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mercredi 26 juillet 2017

La crise de la vérité, selon le Bienheureux Paul VI, 1970

 
 
(Audience publique du 20 mai 1970 - extrait) 


Le Bienheureux Paul VI - Portrait officiel



(...) Mais aujourd'hui la vérité est en crise. À la vérité objective, qui nous fait connaître la réalité, se substitue la vérité subjective : l'expérience, la conscience, la libre opinion personnelle, quand ce n'est pas la critique de notre capacité de connaître, de penser d'une manière valable. 
 
La vérité philosophique cède à l'agnosticisme, au scepticisme, au « snobisme » du doute systématique et négatif
 
On étudie, on cherche, et chez certains, plus pour démolir que pour trouver. On préfère le vide.  
 
L'Évangile nous prévient : « Les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière » (Jean 3,19). 
 
Et avec la crise de la vérité philosophique (oh, où est notre saine rationalité, notre philosophia perennis ?), la vérité religieuse s'est écroulée chez beaucoup, qui n'ont pas su soutenir les grandes et évidentes affirmations de la science de Dieu, de la théologie naturelle, et encore moins celles de la théologie de la révélation ; les yeux se sont voilés puis aveuglés ; et on a osé prendre cet aveuglement pour la mort de Dieu.

Ainsi la vérité chrétienne subit aujourd'hui des secousses et des crises terribles. 
 
- Ne supportant plus l'enseignement du magistère, instauré par le Christ pour garder et développer sa doctrine, celle de Dieu, il y a des personnes qui cherchent une foi facile en vidant la foi intégrale et vraie, de ces vérités qui ne semblent pas acceptables pour la mentalité moderne et choisissant à leur propre gré une vérité quelconque, considérée comme admissible (selected faith) ; 
 
- d'autres cherchent une foi nouvelle, spécialement pour ce qui est de l'Église, en essayant de la conformer aux idées de la sociologie moderne et de l'histoire profane (et répètent l'erreur d'autrefois en modelant la structure canonique de l'Église sur les institutions historiques existantes) ; 
 
- d'autres voudraient avoir confiance en une foi purement naturaliste et philanthropique, une foi utile et fondée sur les valeurs authentiques de la foi elle-même, celles de la charité, mais tournée vers le culte de l'homme et oublieuse de la valeur première, l'amour et le culte de Dieu
 
- et d'autres enfin, avec une certaine défiance à l'égard des exigences dogmatiques de la foi, avec le prétexte du pluralisme qui permet d'étudier les richesses inépuisables des vérités divines et de les exprimer dans la diversité de langage et de mentalité, voudraient légitimer des expressions ambiguës et incertaines de la foi, se contenter de sa recherche pour se soustraire à son affirmation, demander à l'opinion des fidèles ce qu'ils veulent croire, en leur attribuant un charisme discutable de compétence et d'expérience qui met la vérité de la foi à la merci des arbitres les plus étranges et les plus changeants. (...).
 

Remarque : La mise en forme du texte est le fait de l'auteur de ce blogue, afin de mieux faire apparaître la structure de la pensée du Saint-Père.
 

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