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lundi 13 mars 2017

La nécessaire modestie vestimentaire des dames catholiques, Mgr Monaco La Valletta, 1878


Aux dames catholiques


Raffaele Cardinal Monaco La Valletta (1827-1896)
Nous appelons l'attention des dames catholiques sur les instructions suivantes que S.[on] Ém.[inence] le cardinal Monaco La Valletta, vicaire de Sa Sainteté, vient de publier pour leur gouverne :

I. — Qu'elles ne se proposent, dans la parure, que des fins honnêtes et légitimes qui puissent rendre l'action, non-seulement permise, mais même méritoire de la vie éternelle, et jamais des vues mondaines et de vanité, comme si c'était pour attirer les regards d'autrui, humilier les autres, les surpasser, les éclipser.

II. — Qu'elles aient un soin extrême de la modestie et de la décence dans leur habillement, ornement principal de la femme catholique, et qu'elles ne se permettent jamais, pour n'importe quel motif, soit l'exemple des unes, l'habitude des autres ou la coutume universelle d'admettre dans leur vêtement la moindre chose qui s'oppose à ces vertus, se souvenant toujours que c'est à Dieu et non pas au monde qu'elles auront à rendre compte de leurs actions.

III. — Qu'elles gardent aussi la simplicité, ayant en horreur des excès de luxe, et qu'elles se contentent de s'habiller en rapport avec la condition d'existence où Dieu les a placées, sans chercher de prétexte pour abonder en pompes inutiles.

IV. — Quand elles vont à l'église, et surtout quand elles s'approchent des Sacrements, qu'elles s'habillent sans recherche, sachant que, dans la Maison de Dieu, toute pompe mondaine est défendue.

V. — Qu'elles fixent, chaque année, sans jamais la dépasser, la somme à laquelle elles se restreignent pour les frais de toilette, conformément à leur condition et leurs moyens pécuniaires.

VI. — Qu'elles n'oublient pas l'obligation, imposée par l’Évangile, concernant l'aumône, et qu'elles s'évertuent à avoir ce superflu, qui appartient aux pauvres, en supprimant quelque objet de luxe.

VII — Qu'elles ne contractent jamais des dettes pour la toilette, mais qu'elles fassent et qu'elles gardent avec énergie le ferme propos de payer ponctuellement leurs comptes.

VIII. — Qu'elles travaillent de toute leur force, par de douces insinuations et surtout par l'exemple, afin que ces règles soient observées.

Que toutes les femmes catholiques se souviennent qu'elles ne pourront vivre selon la maxime du saint Évangile, ni se conformer aux intentions paternelles des Saints-Pères Pie IX et Léon XIII, sans prendre pour base l'accomplissement assidu des devoirs religieux ; que chacune donc, en particulier, fasse usage des pratiques quotidiennes suivantes :

1° la sainte Messe ;
2° la méditation ;
3° l'examen de conscience;
4° la visite au Très-Saint-Sacrement ;
5° le chapelet en famille;
6° la lecture spirituelle ;
7° la fréquentation des Sacrements. .

Ainsi fortifiées par la toute-puissante grâce divine, obtenue au moyen de la prière, qu'elles s'appliquent soigneusement à s'assurer à elles-mêmes le salut éternel, et coopèrent à celui d'autrui, prenant pour modèle la femme forte dépeinte dans les saintes Écritures, afin de se rendre fortes contre les séduisants attraits du luxe, cette grande plaie de la société ; fortes contre la terrible tyrannie du respect humain.

Rome, au vicariat, le 1er juillet 1878. 
 
R.[AFFAELE] Cardinal Vicaire.

Référence

Annales catholiques, tome 25e de la collection, tome 3, Paris, juillet-septembre 1878, p. 305-307.

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