Eugenio Pacelli, dit Pie XII (1876-1958) |
La
jeunesse féminine d'Action catholique italienne ayant entrepris en
1940, en Italie, une « croisade de la pureté » contre l'immoralité
de la mode, le Saint-Père félicita la délégation de 3000 de ses
membres et leur rappela les principes chrétiens qui doivent présider
à la parure féminine et l'attitude que doivent avoir les jeunes
filles chrétiennes en face de l'immoralité.
Notre
joie est vive, chères filles, de bénir à nouveau en vous la sainte
« croisade de la pureté » que vous avez si opportunément
entreprise et que vous poursuivez courageusement sous la puissante
protection de la Vierge toute pure, Marie immaculée.
La
« croisade de la pureté » …
Le
digne et heureux nom de croisade que vous avez choisi et imposé à
votre belle et grande campagne arbore une croix brillante, phare de
salut pour le monde, et évoque les glorieux souvenirs historiques
des Croisades des peuples chrétiens, saintes expéditions et
batailles livrées sous les drapeaux sacrés pour la conquête des
Lieux saints et pour la défense des pays catholiques contre les
invasions et les menaces des infidèles. Vous aussi vous entendez
défendre un domaine catholique, la terre de la pureté, y conquérir
et conserver ces lis qui, comme un nuage chargé de la bonne odeur du
Christ, répandent leur parfum dans les familles, les réunions
d'amis, les rues, les assemblées, les spectacles, les
divertissements publics et privés.
C'est
une croisade contre les ennemis de la morale catholique, contre les
périls que créent dans le calme courant des bonnes mœurs des
peuples les flots puissants de l'immoralité qui débouchent par les
rues du monde et envahissent toutes les classes sociales.
...
rendue nécessaire par l'immoralité actuelle
Qu'aujourd'hui
un tel péril existe partout, l’Église n'est pas seule à le dire.
Même
parmi les hommes étrangers à la foi chrétienne, les esprits les
plus clairvoyants et les plus soucieux du bien public en dénoncent
hautement les menaces terribles pour l'ordre social et pour l'avenir
des nations.
Ces
excitations à l'impureté qui se multiplient à l'heure actuelle
empoisonnent les racines de vie, alors que le frein du mal est encore
plus affaibli par l'indulgence, qu'on appellerait mieux une négation,
d'une partie de plus en plus étendue de la conscience publique qui
se montre aveugle en face des désordres moraux les plus
répréhensibles.
Cette
immoralité est-elle plus grande aujourd'hui qu'à d'autres époques
antérieures ? Il serait peut-être imprudent de l'affirmer, en tout
cas, c'est là une question oiseuse. Déjà, l'auteur de
l'Ecclésiaste
écrivait cet avertissement : « Ne dis pas : d'où vient que les
jours anciens étaient meilleurs que ceux-ci ? Car une telle question
est sotte. Toutes les choses sont difficiles. Ce qui a été, c'est
ce qui sera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera ; et il n'y a
rien de nouveau sous le soleil » (Qoheleth 7,10 ; Qoheleth 1,
8-9).
La vie de
l'homme sur terre — même dans les siècles chrétiens — est
toujours une bataille. Nous devons sauver nos âmes et celle de nos
frères dans notre temps et, aujourd'hui, le péril est certainement
plus grand car les artifices qui excitent les passions ont
extraordinairement augmenté, alors qu'en d'autres temps ils étaient
confinés dans des cercles restreints.
Le
progrès de la presse, les livres à bon marché comme les livres de
luxe, les photographies, les illustrations, les reproductions
artistiques de toute espèce et de toute couleur et de tout prix, les
cinémas, les spectacles de variétés et cent autres moyens
trompeurs et secrets propagent les attraits du mal et les mettent
dans les mains de tous, grands et petits, femmes et filles.
N'y a-t-il
pas une mode qui s'étale aux yeux de tous, audacieuse et malséante
à une jeune fille élevée chrétiennement ? Le cinéma ne fait-il
pas assister à des représentations qui, autrefois, se réfugiaient
dans des enceintes où l'on n'aurait jamais osé mettre le pied ?
