Eugenio Pacelli, dit Pie XII (1876-1958) |
Un
Congrès scientifique du Sport et de l’Éducation physique avait
réuni à Rome, 800 participants.
Recevant ceux-ci en son palais de
Castel Gandolfo, le Saint-Père s'exprima comme suit :
(…)
La Révélation nous enseigne donc au sujet du corps de l'homme de
sublimes vérités, que les sciences naturelles et l'art sont
incapables de découvrir par eux-mêmes, vérités qui confèrent au
corps une nouvelle valeur et une dignité plus élevée et par
conséquent un plus haut motif à mériter le respect.
Le
sport et la gymnastique n'ont certainement rien à craindre de ces
principes religieux et moraux correctement appliqués ; il faut
toutefois exclure certaines formes qui sont en opposition avec le
respect indiqué à l'instant.
La
saine doctrine enseigne à respecter le corps, mais non à
l'estimer plus qu'il n'est juste. Le principe est celui-ci :
soin du corps, accroissement de vigueur du corps, oui ; culte du
corps, divinisation du corps, non, pas plus que divinisation de la
race et du sang avec leurs présupposés somatiques ou leurs éléments
constitutifs.
Le
corps n'occupe pas chez l'homme la première place ; ni le corps
terrestre et mortel, tel qu'il existe maintenant, ni le corps
glorifié et spiritualisé, tel qu'il sera un jour. Ce n'est pas au
corps, tiré du limon de la terre,
que revient le primat dans le composé humain, mais à l'esprit, à
l'âme spirituelle.
Non
moins importante est une autre règle fondamentale contenue aussi
dans un passage de la Sainte Écriture. On lit en effet dans la
lettre de S. Paul aux Romains : « Je vois dans mes membres une autre
loi, qui s'oppose à la loi de mon esprit et me rend esclave de la
loi du péché qui est dans mes membres » (Romains 7, 23).
On
ne pourrait décrire de façon plus vivante le drame quotidien dont
est tissée la vie de l'homme. Les instincts et les forces du corps
se font sentir, et, étouffant la voix de la raison, l'emportent sur
les énergies de la bonne volonté depuis le jour où leur pleine
subordination à l'esprit fut perdue par le péché originel.
Dans
l'usage et l'exercice intensifs du corps, il faut tenir compte de ce
fait. De même qu'il y a une gymnastique et un sport qui, par leur
austérité, concourent à réfréner les instincts, ainsi il existe
d'autres formes de sport qui les réveillent, soit par la force
violente, soit par les séductions de la sensualité.
Du
point de vue esthétique aussi, par le plaisir de la beauté, par
l'admiration du rythme dans la danse et dans la gymnastique,
l'instinct peut insinuer son venin dans les âmes.
Il
y a en outre dans le sport et dans la gymnastique, dans les exercices
rythmiques et dans la danse, un certain nudisme qui n'est ni
nécessaire ni convenable. Ce n'est pas sans raison qu'il y a
quelques décades un observateur tout à fait impartial devait avouer
: « Ce qui dans ce domaine intéresse la masse, ce n'est pas la
beauté de la nudité, mais la nudité de la beauté ». À une telle
manière de pratiquer la gymnastique et le sport, le sens religieux
et moral oppose son veto.
En
un mot, le sport et la gymnastique doivent non pas commander et
dominer, mais servir et aider. C'est leur fonction, et c'est là
qu'ils trouvent leur justification.(...)
Référence
Pie
XII, Discours aux professeurs d'éducation physique,
8 novembre 1952, in Documents de S. S. Pie XII, 1952, p. 516-517.
Ou
cf. URL source :
http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/pt/csb.htm#i4.
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