Audience publique, 19 août 1970
(...) Mais aujourd'hui une autre forme de substitution de Dieu, du Christ, de la foi, de la religion est à la mode : c'est celle qui nous pousse non plus à refuser les bienfaits de la religion elle-même, spécialement de la religion chrétienne, mais plutôt à obtenir ces bienfaits pour l'homme moderne en les distinguant et en les séparant de leur racine, c'est-à-dire du rapport avec le monde divin.
On dit souvent, séparation de la source verticale, pour lui conférer une origine et un terme dans une ligne horizontale ; non plus référence à Dieu mais à l'homme.
Pour donner au christianisme une formulation qui plaise à la mentalité sécularisée, laïciste, hostile à la transcendance et à la Réalité mystérieuse du Dieu vivant et du Christ, Verbe incarné et notre Sauveur dans l'Esprit Saint, on a essayé d'interpréter le christianisme selon des critères purement humains.
Beaucoup se rappellent encore un article célèbre écrit immédiatement après la guerre par un philosophe idéaliste connu : « Pourquoi nous ne pouvons pas ne pas nous dire chrétiens », article dans lequel était explicitement reconnu au christianisme le mérite irréfutable d'avoir assuré à la doctrine de l'esprit des valeurs nouvelles et inextinguibles.
Mais le christianisme authentique est absorbé et donc substitué par l'immanentisme idéaliste.
Aujourd'hui on parle des penseurs qui offrent une réinterprétation séculière de la foi chrétienne comme d'un christianisme sans religion où le Christ a une grande place, mais comme homme. Dieu disparaît.
On y dit des choses belles et profondes qui charment les chrétiens de notre temps, doctrinalement sécularisés, et donc négateurs de la vérité religieuse que l’Église défend et répand éternellement : ce sont souvent des pages impressionnantes, comme des rosés merveilleuses mais séparées de leur racine ; ils vivent bien, affirmant des valeurs morales appréciables, mais comment ces dernières peuvent-elles être expliquées alors qu'elles sont séparées de leur vraie racine et réduites à une mesure purement humaine?
Et combien de temps pourront-elles durer pour sauver l'homme au niveau duquel elles sont descendues ? : « L'espace d'un matin » (cf. Giuseppe De Rosa, Civiltà cattolica, 1970, cahier n° 2877 (2 mai 1970) et n° 2878 (16 mai 1970).
Dieu, le Christ, l’Église ne peuvent pas être impunément remplacés.
Essayons de surmonter cette tentation, en retrouvant dans notre foi catholique la certitude, la plénitude, le salut qu'elle seule peut donner.
Avec notre Bénédiction Apostolique.
Remarque : La mise en forme du texte est le fait de l'auteur de ce blogue, afin
de mieux faire apparaître la structure de la pensée du Saint-Père.
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