Eugenio Pacelli, dit Pie XII (1876-1958) |
À
l'occasion du 25e anniversaire de la fondation de l'Action catholique
des jeunes filles italiennes venues lui demander ses conseils, le
Saint-Père a adressé le discours suivant sur la transformation de
la condition sociale de la femme dans le monde moderne, des dangers
qu'elle lui fait courir et de la formation qu'elle exige.
(…) De la foi, si c'est une foi vive,
procédera la pureté morale.
Au
sujet du mystère de la vie et de ses sources naturelles, il faut
entraîner la jeunesse à de saintes pensées, rappelant que la vie
est œuvre du Créateur et considérant que le Christ a élevé le
mariage à la dignité de sacrement et, par sa demeure dans le sein
de la Vierge, a sanctifié la maternité et lui a conféré une si
haute noblesse.
De
là vous pouvez déduire quelle doit être l'attitude forte, active,
constante de la jeune fille catholique contre les publications et
représentations où ne se trouvent qu'audacieuse sensualité,
intrigues et violations de la fidélité conjugale, paroles
équivoques, quand ce ne sont pas des scènes impudentes et
provocantes.
Pour
s'opposer à de pareilles manifestations qui, au moins dans beaucoup
de cas, sont en même temps une transgression des lois sages de
l’État, il y a toujours une arme puissante : l'abstention absolue.
Si
déjà votre travail, votre apostolat auprès de la jeunesse, votre
zèle et votre prudence obtenaient ce résultat, vous remporteriez
une grande victoire qui couronnerait vos efforts pour la sauvegarde
et la sainteté du mariage et donc pour le bien même de votre pays.
Éduquez
donc la jeunesse féminine catholique dans cette haute et sainte
dignité où gît une si forte et solide préservation de l'intégrité
physique et spirituelle. Cette vertueuse et indomptable dignité et
fierté est d'un grand prix pour l'esprit qui ne se laisse pas
réduire en esclavage ; qui renforce la vigueur morale de la femme,
laquelle, dans son intégrité, ne se donne qu'à son mari pour la
fondation d'une famille ou à Dieu ; et qui voit son mérite et sa
gloire dans la vocation surnaturelle et éternelle, comme saint Paul
l'écrivait déjà aux premiers chrétiens : ''Empti estis pretio
magno. Glorificate et portate Deum in corpore vestro'', « vous
avez été achetés à un prix très élevé. Glorifiez donc Dieu et
portez-le dans votre corps » (1 Corinthiens 6,20).
Dignité
et liberté de la femme qui ne se fait jamais esclave, pas même de
la mode ! C'est un sujet délicat, mais urgent, où votre action
incessante se promettra d'heureux et bienfaisants succès.
Cependant,
votre zèle contre les vêtements et la tenue immodestes ne doit pas
seulement être une réprobation, mais une édification, montrant
pratiquement au monde féminin comment une jeune fille peut bien
harmoniser, dans sa toilette et son comportement, les lois
supérieures de la vertu avec les normes de l'hygiène et de
l'élégance.
Il
faut espérer qu'une bonne partie des femmes italiennes, celles du
moins, et elles sont nombreuses, qui se sont conservées saines de
pensée et de cœur, ne tarderont pas et n'hésiteront pas à suivre
votre exemple. (...)
Référence
Pie
XII, Discours aux jeunes filles de l'Action catholique italienne,
24 avril 1943.
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