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samedi 23 juin 2012

La fable du Christ ?, selon Léon X, 1513-1521


Léon X, pape de 1513 à 1521, aurait évoqué la « fable du Christ » ... Quelle est la source textuelle de cette déclaration ? C'est  à cette question que répond l'extrait suivant, tiré d'un ouvrage de John Bale, (1495-1563), écrivain, historien et théologien, ex-catholique fervent, converti au protestantisme et à la critique de l'Église romaine.


" Leo the tenth was a Florentine borne, of the noble house of Medicea, and called ere he were Pope Iohn Medices. He being Deacon Cardinal of Saint Maries, contrarie to all hope was chosen to succede Iulius. He beinge diligently from his youth trained up in learning under learned schoolemaisters, and especially one Angelus Politianus, did afterward greatly fauour learned men.

When he was but. xvi. Yeres olde he was made cardinall by Innocentius the. viii. And at the yeres of xxxvi.he obtained the papacie. This Leo was of this owne nature a gentil and quiet person : but often times ruled by those that were cruell and contencious men, whom he suffered to do in many matters according to their insolent will. He addicting him selfe to nicenesse, and takinge ease did pamper his fleshe in diuerse vanities and carnal pleasures : At banqueting he delighted greatly in wine and musike : but had no care of preaching the Gospell, nay was rather a cruell persecutour of those that began then, as Luther and other to reueale the light thereof : for on a time when cardinall Bembus did moue a question out of the Gospell, the Pope gaue him a very contemptuouse aunswere saiying : All ages can testifie enough howe profitable that fable of Christe hath ben to vs and our companie : Sleidan faith he sente letters and bulles of pardons into all nations for suche as woulde give money for them, the effectes of his pardons were diuerse, some especially to sell licence to eate butter, chese, egges, milke, and fleshe upon forbidden daies, and for this purpose he sent diuers treasurers into all countreis, and namelye one Samson a monke of Millaine into Germany, who by these pardons gathered out of sundrie places such hewge sommes of money that the worlde wondered at it, for he offered in one day to geue for the Papacie aboue an hundred and twentie thousand duckates. "

Référence.

John Bale (1495-1563), The Pageant of Popes, 1774, Fol. 180. (Écrit en latin par Maître Bale et traduit en anglais avec des additions spéciales par I.S.)

Version française (par l'auteur de ce blog).

« Léon X naquit à Florence, de la noble maison de Médicis, et s'appelait, avant d'être pape, Jean Médicis. Alors qu'il était cardinal-diacre de Sainte Marie, au contraire de tout espoir, il fut choisi comme successeur de Jules II. Formé avec zèle à l'étude, dès sa jeunesse, par d'érudits professeurs, et particulièrement par l'un d'eux, Ange Politien, il favorisa grandement, par la suite, les savants.

Lorsqu'il eut seize ans, il fut créé cardinal par Innocent VIII. À l'âge de vingt-six ans, il reçut la papauté. Léon, de par sa nature, était un homme doux et calme, mais souvent gouverné par des hommes belliqueux et cruels, qu'il laissa agir, en bien des choses, suivant leur volonté insolente. Adonné au bien-être et à la facilité, il gratifia sa chair de diverses vanités et plaisirs charnels. Au banquet, il se délectait particulièrement de vin et de musique ; mais il n'avait pas le souci de prêcher l'Évangile, et se montra plutôt cruel persécuteur de ceux qui commençaient alors, comme Luther et d'autres, d'en manifester la lumière. Car la fois que le cardinal Bembus posa une question suscitée par l'Évangile, le papa lui fit une réponse très narquoise : « Tous les âges peuvent suffisamment témoigner combien cette fable du Christ fut rentable, pour nous et notre compagnie. » Sleidan assure qu'il envoya des lettres et bulles d'indulgences en toutes nations au profit de ceux qui donneraient en retour de l'argent ; les effets de ces indulgences étaient diverses, certaines, particulièrement, donnaient licence de manger du beurre, du fromage, des œufs, du lait, les jours prohibés ; pour cela, il envoya divers trésoriers dans tous les pays, et spécialement l'un deux, Samson, un moine de Milan, qui, en Allemagne, par ces indulgences, rassembla, de divers endroits, des sommes d'argent si considérables que le monde se posait des questions à leur sujet, car il offrit en un jour de donner, pour la papauté, plus de cent vingt milles ducats. »

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