1. Le rôle traditionnel de l'homme.
La
masculinité est habituellement associée au pouvoir, à l'exercice
de l'autorité et à la force. Les postulats suivants découlent de
ce stéréotype masculin :
- Les hommes doivent dominer pour prouver leur masculinité.
- Le pouvoir, l'émulation et l'autorité sont des ingrédients nécessaires à l'affirmation et à la confirmation de l'autorité.
- Le travail et la carrière sont les principaux critères de la masculinité.
- Les hommes croient que le travail et la réussite garantissent le bonheur personnel.
- La vision et le respect de soi dépendent essentiellement des succès remportés et des progrès réalisés.
- Les émotions et les sentiments sont, chez les hommes, des signes de féminité.
- La vulnérabilité est une signe de faiblesse (féminine) et devrait en conséquence être évitée.
- La maîtrise de soi et le contrôle des autres sont indispensables pour que les hommes se sentent en sécurité.
- Dans l'esprit d'un homme, rechercher aide ou soutien revient à faire preuve de faiblesse et de féminité.
- L'intimité et l'amitié entre hommes sont dangereux pour des raisons de compétition ; la première peut déboucher sur l'homosexualité.
- La crainte de la féminité est dominée par des pensées rationnelles.
- Les hommes subordonnent les femmes par la domination et le pouvoir, voire par la violence.
- La sexualité est, pour l'homme, un moyen de prouver sa masculinité (voir O'Neil 1982, Zulehner, 1993).
2. Les
inconvénients de la masculinité classique.
Il a été
prouvé que les principes susmentionnés avaient des effets négatifs
sur les hommes.
O'Neil décrit six problèmes généraux de la
masculinité classique :
- une émotivité restrictive
- une homophobie
- des problèmes de domination, de pouvoir et d'émulation en société
- des comportements sexuels et affectifs restreints
- l’obsession de la réussite et du succès
- des problèmes de santé (1982).
« La peur
de la féminité contribue à restreindre la sensibilité des hommes
et explique les difficultés qu'ils rencontrent pour accepter et
exprimer leurs émotions. Ces difficultés sont liées aux valeurs
sociales de la mystique masculine. Les hommes répriment leurs
émotions, car ils craignent que leurs sentiments soient associés à
la féminité, ce qui menacerait leur rôle d'homme. C'est pourquoi
ils abordent les gens et la vie en général d'une manière cognitive
et rationnelle. » (O'Neil 1982, 24).
La
domination , la maîtrise et la compétition constantes ont en
réalité un coût élevé. Les hommes qui fréquentent les «
centres d'hommes » en Autriche, en Allemagne et en Suisse font part
des problèmes suivants :
- augmentation des problèmes de couple et de relations ; un nombre croissant d'hommes avoue être incapable de rivaliser avec des femmes ;
- insécurité sur le plan émotionnel ; de plus en plus d'hommes ne peuvent faire face à l'émancipation des femmes et à l'indépendance des femmes modernes ;
- problèmes sexuels comme l'impuissance, l'éjaculation précoce et l'indifférence, etc.
- vitalité et joie de vivre réduites, frustration et léthargie accrues, manque d'ambition ;
- absence de véritable ami (homme) et de réseaux sociaux, isolation et anxiété ;
- absence de moyen permettant de faire face aux problèmes émotionnels et aux difficultés de la vie quotidienne, d'où le refuge dans l'alcool et la drogue, l'accroissement des maladies liées au stress, la prise de risques, le vandalisme et la violence (Manuege 1989).
Malgré le
point de vue que notre société a des hommes, il est évident que
ceux-ci peuvent être les victimes de leur propre rôle masculin.
Référence.
Dr
Walter HOLSTEIN, « Les nouveaux rôles masculins et leurs
avantages pour les hommes et leurs familles. », in Conseil de
l'Europe, Actes du séminaire international Promouvoir l'égalité :
un défi commun aux hommes et aux femmes,
Strasbourg (France), 17-18 juin 1997, Conseil de l'Europe, juin 1998,
p. 33-34.
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