Messe dans la forme extraordinaire du rite romain (2009) |
Il
s'agit d'abord de définir avec précision ce que l'on entend par
messe dialoguée, car il y en a plusieurs : la vraie messe dialoguée,
c'est la messe solennelle chantée, celle où fidèles et schola
jouent un rôle actif. À parler rigoureusement, c'est la
seule vraie messe dialoguée dont il soit question dans le « Ritus
celebrandi [in celebratione missæ] ».
Or
ce n'est pas de celle-là qu'il s'agit. Il
s’agit de l’extension à la messe
basse d’une certaine participation des fidèles à la
grand-messe.
Trois
formes sont possibles :
a)
La foule chrétienne, ou un groupe, tient la place du servant de
messe quant aux répons. Il faut remarquer que jamais les prières
du début de la messe n'ont été alternées avec le peuple, pour
la simple et bonne raison qu'elles ne sont dans le missel que depuis
saint Pie V. C'est une prière de préparation personnelle du prêtre
qu'auparavant on récitait le plus souvent à la sacristie. On
peut tolérer cet usage entièrement nouveau. Pour les autres
répons, avec un peu de bonne volonté, on peut dire que ce dialogue
non chanté est supposé par les rubriques du Missel (1).
b)
En plus de ce qui précède (a), la foule chrétienne dit avec le
prêtre Gloria, Credo, Sanctus, Agnus Dei. C'est en effet la
foule qui chante ces prières à la grand'messe. Rien de cela
n'est prévu, dans le « Ritus celebrandi »,
pour la messe basse.
c)
Dans certaines communautés, en plus de a) et de b), la communauté
dit avec le prêtre — toujours à la messe basse — les prières
de la grand'messe réservées au chœur ou aux chantres de la schola,
à savoir l'Introït, le Graduel, l'Offertoire et la
Communion. La plupart des auteurs ne sont pas favorables à cette
extension de la messe dialoguée, car « ces formules d'exécution
plus difficile reviennent sans doute aux fidèles, mais considérés
comme scholistes, non comme foule ; il ne semble donc pas qu'il y ait
lieu de les faire réciter par les assistants dans la messe basse
dialoguée » (cf. Dubosq, Le Guide de l'autel, [ou
directoire pratique pour toujours bien célébrer la messe,
Desclée et Cie, 1938], p. 53). En fait, la chose est en
usage dans certaines communautés... Et ce n'est pas du tout prévu
pour la messe basse, dans le « Ritus ».
Est-il besoin de le dire ? (cf. Cimetier, Consultations [de
droit canonique, Vitte,
1942-1944, pp. 90-98).
(…)
On
se borne ici à rappeler succinctement la réponse de la Congrégation
(cf. Dubosq, Le Guide de l'autel, pp. 55-56). Elle réclame
pour la messe dialoguée trois choses :
a)
Que l'assistance soit apte à prendre part au dialogue, afin que les
réponses collectives se fassent avec ordre et dignité.
b) Que les réponses n'apportent aucun trouble au prêtre qui célèbre et à ceux qui célébreraient dans la même église.
c)
Que cette méthode soit autorisée par l'Ordinaire (réponse du 4
août 1922, Acta [Apostolicæ Sedis,
vol. 14, Rome, 1922,
p. 505).
Notes
(1)
Voir sur cette question Dom Antoine Coehlò,
« La messe dialoguée », dans Opus Dei, reproduit
dans le Bulletin paroissial liturgique, 1933, pp. 200-301.
Référence
M.
Michaud (chanoine),
« La célébration de la messe face au peuple », in
Maison-Dieu, n°2, Éditions
du Cerf, 1945, p. 107-108
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