En face de
ces périls, les pouvoirs publics ont pris en plusieurs pays des
dispositions d'ordre législatif ou administratif pour endiguer le
débordement de l'immoralité. Mais, dans le domaine des mœurs,
l'action extérieure des autorités, même les plus puissantes, pour
louable, utile et nécessaire qu'elle soit, ne réussira jamais à
obtenir à elle seule ces fruits sincères et salutaires qui
guérissent les âmes sur lesquelles doit opérer une force plus
puissante.
... dans
de nombreux domaines.
L’Église
doit travailler sur les âmes, et à son service l'Action catholique,
votre action, en étroite union et sous la direction de la hiérarchie
ecclésiastique, en combattant les périls de l'inconduite dans tous
les domaines qui vous sont ouverts : dans celui de la mode, du
vêtement et de l'habillement, de l'hygiène et du sport, dans le
domaine des relations sociales et des divertissements.
Vos armes
seront votre parole et votre exemple, votre amabilité et votre
maintien, armes qui témoignent aussi auprès des autres et rendent
possible et louable le comportement qui vous honore et honore votre
activité.
Nous ne
Nous proposons pas de retracer ici le triste tableau trop connu des
désordres qui se présentent à vos yeux : vêtements
si exigus ou tels qu'ils semblent faits plutôt pour mettre davantage
en relief ce qu'ils devraient voiler ; parties de sport qui se
déploient dans des conditions de vêtements, d'exhibition et de
camaraderie, inconciliables avec la modestie même la moins exigeante
; danses, spectacles, auditions, lectures, illustrations, ornements,
où le désir du divertissement et du plaisir accumule les périls
les plus graves.
Nous
entendons plutôt vous rappeler et remettre sous vos yeux les
principes de la foi catholique qui, en ces matières, doivent
éclairer votre jugement, guider votre conduite et vos pas, inspirer
et soutenir votre lutte spirituelle.
La
pureté ne se garde que par la lutte contre les tentations
Car c'est
bien d'une lutte qu'il s'agit.
La pureté
des âmes vivant de la grâce surnaturelle ne se conserve ni ne se
conservera jamais sans combat.
Heureuses
êtes-vous d'avoir reçu dans vos familles, à l'aube de votre vie,
depuis le berceau, avec le baptême, une vie plus élevée, la vie
divine. Enfants inconscientes d'un si grand don et d'un si grand
bonheur, vous n'avez alors point eu à combattre — comme des âmes
plus mûres, moins heureuses que vous — pour la conquête d'un si
haut bien ; mais vous-mêmes ne le conserverez point sans lutte.
Si la grâce
purifiante et sanctifiante qui vous a réconciliées avec Dieu comme
filles d'adoption et héritières du ciel, a effacé dans votre âme
le péché originel, elle n'en a pas moins laissé en vous le triste
héritage d'Adam, qui est ce déséquilibre intérieur, la lutte que
sentait même le grand apôtre saint Paul qui, tout en prenant
plaisir à la loi de Dieu selon l'homme intérieur, voyait dans ses
membres une autre loi du péché (Romains 7,22-23), loi des passions
et des inclinations désordonnées, qui ne se laissent jamais
pleinement dompter, et avec lesquelles, allié de la chair et du
monde, conspire un ange de Satan, dont les tentations molestent les
âmes.
Telle est
la guerre qui se livre entre l'esprit et la chair si ouvertement
attestée par la Révélation divine qu'à l'exception de la Vierge
bienheureuse, il est vain d'imaginer une vie humaine qui puisse être
à la fois pure et vécue sans vigilance et sans combat.
Ne donnez
point dans l'illusion de croire votre âme insensible aux
excitations, invincible aux attraits et aux périls. Il est vrai que
l'habitude souvent réussit à rendre l'esprit moins sujet à de
telles impressions, surtout lorsqu'il en est détourné, absorbé
dans ses forces vives par l'exercice d'une activité professionnelle
ou intellectuelle plus élevée. Mais s'imaginer que toutes les âmes,
si enclines aux passions, puissent se rendre insensibles aux
excitations provoquées par les images qui, colorées des attraits du
plaisir, attisent et retiennent sur elles l'attention, serait
supposer et estimer que la maligne complicité que ces périlleuses
instigations trouvent dans les instincts de la nature humaine déchue
et désordonnée puisse jamais cesser ou diminuer.
... que
l'action de la « croisade » a pour but de soutenir.
Cette lutte
inévitable, vous l'accepterez courageusement et chrétiennement.
