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mercredi 25 juillet 2018

Le Christ Lui-même fait dans et par le fidèle ce qui est agréable au Père et lui ouvre le Ciel, par L. I. Le Maistre de Sacy, 1703

Louis Isaac Lemaistre de Sacy, par Philippe de Champaigne

[Apocalypse chap. 14,] v. 13 jusqu’à la fin. « Alors j’entendis une voix qui me dit du Ciel : “Écrivez : ‘Heureux sont les morts qui meurent dans le Seigneur.’” »

Ceci doit être, pour les fidèles, un sujet de grande consolation. Le saint prophète [saint Jean] reçoit ordre d’écrire cette sentence comme une vérité certaine et indubitable à laquelle on doit faire beaucoup d’attention. 

« Heureux — dit-il — ceux qui meurent dans le Seigneur », c’est-à-dire qui meurent dans le profession de sa foi et dans l’unité de son Corps. Cela regarde en général tous les saints, et en particulier tous les saints martyrs qui meurent pour l’amour de Lui. 
 
Après avoir montré quel est le sort funeste de ceux qui, renonçant à leur foi, préfèrent un reste de vie périssable à une mort glorieuse qui fait entrer dans la Vie éternelle, il déclare ici, au contraire, que ceux qui demeurent attachés à Jésus Christ et qui meurent dans cette sainte disposition, seront heureux. Et au lieu que ceux-là seront éternellement tourmentés dans le feu et dans le souffre (Apocalypse 20, 9-10 : « Mais Dieu fit descendre du ciel un feu qui les dévora ; et le diable qui les séduisait, fut jeté dans l’étang de feu et de soufre, où la bête et le faux prophète seront tourmentés jour et nuit dans les siècles des siècles. »), ceux-ci jouiront dans le Ciel d’un parfait repos après quelques peines passagères.

Il est vrai — dit le sage — « qu’ils ont paru morts aux yeux des insensés, (…) mais cependant ils sont en paix » (Sagesse 3, 2-3) : parce que leurs bonnes œuvres les suivent et les accompagnent inséparablement en sortant de cette vie. Les biens de ce monde, les parents et les amis nous abandonnent à la mort ; il n’y a que nos bonnes œuvres qui nous suivent. 

Et l’Esprit de Dieu assure que c’est « dès maintenant », c’est-à-dire que le bonheur des saints n’est point retardé jusqu’à la fin des siècles, mais que les âmes purifiées de leurs tâches jouissent aussitôt de la Gloire dans le Ciel. 

Néanmoins, comme il n’y entre rien de souillé, ceux qui meurent dans une profession sincère de la foi chrétienne sans avoir achevé de se purifier de leurs souillures, souffrent encore les peines du Purgatoire, selon la doctrine de l’ Église, pour être en état de paraître devant Dieu et de Le voir toute l’éternité. 

Pour ce qui regarde les martyrs, ils entrent incontinent [=sans attendre, tout de suite] dans la Gloire et c’est leur faire injure, comme disent les Pères, que de prier pour eux.

On peut ici remarquer que la récompense est donnée aux mérites des bonnes œuvres. Car, quoique nos mérites soient des dons de la grâce de Dieu, Il ne laisse pas de [=Il ne manque pas de] nous les imputer [=attribuer à, mettre au compte de, donner la responsabilité de] comme étant de nous, bien que ce soit Lui-même qui nous « applique à toute bonne œuvre (...) faisant en nous ce qui Lui est agréable par Jésus Christ. »

Que le Dieu de la paix qui a ressuscité d’entre les morts Jésus Christ notre Seigneur qui, par le sang du Testament [=Alliance, Pacte] éternel, est devenu le grand Pasteur des brebis, vous rende disposés à toute bonne œuvre, afin que vous fassiez sa volonté, Lui-même faisant en vous ce qui Lui est agréable par Jésus Christ, Auquel soit la gloire dans tous les siècles des siècles. Amen. (Hébreux 13, 20-21)

Source

Louis Isaac Le Maistre de Sacy, L’Apocalypse de S. Jean traduite en françois avec l’explication du sens littéral et du sens spirituel tirée des SS. Peres et des Auteurs Ecclesiastiques, dernière édition, Eugène Henry Fricx, 1703, p. 218-219.

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