Ph. du Bec (1559-1566) |
S. de Rosmadec (1622-1646) |
La plus curieuse
évolution est celle du rabat.
F. d'Argouges (1687-1716) |
Les premiers portraits
nous montrent un col de lingerie double, replié sur le vêtement. Ce
col, ou rabat, au sens étymologique, commence à prendre de plus
amples proportions chez Sébastien de Rosmadec.
Avec François
d'Argouges, ses pointes se développent démesurément, se rejoignent
sur la poitrine ; l'ourlet qui le borde seul reste blanc, tandis que
l'étamine qui en fait le fond est passée au bleu, et puis au noir.
A. Fagon (1719-1742) |
Le rabat d'Antoine Fagon
s'étale de plus en plus ; celui de Charles de Bertin se rétrécit,
au contraire, tout en faisant toujours le tour du col, comme encore
celui de M. de Pancemont, chez qui la partie rabattue se réduit à
deux pattes noires et blanches.
Ch. de Bertin (1746-1774) |
Une certaine hésitation
se manifeste ensuite : Mgr de Bausset adopte le rabat rigide et
cassé, que reprendra Mgr Garnier, alors qu'entre temps Mgr de Bruc
aura porté le rabat d'étamine dit sulpicien.
A. Mayneaud de Pancemont (1802-1807) |
Avec Mgr de la Motte,
c'est la forme actuelle qui triomphe définitivement ; et Mgr
Dubreuil y changera seulement les galons en rangs de perles.
Mgr Gouraud, lui, sacré
à Rome, se prononce pour le col romain, qui n'est autre chose,
soit dit en passant, que le col primitif, rabattu, mais à
l'intérieur du vêtement.
C. J. de La Motte (1827-1860) |
Dès lors, cette petite
marque distinctive que Mazarin, dit-on,
imposa au clergé français,
le rabat ; le rabat qui eut sa place dans toutes les Cours d'Europe,
qui monta dans toutes les chaires ou les tribunes, celles des
somptueuses cathédrales et des églises de villages, de la Sorbonne
et du Collège de France, comme celles des assemblées nationales,
constituantes ou parlementaires ; qui s'arrêta aux
fauteuils des
Académies et des Conseils de ministres ; qui parcourut les champs de
batailles et tomba sur les barricades ; le rabat que Rome a placé
sur les autels, avec Jean-Baptiste de la Salle, Louis Grignion de
Montfort, Jean Marie Vianney et les martyrs de la Révolution; rabat
bleu de Saint-Gabriel, rabat blanc des Écoles Chrétiennes, rabat
noir du clergé séculier, simple et modeste témoin d'un glorieux
passé ; — tout comme les perruques frisées, les chapeaux
tricornes, les petits collets, les soutanes à queues et les souliers
à boucles, — le rabat, après trois siècles de vie, —
Messieurs, saluons au passage, - tend à disparaître.
A. Gouraud |
Référence
Joseph Blarez (prêtre),
« Portraits des évêques de Vannes », in Bulletin de
la Société polymathique du Morbihan, année
1931, Imprimerie et librairie Galles, Vannes, 1931, pp. 133-135.
Les quatre premiers portraits sont extraits de l'article lui-même et sont issus de la Bibliothèque Nationale.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire