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mardi 25 juillet 2017

Église catholique post-conciliaire : renouveau, oui ; changement arbitraire, non, selon le Bienheureux Paul VI, 1968

 

Aggiornamento et changement arbitraire

(Audience publique, 25 avril 1968)



Le Bienheureux Paul VI - Portrait officiel

 
Chers Fils et Chères Filles,
 
(...) Nous avons besoin de vous, Vous êtes certainement venus ici pour faire un acte de foi, pour donner à l'Église une attestation de votre adhésion filiale, pour confirmer vos résolutions de vie chrétienne. Eh bien ! Nous avons besoin de ces dons spirituels. Nous avons besoin du renouveau de votre conscience catholique, de votre fidélité à la sainte Église de Dieu, toutes choses qui semblent manifestes et déjà garanties par l'esprit religieux et les sentiments sincères qui vous ont conduits ici. Et c'est cela l'espérance que vous Nous donnez.

L'inquiétude qui trouble une partie du monde catholique

Parce que, vous le savez, l'Église passe actuellement par un moment spirituel de son histoire qui n'est pas serein, spécialement dans certains pays
 
C'est là pour les pasteurs de l'Église et pour Nous-même un motif de vive appréhension et parfois de grande amertume
 
- Il en est ainsi non seulement parce que le monde moderne tout entier, captivé par la richesse de ses conquêtes scientifiques et techniques, perd le sens de Dieu ; non seulement parce que ces conquêtes — pour reprendre l'expression malheureuse employée par certains — exigent « la mort de Dieu », c'est-à-dire une mentalité athée et éloignée de toute religion, alors que ces progrès caractéristiques du monde moderne exigeraient bien plutôt un sens de Dieu plus élevé, plus pénétrant, plus chargé d'adoration, une religion plus pure et plus vivante venant couronner les connaissances humaines ; il en est ainsi, disons-Nous, non seulement en raison de l'apostasie pratique qui est si répandue, 
 
- mais aussi et spécialement en raison de l'inquiétude qui trouble certains secteurs du monde catholique et affecte la sensibilité de ceux qui ont des responsabilités dans l'Église.

Chacun le sait, après le Concile, l'Église a connu et connaît encore un grand et magnifique réveil, que Nous sommes le premier à reconnaître et à favoriser. 
 
Mais l'Église a souffert et souffre encore d'un tourbillon d'idées et de faits qui ne sont certainement pas inspirés par le bon esprit et n'annoncent pas ce renouveau de vie que le Concile a promis et promu. 
 
Une idée ambiguë a fait son chemin, également dans certains milieux catholiques : l'idée de changement, qui, chez certains, s'est substituée à l'idée d'aggiornamento, préconisée par le Pape Jean de vénérée mémoire. 
 
C'est ainsi que, contrairement à l'évidence et à la justice, on a attribué à ce très fidèle Pasteur de l'Église des critères non plus innovateurs, mais parfois même destructeurs de l'enseignement et de la discipline de l'Église.

Deux choses qui ne peuvent pas être mises en discussion

Beaucoup de choses peuvent être corrigées et modifiées dans la vie catholique ; beaucoup de doctrines peuvent être approfondies, complétées et exposées en des termes plus compréhensibles ; beaucoup de normes peuvent être simplifiées et mieux adaptées aux besoins de notre temps.
 
Mais il y a spécialement deux choses qui ne peuvent pas être mises en discussion : 
 
- les vérités de la foi, sanctionnées avec autorité par la tradition et par le magistère de l'Église, 
 
- et les lois constitutionnelles de l'Église, lesquelles requièrent l'obéissance au ministère de gouvernement pastoral que le Christ a établi et que la sagesse de l'Église a développé et étendu dans les différents membres du Corps mystique et visible de l'Église pour guider et réconforter la communauté multiforme du Peuple de Dieu.

C'est pourquoi Nous disons : renouveau, oui ; changement arbitraire, non
 
- Histoire de l'Église, toujours nouvelle et toujours vivante, oui ; historicisme dissolvant les fondements dogmatiques traditionnels, non
 
- Développement de la théologie selon les enseignements du Concile, oui ; théologie se conformant aux théories subjectives et libres, souvent empruntées à des sources adverses, non
 
- Église ouverte à la charité œcuménique, au dialogue responsable et à la reconnaissance des valeurs chrétiennes existant chez les frères séparés, oui ; irénisme renonçant aux vérités de la foi ou tendant à se conformer à certains principes négatifs qui ont contribué à séparer tant de frères chrétiens du centre de l'unité de la communion catholique, non
 
- Liberté religieuse pour tous dans la société civile, liberté d'adhérer personnellement à la religion que l'on a choisie en conscience et après mûre réflexion, oui ; liberté de conscience envisagée comme critère de la vérité religieuse sans s'appuyer sur l'authenticité d'un enseignement sérieux et autorisé, non ; etc.

C'est pourquoi, très chers fils, l'Église a aujourd'hui besoin de votre discernement et de votre fidélité
 
Telle est l'espérance que, pour Notre grande consolation, Nous apporte votre visite. L'Église a besoin de la lucidité d'esprit de ses fils ; elle a besoin de leur fidélité aimante et ferme. Nous apportez-vous, chers fils, cette clarté dans les idées concernant le renouveau de la vie de l'Église ? Nous apportez-vous le grand, le précieux, le très cher don de votre fidélité ? Nous l'espérons paternellement.

C'est pourquoi, d'un cœur rempli de joie et d'espérance, Nous vous bénissons tous affectueusement.


Source :
http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/es/ctw.htm#s3
 
Remarque : La mise en forme du texte est le fait de l'auteur de ce blogue, afin de mieux faire apparaître la structure de la pensée du Saint-Père.

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