement à s'assurer à
elles-mêmes le salut éternel, et coopèrent à celui d'autrui,
prenant pour modèle la femme forte dépeinte dans les saintes
Écritures, afin de se rendre fortes contre les séduisants attraits
du luxe, cette grande plaie de la société ; fortes contre la
terrible tyrannie du respect humain.
Rome,
au vicariat, le 1er juillet 1878.
R.[AFFAELE]
Cardinal Vicaire.
Référence