Rechercher dans ce blogue

jeudi 16 novembre 2017

La messe dialoguée, une description de 1945, par le chanoine Michaud



Messe dans la forme extraordinaire du rite romain (2009)


Il s'agit d'abord de définir avec précision ce que l'on entend par messe dialoguée, car il y en a plusieurs : la vraie messe dialoguée, c'est la messe solennelle chantée, celle où fidèles et schola jouent un rôle actif. À parler rigoureusement, c'est la seule vraie messe dialoguée dont il soit question dans le « Ritus celebrandi [in celebratione missæ] ».

Or ce n'est pas de celle-là qu'il s'agit. Il s’agit de l’extension à la messe basse d’une certaine participation des fidèles à la grand-messe.

Trois formes sont possibles :

a) La foule chrétienne, ou un groupe, tient la place du servant de messe quant aux répons. Il faut remarquer que jamais les prières du début de la messe n'ont été alternées avec le peuple, pour la simple et bonne raison qu'elles ne sont dans le missel que depuis saint Pie V. C'est une prière de préparation personnelle du prêtre qu'auparavant on récitait le plus souvent à la sacristie. On peut tolérer cet usage entièrement nouveau. Pour les autres répons, avec un peu de bonne volonté, on peut dire que ce dialogue non chanté est supposé par les rubriques du Missel (1).

b) En plus de ce qui précède (a), la foule chrétienne dit avec le prêtre Gloria, Credo, Sanctus, Agnus Dei. C'est en effet la foule qui chante ces prières à la grand'messe. Rien de cela n'est prévu, dans le « Ritus celebrandi », pour la messe basse.

c) Dans certaines communautés, en plus de a) et de b), la communauté dit avec le prêtre — toujours à la messe basse — les prières de la grand'messe réservées au chœur ou aux chantres de la schola, à savoir l'Introït, le Graduel, l'Offertoire et la Communion. La plupart des auteurs ne sont pas favorables à cette extension de la messe dialoguée, car « ces formules d'exécution plus difficile reviennent sans doute aux fidèles, mais considérés comme scholistes, non comme foule ; il ne semble donc pas qu'il y ait lieu de les faire réciter par les assistants dans la messe basse dialoguée » (cf. Dubosq, Le Guide de l'autel, [ou directoire pratique pour toujours bien célébrer la messe, Desclée et Cie, 1938], p. 53). En fait, la chose est en usage dans certaines communautés... Et ce n'est pas du tout prévu pour la messe basse, dans le « Ritus ». Est-il besoin de le dire ? (cf. Cimetier, Consultations [de droit canonique, Vitte, 1942-1944, pp. 90-98).

(…)

On se borne ici à rappeler succinctement la réponse de la Congrégation (cf. Dubosq, Le Guide de l'autel, pp. 55-56). Elle réclame pour la messe dialoguée trois choses :

a) Que l'assistance soit apte à prendre part au dialogue, afin que les réponses collectives se fassent avec ordre et dignité.

b) Que les réponses n'apportent aucun trouble au prêtre qui célèbre et à ceux qui célébreraient dans la même église.

c) Que cette méthode soit autorisée par l'Ordinaire (réponse du 4 août 1922, Acta [Apostolicæ Sedis, vol. 14, Rome, 1922, p. 505).


Notes

(1) Voir sur cette question Dom Antoine Coehlò, « La messe dialoguée », dans Opus Dei, reproduit dans le Bulletin paroissial liturgique, 1933, pp. 200-301.

Référence

M. Michaud (chanoine), « La célébration de la messe face au peuple », in Maison-Dieu, n°2, Éditions du Cerf, 1945, p. 107-108

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire