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jeudi 14 juillet 2011

Le syndrome d'abandon, selon Germaine Guex (2).


Les conséquences traumatiques et objectives de l’abandon ont été étudiées d’une façon rigoureuse et quasi-expérimentale par de nombreux observateurs (R. Spitz, J. Bowlby, J. Aubry). D’autre part, les psychanalystes Germaine Guex et Charles Odier ont décrit un syndrome d’abandon qui affecte certains sujets dont la vie psychique est dominée par le problème de la sécurité affective (frustration libidinale aboutissant à une appétence affective ambivalente intarissable) et le sentiment ou la crainte d’abandon.

Dans cette affection pathologique, l’abandon est soit réel (privation et séparation d’avec l’environnement de soins maternalisants) ; soit virtuel dans le cas de l’ « abandonnique » (1), dont la constitution plutôt que les événements explique le désordre psychoaffectif. Le syndrome d’abandon, cette entité clinique, paraît discutable théoriquement et cliniquement. Elle serait composée par une association d’angoisse, d’agressivité réactionnelle (exigences, mise à l’épreuve de l’autre pour faire la preuve de son intérêt, attitudes sadomasochistes) et non-estime de soi (« non aimé parce que non aimable »), se complétant par une « mentalité de catastrophe ». Loin d’être spécifique, cette différente symptomatologie existe dans de nombreux états névrotiques principalement de figure anxieuse. Ici, en effet, domine l’angoisse d’abandon qui trouve sa source dans les distorsions de la relation primaire qui relie l’enfant à son objet d’amour et de protection.

Note.

(1) « Abandonnique » est un terme emprunté à Charles Odier (1947), L’angoisse et la pensée magique, Lausanne, Delachaux et Niestlé.

Source.

Houari Maïdi, Les souffrances de l'adolescence : Trauma et figurations du traumatique, Presses Universitaires de Franche-Comté, Coll. Psychologie, 2008, p. 171-172.

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