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samedi 11 mars 2017

La condamnation du tango par divers évêques français, 1914


Léon-Adolphe Amette (1850-1920)
La Semaine religieuse du diocèse de Dijon publiera demain [11 janvier 1914] un mandement par lequel l’évêque de Dijon [Jacques Louis Monestès] condamne en termes sévères le tango, qu'il qualifie de « mode empruntée aux vachers de Buenos-Ayres ».

Nous nous élevons contre cette danse, ajoute le prélat, au nom de la dignité humaine, de la morale et de la religion. Ces abus sont réprouvés déjà par la bonne société des divers pays. Nous avons la ferme assurance qu'ils ne seront, pas acceptés par les familles sérieuses de la Côte-d'Or.

La Semaine religieuse du diocèse d'Arras publiera également demain un mandement de l'évêque d'Arras [Émile-Louis-Cornil Lobbedey], condamnant le tango comme un divertissement dangereux, interdit aux fidèles.

Mgr Chesnelong, archevêque dé Sens, interdit aussi le tango à ses fidèles.

Un avis publié dans la Semaine religieuse de Sens et d'Auxerre estime que cette danse est redoutable aux âmes chrétiennes.

Référence

« Le tango interdit », dans Le Figaro, 60e année, 3e série, n°10, samedi 10 janvier 2014, p. 4.


Nous avons publié, hier, les notes des évêques de Dijon, d'Arras et d'Auxerre prohibant le Tango.

Mgr Amette publie à son tour, dans la Semaine religieuse de Paris, la note officielle suivante :

À plusieurs reprises, dans nos Congrès et par l'organe de notre Comité diocésain, nous avons recommandé aux fidèles de réagir énergiquement contre les modes indécentes et contre les danses inconvenantes. Les abus qui se continuent nous obligent à insister de nouveau sur ce grave devoir.

Nous rappelons à nos diocésaines qu'elles doivent observer toujours dans leur mise les règles de la modestie chrétienne, qui sont trop souvent violées même à l'église, spécialement dans les cérémonies de mariage. Nous demandons aux femmes chrétiennes de se liguer pour abolir l'usage de certaines formes de vêtements contraires à la décence.

Nous condamnons la danse, d'importation étrangère, connue sous le nom de « tango », qui est, de sa nature, lascive et offensante pour la morale. Les personnes chrétiennes ne peuvent, en conscience, y prendre part.

Les confesseurs devront agir en conséquence dans l'administration du sacrement de Pénitence.

De Rome, relevant les approbations données par le Popolo Romano aux avertissements contenus dans la Semaine religieuse de Paris, contre les danses et costumes inconvenants, l'Osservatore Romano dit :

Nous applaudissons aux paroles et aux vœux de notre confrère, en associant notre voix aux protestations qui, de tontes parts, s'élèvent contre de telles indécences.

Référence

« L'interdiction du tango », dans Le Figaro, 60e année, 3e série, n°11, dimanche 11 janvier 2014, p. 4.


(…) J'ai été, ce matin à l’archevêché, rue de Bourgogne. L’abbé Gouget, fort aimablement, m’a renseigné :

Monseigneur avait été, depuis quelque temps, ému par la vogue persistante de cette danse, qu’il avait tout-de suite jugée inconvenante, mais dont il croyait l'engouement passager dans le monde. À plusieurs reprises, il exprima le vœu à la commission des congrès diocésains « que les familles catholiques réagissent énergiquement, contre l'usage des modes indécentes et celui des danses inconvenantes. »

Devant les abus croissants, Son Éminence a cru devoir intervenir de façon plus formelle et le numéro de la Semaine Religieuse de demain [11 janvier 1914] contiendra un avertissement officiel à ce sujet. C’est tout ce que je puis vous dire pour le moment.

(…)

Référence

Émile Deflin, « Mgr Amette, archevêque de Paris, condamne le tango ''pour sa nature lascive et offensante pour la morale'' », dans L'intransigeant, 34e année, n°12232, samedi 10 janvier 1914, p. 1.

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