HAUTAIN (défaut).
Hautain a été employé pour caractériser un orgueil qui s'annonce par un extérieur arrogant. II est toujours pris en mauvaise part, et devient le plus sûr moyen de se faire haïr, ce défaut blessant l'amour-propre d'autrui, et l'amour-propre blessé pardonnant rarement.
Gardons-nous de confondre un homme haut avec un homme hautain, attendu que certaines circonstances permettent d'être haut; ou, si l'on veut, qu'il est des occasions où nous pouvons être hauts sans blesser les convenances. Exemple : Un ambassadeur peut et doit rejeter avec hauteur toute proposition qui serait humiliante pour son pays; mais il doit le faire avec dignité, et non en prenant un ton et un air hautains. De même on ne confondra pas l'âme haute ou l'âme grande avec l'âme orgueilleuse ou hautaine, vu qu'on peut avoir le cœur haut avec de la modestie, au lieu que l'âme hautaine est l'âme superbe, qui ne va pas chez l'homme aux les manières hautaines, sans un peu d'insolence.
Nous devons donc soigneusement nous corriger de ce défaut quand nous l'avons, et l'empêcher de prendre racine dans les enfants qui y sont disposés. Pour y parvenir on développera chez eux, autant que faire se peut, la modestie, l'affabilité, la politesse, tout ce qui, en un mot, est opposé à l’ORGUEIL (Voy. ce mot), qui fait le fond du caractère du hautain.
HAUTEUR (vice).
La hauteur implique un mélange d'orgueil et de dédain, comme si on ne s'élevait que pour rabaisser les autres, et se moquer de leur abaissement.
Celui qui a de la hauteur jette donc un regard méprisant sur ses inférieurs ; il les regarde du haut en bas, et parait se complaire à leur faire sentir sa supériorité.
On conçoit qu'un sentiment pareil nous fasse perdre le prix des talents et des qualités que nous pouvons posséder, et. nous attire ordinairement le mépris de tous les gens qui pensent et raisonnent. À nous donc d'éviter ce vice on ne peut plus fâcheux dans ses effets.
Félix-André-Augustin Poujol, Dictionnaire des facultés intellectuelles et affectives de l'âme: ou l'on traite des passions, des vertus, des vices, des défauts, etc., J. P. Migne éditeur, 1857, col. 529.
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