Le but de
votre action commune ne peut donc être de la supprimer totalement,
mais elle doit tendre à obtenir que ce combat spirituel nécessaire
ne soit pas rendu pour les âmes plus difficile et plus périlleux
par les circonstances extérieures, par l'atmosphère dans laquelle
les cœurs qui en souffrent les assauts doivent le soutenir et le
poursuivre.
Sur les
champs de bataille de l’Église, ou s'affrontent la vertu et le
vice, vous rencontrerez toujours quelques caractères auxquels Dieu a
donné une trempe intrépide, héroïque. Soutenus par la grâce, ils
ne se laissent ni ébranler ni renverser par aucune impulsion ; ils
savent ouvertement se maintenir sans corruption et purs au milieu de
la fange qui les entoure, pareils à un levain de bonne fermentation
et de régénération pour ce grand nombre d'âmes — rachetées,
elles aussi, par le sang du Christ — qui font masse autour d'eux.
Dès lors,
le but de votre lutte est que la pureté chrétienne, condition de
salut pour les âmes, devienne moins ardue pour toutes les bonnes
volontés, de sorte que les tentations, nées de contingences
extérieures, ne dépassent pas les limites de cette résistance
qu'avec la grâce de Dieu, la médiocre vigueur de beaucoup d'âmes
est capable d'opposer.
Pour
réaliser des résolutions aussi saintes et aussi vertueuses, il
convient d'agir sur les milieux et les courants d'idées que peut
influencer assez efficacement une action commune, alors qu'une action
individuelle et isolée a une efficacité limitée ou nulle. Si
l'union fait la force, seul un groupe compact et aussi nombreux que
possible d'esprits chrétiens résolus et sans crainte, saura, là où
leur conscience parle et l'exige, secouer le joug de certains milieux
sociaux, se libérer de la tyrannie, plus forte aujourd'hui que
jamais, des modes de toute sorte, modes du vêtement, modes dans les
usages et les relations sociales.
Conception
chrétienne de la mode.
La mode
n'a, en elle-même, rien de mauvais.
Elle naît
spontanément de la sociabilité humaine, suivant l'impulsion qui
incline à se mettre en harmonie avec ses semblables et avec les
habitudes des personnes parmi lesquelles ont vit.
Dieu ne
vous demande point de vivre en dehors de votre temps, de rester
indifférentes aux exigences de la mode au point de vous rendre
ridicules en vous habillant à l'encontre des goûts et des usages
communs de vos contemporaines, sans vous préoccuper jamais de ce qui
leur plaît.
Ainsi,
l'angélique saint Thomas d'Aquin affirme-t-il que, dans les choses
extérieures dont l'homme fait usage, il n'y a pas de vice, mais que
le vice vient de l'homme qui en use immodérément par rapport aux
usages de ceux avec lesquels il vit, en se distinguant d'une façon
étrange d'avec les autres, ou en usant des choses d'une façon
conforme ou non conforme aux usages établis, mais avec un sentiment
désordonné, par surabondance de vêtements superbement ornés, ou
portés avec complaisance ou recherchés avec une sollicitude
exagérée, alors que la modestie et la simplicité suffiraient à
satisfaire au décorum nécessaire (Summa
theologica, IIa
IIae,
quest. 169, art. 1, 2).
Le même
saint docteur ajoute enfin qu'il y a acte méritoire de vertu dans la
parure féminine quand elle est conforme à l'usage, conforme à
l'état de la personne et dans une bonne intention. Lorsque les
femmes portent des ornements décents en harmonie avec leur état et
leur dignité, lorsqu'elles suivent en cela avec mesure les coutumes
de leur pays, alors se parer est aussi un acte de cette vertu de la
modération qui imprime une mesure à la démarche, à l'attitude, au
vêtement et à tous les mouvements extérieurs (Saint Thomas d'Aquin,
Expositio in Isaiam prophetam,
ch. III, in fine).
Attitude
qu'elle commande aux jeunes filles
Dans
l'attitude à observer à l'égard de la mode, la vertu tient le
juste milieu.
Ce que Dieu
vous demande est de vous souvenir toujours que la mode n'est pas ni
ne peut être la règle suprême de votre conduite, qu'au-dessus de
la mode et de ses exigences, il y a des lois plus hautes et
impérieuses, des principes supérieurs et immuables qui, en aucun
cas, ne peuvent être sacrifiés au gré du plaisir ou du caprice et
devant lesquels l'idole de la mode doit savoir abaisser sa fugitive
toute-puissance.
