Léon-Adolphe Cardinal Amette (1850-1920) |
À
plusieurs reprises Nous avons rappelé aux femmes et aux jeunes
filles chrétiennes le devoir qui s'impose à elles de s'abstenir des
modes indécentes et des danses inconvenantes.
Nous
avons le regret d'être obligé de renouveler Nos avertissements et
Nos défenses sur ce double objet.
Le
Souverain Pontife Nous en donne l'exemple.
S'adressant
récemment aux femmes catholiques d'Italie, Sa Sainteté Benoît XV
insistait avec énergie sur l'obligation qu'a la femme chrétienne «
de prouver son honnêteté par la façon de se vêtir ». « Nées de
la corruption de ceux qui les lancent, disait-il, les « toilettes
inconvenantes sont une funeste provocation au mal. »
Et
il réprouvait « cet excès qui consiste à porter une mise
indécente jusque dans le lieu saint ».
Nous
faisons Nôtres ces paroles du Saint Père et Nous conjurons Nos
diocésaines de réagir contre les modes opposées à la décence
chrétienne. Ces modes s'étendent jusqu'aux enfants : les mères
doivent veiller à ce que leurs filles soient habillées de manière
à respecter toutes les délicatesses de la pudeur.
Il
est un autre abus que les personnes chrétiennes ont le devoir de
combattre : ce sont les danses inconvenantes, de nom et d'origine
exotiques. Les femmes et les jeunes filles chrétiennes ne peuvent en
conscience y prendre part.
Plusieurs,
pour s'excuser, allèguent qu'elles peuvent le faire sans commettre
aucun mal ; il n'en reste pas moins que ces danses sont un danger,
aggravé encore par l'immodestie des toilettes, et une occasion de
scandale.
On
dit encore qu'on ne saurait s'en abstenir sans renoncer à aller dans
le monde : il appartient aux femmes chrétiennes de bannir ces abus
de la bonne société.
Les
jeunes gens chrétiens les y aideront en s'interdisant à eux-mêmes
ces sortes de danses, dont ils sont les premiers à reconnaître
l'inconvenance.
Dans
le discours que Nous avons cité, le Souverain Pontife exhorte les
catholiques italiennes à « former entre elles une Ligue pour
combattre les modes indécentes chez toutes les perte sonnes ou
familles sur lesquelles leur influence peut s'exercer efficacement ».
Une
ligue de ce genre a été fondée à Paris au printemps dernier. Nous
la bénissons et Nous souhaitons vivement qu'elle se propage et
comprenne dans son action la lutte contre les danses prohibées.
Il
serait déplorable de vouloir allier des mises et dés
divertissements que la modestie condamne avec des pratiques
religieuses et même avec la communion fréquente.
Quand
on fait profession d'être chrétienne, il faut l'être non seulement
dans son for intérieur, mais aussi dans sa tenue extérieure et dans
sa conduite tout entière. C'est ce que voudront faire, Nous en avons
la confiance, les mères et les jeunes filles de Notre diocèse, dont
Nous connaissons l'esprit de foi et la piété.
Cet
avertissement sera lu en chaire le premier dimanche de l'Avent.
Paris, le 24 novembre 1919.
+ LÉON-ADOLPHE Cardinal AMETTE, Archevêque de Paris.
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