Ces
principes ont été proclamés par Dieu, par l’Église, par les
saints et les saintes, par la raison et par la morale chrétienne. Ce
sont des signaux qui marquent les limites au-delà desquelles ne
fleurissent pas les lis et les roses, où la pureté, la modestie, la
dignité et l'honneur féminins n'exhalent plus leurs parfums, mais
où souffle et règne un air malsain de légèreté, de langage
équivoque, de vanité audacieuse, de fatuité dans le cœur tout
autant que dans l'habillement.
Ce sont ces
principes que saint Thomas d'Aquin énonce et rappelle touchant la
toilette de la femme (Summa
theologica, IIa
IIae,
quest. 169, art. 2) en indiquant quel doit être l'ordre de notre
charité et de nos affections : le bien de notre âme l'emporte sur
celui de notre corps, et nous devons préférer à l'avantage de
notre propre corps le bien de l'âme de notre prochain (Ibid.,
quest. 26, art. 4-5).
Dès lors,
ne voyez-vous pas qu'il existe une limite qu'aucune forme de mode ne
peut permettre de dépasser, une limite au-delà de laquelle la mode
se fait source de ruines pour l'âme de la femme et pour l'âme
d'autrui ?
... qui
doivent connaître les tentations qu'elles peuvent provoquer.
Certaines
jeunes filles diront peut-être que telle façon déterminée de se
vêtir est plus commode et aussi plus hygiénique ; mais si elle
devient pour le salut de l'âme un péril grave et prochain, elle
n'est certainement pas hygiénique pour votre esprit et il est de
votre devoir d'y renoncer.
La volonté
de sauver leur âme a rendu héroïques les martyres, telles les
Agnès et les Cécile, au milieu des tourments et des lacérations de
leur corps virginal. Vous, leurs sœurs dans la foi, dans l'amour du
Christ et dans l'estime de la vertu, vous ne trouveriez pas au fond
de votre cœur le courage et la force de sacrifier un peu de
bien-être, un avantage physique, si l'on veut, pour garder saine et
pure la vie de vos âmes ?
Et si, pour
un simple plaisir personnel, nul n'a le droit de mettre en péril la
vie corporelle des autres, n'est-il pas encore moins permis de
compromettre le salut, donc la vie même de leurs âmes ?
Si, comme
le prétendent certaines, une mode audacieuse ne produit sur elles
aucune impression mauvaise, que savent-elles de l'impression que les
autres en ressentent ? Qui les assure que les autres n'en retirent
pas de mauvaises incitations ?
Vous ne
connaissez pas le fond de la fragilité humaine ni de quel sang
corrompu ruissellent les blessures laissées dans la nature humaine
par le péché d'Adam avec l'ignorance dans l'intelligence, la malice
dans la volonté, l'avidité du plaisir et la faiblesse à l'égard
du bien ardu dans les passions des sens, à tel point que l'homme,
souple comme la cire pour le mal, « voit ce qui est mieux et
l'approuve, et s'attache au pire » (Cf. Ovide, Métamorphoses
7, 20-21), à cause de ce poids qui toujours, comme du plomb,
l'entraîne au fond.
Oh !
combien justement on a observé que, si certaines chrétiennes
soupçonnaient les tentations et les chutes qu'elles causent chez les
autres par leur toilette et les familiarités auxquelles, dans leur
légèreté, elles accordent si peu d'importance, elles
s'épouvanteraient de leur responsabilité !
Conseils
aux mères chrétiennes...
À quoi
Nous n'hésitons pas d'ajouter : O mères chrétiennes, si vous
saviez quel avenir d'angoisses et de périls intérieurs, de doutes
mal réprimés, de hontes mal contenues vous préparez à vos fils et
à vos filles, en les accoutumant imprudemment à vivre à peine
couverts, en leur faisant perdre le sens délicat de la modestie,
vous rougiriez de vous-mêmes et vous redouteriez la honte que vous
vous faites à vous-mêmes et le tort que vous causez à ces enfants
que le ciel vous a confiés pour les élever chrétiennement.
Et ce que
Nous disons aux mères, Nous le répétons à nombre de femmes
croyantes et même pieuses qui, en acceptant de suivre telle ou telle
mode audacieuse, font tomber par leur exemple les dernières
hésitations qui retiennent une foule de leurs sœurs loin de cette
mode qui pourra devenir pour elles une cause de ruine spirituelle.
Tant que
certaines toilettes provocantes demeurent le triste privilège de
femmes de réputation douteuse et comme le signe qui les fait
reconnaître, on n'osera pas les adopter pour soi. Mais le jour où
ces toilettes apparaissent portées par des personnes au-dessus de
tout soupçon, on n'hésitera plus à suivre le courant, un courant
qui entraînera peut-être aux pires chutes.
… et
aux membres de la « croisade ».
S'il
convient que toutes les femmes chrétiennes aient le courage de se
mettre en face de si graves responsabilités morales, vous, chères
filles, à cause de ce vif sentiment que vous avez puisé dans votre
foi et dans la candeur de la vertu, vous avez la gloire de vous être
unies, paladines de la pureté, dans votre sainte croisade.
Isolées,
votre hardiesse serait de peu de valeur pour s'opposer à l'invasion
du mal qui vous entoure ; étroitement unies et encadrées, vous
serez une légion suffisamment forte et puissante pour imposer le
respect des droits de la modestie chrétienne.
Votre sens
de jeunes catholiques, sens affiné et soutenu par la sagesse de la
foi et la pratique consciente d'une vie solidement pieuse, vous fera
voir et discerner, à la lumière de l'Esprit de Dieu, avec l'aide de
sa grâce obtenue par la prière et aussi avec le secours des
conseils demandés à ceux que Jésus-Christ a placés comme guides
et maîtres à vos côtés, ce qui, dans les modes, dans les usages
et dans les bienséances sociales qui se présentent à vous, est
pleinement acceptable, ce qui est seulement tolérable, ce qui est
tout à fait inadmissible.
La
connaissance claire et profondément sentie de votre devoir vous
rendra courageuses et loyales dans l'appui mutuel, pour l'accomplir
sans hésitation, mais avec une résolution digne de votre ardeur
juvénile.
Belle est
la vertu de pureté et suave la grâce qui brille non seulement dans
les faits, mais aussi dans la parole qui n'outrepasse jamais les
règles de la bienséance et de la politesse et qui assaisonne
d'amour l'avis et l'avertissement. La génération chaste est aussi
éclatante de grâce devant Dieu que devant les hommes.
Aux jours
d'épreuves, de souffrances, de sacrifices et d'austères devoirs où
nous sommes, elle ne craint pas de s'élever de tout son pouvoir à
la hauteur des graves obligations que lui impose la Providence.
Aujourd'hui,
chères filles, la croisade pour vous n'est point dans l'épée, le
sang ou le martyre, mais dans l'exemple, la parole et l'exhortation.
Contre vos énergies et vos desseins se dresse, tel un ennemi
capital, le démon de l'impureté et de la licence des mœurs.
Levez
hautement la tête vers le ciel, d'où le Christ et la Vierge
immaculée, sa Mère, vous contemplent. Soyez fortes et inflexibles
dans l'accomplissement de votre devoir de chrétiennes. Prenez la
défense de la pureté en marchant contre la corruption qui amollit
la jeunesse. Rendez à votre chère patrie ce service d'une valeur
inappréciable en travaillant et en coopérant efficacement à
répandre dans les âmes plus de pureté et de candeur ; par là,
vous les rendrez plus prudentes, plus vigilantes, plus droites, plus
fortes, plus généreuses.
De grâce,
que la Reine des anges, victorieuse du serpent insidieux, toute pure,
toute forte de sa pureté, soutienne et dirige vos efforts dans cette
croisade qu'elle vous a inspirée !
Qu'elle
bénisse votre étendard et la couronne des candides trophées de vos
victoires !
Nous la
supplions dans ce sens, pendant qu'au nom de son divin Fils Nous vous
accordons de grand cœur la Bénédiction apostolique, pour vous et
pour toutes celles qui se sont unies et s'uniront à vous dans votre
courageuse campagne.
Référence
Pie
XII, Allocution aux jeunes filles de l'Action catholique de Rome,
membres de la croisade de la pureté, 22 mai 1941.
URL source : http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/pt/cj5.htm#cm.
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